«IL FAUT SAVOIR RAISON GARDER PARCE QUE L’ARRETE OUSMANE NGOM EST TOUJOURS LA»
Le Président Macky Sall peut compter sur ses ouailles pour que l'opinion nationale et internationale soit favorable au très controversé projet de loi portant modification du code électoral et instaurant le système de parrainage
Le ministre de la jeunesse, de la construction citoyenne et de la promotion du volontariat s'est employé, hier, à éclairer la lanterne de l'opinion sur le projet de loi instaurant le système de parrainage. Face à la presse, pape Gorgui Ndong prévient l'opposition que l’arrêté Ousmane Ngom est toujours de vigueur et qu’en conséquence, l’Etat ne se laissera pas faire.
Le Président Macky Sall peut compter sur ses ouailles pour que l'opinion nationale et internationale soit favorable au très controversé projet de loi portant modification du code électoral et instaurant le système de parrainage. Face à la presse hier, le ministre de la Jeunesse a défendu de toutes ses forces le texte qui passe en plénière, jeudi prochain.
Pour Pape Gorgui Ndong, le Président Macky Sall est en train de corriger une injustice sociale en envisageant d’instaurer le parrainage des candidats à la prochaine présidentielle. Le maire de Pikine-Ouest estime que la loi sur le parrainage va régler une erreur stratégique de l'ancien régime du Président Abdoulaye Wade. A l’en croire, «l'ancien Président disait que la caution vertigineuse de 65 millions Fcfa avait pour but de limiter les candidats fantaisistes en vue d'une meilleure respiration électorale. Seulement, Me Wade et ses stratèges se sont lourdement trompés, car là où il fallait promouvoir une démocratie de signatures, ils ont opté pour une République des riches. Pourtant en 2012, il y a eu plus de candidats comme il n'y en a jamais eu».
Considérant le parrainage citoyen comme un nouvel outil électoral, Pape Gorgui Ndong affirme : «cette disposition permet de réduire drastiquement ou de supprimer carrément la caution présidentielle tout en augmentant le nombre de parrainages pour freiner l'augmentation du nombre de candidats afin de ne pas polluer la compétition de février 2019». Aux contempteurs du parrainage, il renseigne qu’en France il faut obtenir 500 signatures des personnes titulaires de mandats électifs avant de se présenter à la présidentielle. «C’est pourquoi jusqu'en 2012, le Front National peinait à obtenir le parrainage suffisant. Au Sénégal, il est souhaitable de diminuer drastiquement la caution à 30 voire 20 millions Fcfa afin d'éviter une sélection de candidats», déclare l’édile de Pikine Ouest qui invoque un besoin de réparer une injustice sociale à travers le système de parrainage. «D’autant que la loi exige invariablement pour les indépendants 10.000 signatures comme ce fut le cas en 1993, 2000, 2007 et 2012. Le législateur continue d'ignorer un fait électoral nouveau. Le nombre d'inscrits a été multiplié par 6 depuis 1993. Nous sommes passés d’un millions à plus de 6 millions d’électeurs.Il se pose donc un problème d'équité et de justice sociale. C'est cette incohérence du droit électoral que le président de la République veut corriger en harmonisant pour tous les candidats, sans exception, le parrainage de 65.000 signatures pour que le pouvoir revienne au peuple», explique le ministre de la Jeunesse.
LES JEUNES REPUBLICAINS EN QUETE D’UN MILLION DE SIGNATURES
Au moment où l'opposition appelle les populations à se mobiliser jeudi prochain (jour de l’examen du projet de loi) à la Place Soweto, Pape Gorgui Ndong informe que la jeunesse apériste a commencé à installer des commissions pour collecter en un temps records un million de signatures afin de parrainer le Président Macky Sall. «Le principe démocratique commande de privilégier le seul argument qui vaille, c'est à dire celui de la pré-représentativité. La loi organique de 1992 devra être sérieusement modifiée à temps. Et, ce sera fait ce 19 Avril 2018 par la représentation parlementaire qui fera passer le nombre de 10.000 à 65.000 signatures soit environ 1% du nombre d’inscrits», souligne le ministre de la Jeunesse.
S’adressant à l'opposition qui menace d'assiéger la Place Soweto le jour du vote de la loi sur le parrainage, Pape Gorgui Ndong fait dans le clair-obscur. «Chaque Sénégalais a le droit de marcher en respectant les procédures édictées par nos textes et règlements. Mais, il faut savoir raison garder parce que l’arrêté Ousmane Ngom est toujours en vigueur. Maintenant si l'opposition veut marcher, elle est libre. Mais elle ne doit pas forcer l'autorité chargée d’assurer la sécurité des personnes et des biens», tranche-t-il.