«IL FAUT QUE LA GESTION DU PROCESSUS DE REFONTE DU FICHIER SOIT CONFIEE A UNE STRUCTURE INDEPENDANTE DE L’ADMINISTRATION»
ABDOUL MBAYE PRESIDENT DE L’ACT
L’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) a livré sa position sur les différents points en discussion au sein de la commission de concertation sur le processus électoral. Le parti de Abdoul Mbaye a dénoncé l’absence de l’audit du fichier électoral et souhaite que la gestion de la refonte du fichier soit confiée à une structure indépendante. Cependant, le Conseil national de l’Act est favorable à plusieurs propositions, notamment la fusion de la carte d’électeur et celle d’identité et le bulletin unique.
La question électorale a été au coeur de la réunion du Conseil national de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act). L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et ses camarades ont examiné l’ensemble des points soumis à discussion par la commission de concertation sur le processus du code électoral pilotée par la Direction générale des élections (Dge). Le Conseil national a donné son point de vue sur l’ensemble des questions posées sur la table avant même la fin des travaux. En effet, Abdoul Mbaye et compagnie dénoncent l’absence de l’organisation d’un audit du fichier actuel. Ils sont convaincus que l’audit allait permettre d’éviter de reconduire des imperfections constatées après un diagnostic de qualité. «Il est absolument nécessaire que la gestion du processus de refonte du fichier soit confiée à une structure indépendante de l’Administration», indique le Conseil national de l’Act dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Toutefois, l’instance dirigeante de l’Act exige, comme préalable à toute élection, la mise à disposition du fichier électoral à l’ensemble des partis politiques, de même que la liste exhaustive de tous les centres et bureaux de vote. En revanche, l’Act approuve la fusion des cartes d’identité et des cartes d’électeur pour avoir une carte unique, tout en posant des conditions.
Pour le Conseil national, l’initiative est louable à condition qu’elle entraîne la réduction du coût de fabrication, que les informations additionnelles de la carte d’électeur soient reprises, et tout particulièrement l’adressage du bureau de vote qui doit demeurer une exigence forte comme moyen de lutter contre l’existence probable de bureaux fictifs. A cela s’ajoutent des considérations techniques liées au renouvellement des cartes. Aussi, selon le Conseil national de l’Act, la fusion des deux cartes ne doit être en aucun cas un prétexte pour reporter les prochaines élections législatives.
Par ailleurs, le Conseil de l’Act est partant pour la confection d’un bulletin unique. «L’Act est favorable au bulletin unique à condition que la qualité des photos soit la même pour tous et de très haute résolution. Les conditions fortes à y associer consisteraient, d’abord, à faire valider par chaque candidat le bon à tirer du bulletin unique comportant des spécifications techniques très précises, puis, à le soumettre à la validation finale de la Cena», souligne Abdoul Mbaye.
Pour éviter de léser des candidats, l’ancien Premier ministre et ses camarades suggèrent l’amendement de la loi pour permettre aux candidats lésés d’introduire un recours pour invalidation si le bulletin effectivement soumis aux électeurs s’avérait non conforme.
«REFUSER TOUTES LES CONTRAINTES EXCESSIVES POSEES POUR DECOURAGER LES CANDIDATURES INDEPENDANTES AUX LOCALES»
Le Conseil national n’a pas omis de parler de la nécessité d’aller vers la rationalisation des partis politiques. Pour eux, il s’agit d’une question de bon sens, sans poser toutefois des préalables. «Cette démarche relève de l’évidence, mais à condition que des critères très précis et objectifs soient définis. Parmi ceux-ci, le renforcement des moyens de contrôle d’existence réelle (siège social, activités, états financiers, fonctionnement de structures, etc.), le contrôle de leur représentativité par un nombre réel minimum de militants, et le contrôle de l’effectivité de leur participation aux élections», argumentent-ils.
Evoquant le problème de la confection des cartes, l’Act demande le prolongement de la période de révision des listes électorales à compter du redémarrage de la confection des cartes pour une durée égale au temps d’immobilisation de ladite machine. Pour ce qui est de la participation des indépendants aux élections locales, l’Act pense qu’il faut identifier et refuser toutes les contraintes excessives posées et qui auraient pour effet de décourager ces candidatures ou les rendre impossibles.