IL NE FAUT PAS EXCLURE QUE NOUS SOYONS AU BORD D’UN COUP D’ETAT EN CÔTE D'IVOIRE
Selon l’ancien directeur général du quotidien Fraternité Matin, Honorat De Yedagne, la situation dans le pays reste préoccupante au lendemain du premier tour de la présidentielle controversée

Selon l’ancien directeur général du quotidien Fraternité Matin (proche du gouvernement Ivoirien), la situation en Côte d’Ivoire reste préoccupante au lendemain du premier tour de la présidentielle controversée et boycottée par la presque totalité des candidats de l’opposition qui protestaient ainsi contre la troisième candidature du président Alassane Ouattara. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 1er novembre, Honorat De Yedagne dit ne pas exclure à un moment ou à un autre que l’Armée ivoirienne, très divisées mais surarmée par le régime du président Ouattara, décide de reproduire le scénario Malien
La Côte d’Ivoire s’acheminait-elle tout droit vers une situation d’instabilité, au lendemain du premier tour de son élection présidentielle controversée et boycottée par la presque totalité des candidats de l’opposition qui protestaient ainsi contre la troisième candidature du président Alassane Ouattara ?
En tout cas, de l’avis de l’ancien directeur général de du journal «Fraternité Matin» (proche du gouvernement Ivoirien), la situation reste tellement tendue, au point que la paix ne tient plus qu’à un fil. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm (privée) hier, dimanche 1er novembre, Honorat De Yedagne, expliquant que «beaucoup d’ivoiriens ont quitté leur maison pour aller se réfugier dans leurs villages et d’autres qui se trouvaient près de la frontière libérienne ont traversé pour se réfugier» dans ce pays voisin, soutient que toutes les conditions d’un conflit armées postélectoral sont réunies aujourd’hui dans son pays.
Allant même plus loin, ce journaliste diplômé en gestion de la politique économique qui a fait toute sa carrière de journaliste en Côte d’Ivoire, à «Fraternité Matin» et à «Ivoir Soir» de prévenir qu’«il ne faut pas exclure, à un moment ou à un autre, que nous soyons au bord d’un coup d’état». «La Côte d’Ivoire est dans une situation telle que soit on sort de cette crise qui dure depuis la mort du président Houphouët ou bien par le bas. Sortir par le haut nécessite un sursaut de conscience des élites politiques. Autrement dit, il faut que la classe politique soit consciente que c’est en s’accordant sur l’essentiel que ce pays va aller de l’avant. Or, on observe qu’ils (les acteurs politiques) sont incapables de se retrouver autour de l’essentiel. Et c’est ça la réalité de la Côte d’Ivoire aujourd’hui», a déploré Honorat De Yedagne, par ailleurs membre fondateur de l’Union nationale des journalistes.
Poursuivant son propos, le professionnel des médias, soulignant que la solution pour sortir de cette situation demeure un arbitrage international ou national dit craindre aujourd’hui la reproduction du scénario malien dans son pays. «La seule structure qui est capable d’imposer son arbitrage au plan national, c’est l’Armée puisque les religieux et autres sont très affaiblis aujourd’hui pour imposer leur point de vue», at-il assuré. Avant de faire remarquer : «je crains cependant la reproduction du scénario malien, si ce n’est pas celui Burkinabé avec des populations déterminées. On a connu un tel scénario quand le général Robert Gueï a renversé, le 24 décembre 1999, le régime du président Henri Konan Bédié. Mais, il faut dire que le président Ouattara a prévu tout ça, grâce à un système de corruption de la population par la distribution de l’argent public. Il a également renforcé les moyens de l’Armée qui est aujourd’hui surarmée, mais très divisée.
Et, parallèlement, il y a également des milices armées montées par le gouvernement et dirigées contre les populations pour parer à toute éventualité de contestation. Donc, même si le président Ouattara et son gouvernement se sont bien organisés pour faire face à toute éventualité, mais ils ne pourront non seulement pas prévoir pleins de choses mais ils peuvent également passer à côté de l’histoire».