«IL N’EST PLUS QUESTION DE LAISSER LE PARTI SERVIR DE TREMPLIN POLITIQUE AUX AUTRES»
Abdoulaye Diouf, SG de La Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE/Nay leer) a parrainé plusieurs listes à travers le pays, lors des dernières élections locales
A l’issue des dernières élections locales, 11 maires ont été élus sous la bannière de la convergence Patriotique pour la Justice et l’équité (Cpje/nay leer). Parmi eux, figure Demba Diop dit Diop Sy qui a été deux fois député sous cette bannière en plus d’avoir été élu maire de la commune de Tivaouane. Mais selon le secrétaire général de la Cpje, Dr Abdoulaye Diouf, «il n’est plus question de laisser le parti servir de tremplin politique aux autres».
La Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE/Nay leer) a parrainé plusieurs listes à travers le pays, lors des dernières élections locales. Cette liste a permis à Demba Diop dit Diop Sy de décrocher deux mandats parlementaires, mais aussi de diriger la commune de Tivaouane. D’ailleurs, son nom est toujours lié au parti par l’opinion publique. Et le secrétaire général du parti, par ailleurs professeur-visiteur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Dr Abdoulaye Diouf, d’expliquer : «Nous savons que Diop Sy que j’ai personnellement choisi pour en faire le président d’honneur est quelqu’un de bien. Mais désormais, tous ceux qui pensent qu’ils pourront utiliser des raccourcis pour être investis sur les listes de la Cpje peuvent se détromper. Il n’est plus question de laisser le parti servir de tremplin politiques aux autres».
Lors des dernières élections locales, renseigne Dr Abdoulaye Diouf, 11 maires ont été élus sous la bannière de la Cpje, mais pour lui, il n’est plus question de laisser des gens se sucrer sur son dos, d’avoir des strapontins et lui tourner le dos, alors que les membres n’arrivent même à être des conseillers faute de moyens. «Depuis la création du parti, beaucoup de politiciens l’ont utilisé pour être élus maires, députés, adjoints au maire, conseillers municipaux ou départementaux, alors que les membres fondateurs qui, depuis 2009, avaient pris leurs responsabilités pour le créer, n’ont jamais été même conseillers dans une commune. Il est indiqué dans le préambule que la Cpje est un argument fort pour contribuer à l’alternance, mais aussi et surtout être la voix des sans voix.
En 2021, lorsque Demba Diop dit Diop Sy voulait participer aux élections et qu’il n’avait pas de cadre réglementaire, le parti l’a parrainé pour lui donner cette opportunité. Et c’est ainsi qu’il a été élu député à deux reprises. Maintenant, ce n’est plus possible, surtout avec les échéances à venir, de mettre quelqu’un sur les listes de la Cpje, sans que la question ne fasse l’objet d’un consensus. Toute liste qui sera déposée lors des prochaines élections législatives passera entre mes mains, en tant que dépositaire légitime et légal qui détient le cachet et la signature du parti», a soutenu Dr Abdoulaye Diouf qui a décidé d’être élu dans le cadre de son parti. Au niveau de la commune de Thiès-Est, renseigne-t-il, la Cpje a fait une campagne électorale catastrophique par manque de moyens, au moment où des gens qui ont utilisé le parti étaient dans de bonnes conditions. «Ce qui leur a permis d’être élus», affirme le leader de la Cpje.
COMMENT LA CPJE A ETE CREEE
«Cela ne se passera plus ainsi, lors des prochaines élections législatives, personne ne pourra faire les investitures, si cela n’émane pas de moi. Je serai désormais le dépositaire de toute liste du parti», signale-t-il.
A l’en croire, les investitures se feront de manière consensuelles et les membres fondateurs du parti seront privilégiés, en lieu et place des gens qui usent de raccourcis dans le seul but d’être élus. «Et tout sera fait pour ne pas élire des députés qui iront à l’Assemblée Nationale pour dormir, parce qu’ayant des difficultés à comprendre les textes réglementaires qui sont en vigueur à l’Hémicycle. Nous veillerons à avoir des députés capables de porter la contradiction, avec un programme qui est l’émanation des masses populaires», clame-t-il. Par ailleurs, il a promis de revoir son compagnonnage avec Benno Bokk Yaakaar. Il n’exclut pas de quitter cette coalition si le schéma actuel continue.
Revenant sur les circonstances de la création du parti, il déclare que la Cpje est l’émanation du Comité d’Initiatives pour un ras-de-marée bleu (CIRAMB), porté sur les fonts baptismaux par un groupe d’intellectuels, suite à l’alternance de 2000, pour mieux accompagner le Président Abdoulaye Wade. Mais à un moment donné, le mouvement s’est transformé en un cadre très limité pour atteindre les objectifs, car ne permettant pas de participer aux enjeux électoraux. C’est ainsi que le CIRAMB est transformé en parti en devenant la Convergence Patriotique pour la Justice et l’Equité (CPJE).
En 2004, suite à la brouille entre Idrissa Seck et Me Abdoulaye Wade, «nous avions considéré en tant que Thiessois que Idy était victime d’une injustice. C’est ainsi que nous avions décidé d’ajouter « Nay leer » à l’appellation du parti pour demander que les accusations portées contre l’ancien Premier ministre soient prouvées ou qu’il soit blanchi dans le cas contraire. Le récépissé a été délivré le 14 janvier 2009».