« IL N’Y AURA PAS D’ÉLECTION SI KARIM NE PARTICIPE PAS »
Me Amadou Sall met en garde Macky Sall
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) écarte toute option de boycotter la prochaine élection présidentielle du 24 février au cas où Karim Wade serait recalé. Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm hier, dimanche 23 septembre, Me Amadou Sall, ancien ministre de la Justice et membre du Comité directeur du Pds prévient que la formation libérale empêchera tout bonnement la tenue de l’élection présidentielle dans ce pays si Karim Wade n’y participe pas.
Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm hier, dimanche 23 septembre, l’ancien ministre de la Justice et membre du Comité directeur du Parti démocratique sénégalais a promis le feu au président Sall si Karim Wade n’est pas retenu sur les listes des candidats devant participer à la présidentielle du 24 février 2019.
Face à notre confrère Baye Oumar Guèye, Me El Hadj Amadou Sall a formellement mis en garde le régime du président Macky Sall qu’il n’a pas manqué d’accuser de manœuvrer pour écarter Karim Wade de la course et se maintenir au pouvoir. «Le problème de recevabilité de la candidature de Karim Wade n’est pas un problème technique mais politique que nous allons régler politiquement. Le rejet de l’inscription de Karim Wade sur les listes électorales est une décision du président Macky Sall qui n’engage pas le Pds», martèle Me Sall qui considère par ailleurs que la décision rendue par la Cour suprême au sujet du recours introduit par les avocats de Karim Wade, «est politique, rendue sous influence politique qui ne peut pas constituer un empêchement de quelque nature pour nous».
«Au demeurant, le Pds a dit que si la candidature de notre candidat n’est pas acceptée, nous estimerons à ce moment-là que ces juridictions sont aux ordres. Et, nous ne boycotterons pas l’élection mais nous en empêcherons sa tenue. Il n’y aura pas d’élection dans ce pays si Karim Wade ne participe pas», met en garde encore le responsable libéral avant de lancer à l’endroit du chef de l’Etat. «Je m’adresse au président Macky Sall, il est le garant du bon fonctionnement des institutions et il doit veiller à ce que les choses se déroulent bien, mais il doit savoir qu’on ne le laissera pas changer les règles du jeu. Nous avons dans ce pays élu trois présidents de la République sans grande contestation. Parmi eux, deux ont été battus aux élections et chacun des deux a pris son téléphone pour féliciter le vainqueur, son adversaire du jour sur la base du code consensuel de 1992 qui a permis l’élection du président Macky Sall qui s’est assis sur ce même code. Il a pris l’échelle, il est monté et il a fait tomber l’échelle pour que personne ne monte. Qui est-il pour se comporter de la sorte ? Nous ne l’acceptons pas. S’il veut, il n’a qu’à marcher sur nos cadavres, nous arrêter tous, transformer le Sénégal en prison… Il veut la bagarre, il a décidé la guerre, il aura la guerre, nous lui proposerons le feu, il faut que cela soit clair. Il n’y aura aucune autre alternative, il veut le feu, il l’aura et ça sera du feu ardent». Auparavant, le chargé de la Communication du Pds a dénoncé vigoureusement les agissements du président Macky Sall pour se maintenir au pouvoir en citant entre autres le maintien à son poste de l’actuel président de la Cena alors que son mandat est arrivé à terme depuis plus de dix ans, la modification unilatérale du code électoral consensuel de 1992 et la justice aux ordres.
POTENTIELLE CANDIDATURE DE ME MADICKE NIANG : Me Sall, en phase avec son parti
«Me Madické Niang n’a jamais dit jusqu’à présent qu’il est candidat, il a seulement dit qu’il a adressé une lettre au président Wade, j’attends sa réponse. Moi, je n’ai pas vu cette lettre mais c’est lui qui l’a dit. Si demain, il dit qu’il est candidat, je lui dirais puisque c’est un ami, c’est un frère et on a prêté serment le même jour, je le connais depuis une quarantaine d’année, je lui dirais tu auras tort, nous avons un candidat et nous tous, nous avons dit que nous avons un candidat et nous y croyons parce que c’est une candidature qui va passer et nous allons gagner, mais c’est une candidature légitime et rien ne s’y oppose. Nous avons aussi dit que si Macky Sall veut passer en force en utilisant une justice aux ordres pour que notre candidat soit recalé, nous ne boycottons pas, nous empêcherons la tenue de l’élection. C’est que nous avons dit. Maintenant, s’il sort pour dire autre chose, nous lui dirons que nous ne sommes pas d’accord et en ce moment, il aura une position qui n’est pas celle du parti».
CAMPAGNE DE COLLECTE POUR LE PARRAINAGE : «Le Pds a franchi la barre des 300.000 fiches de signatures»
Se prononçant sur le processus de collecte des signatures pour le parrainage du candidat Karim Wade, Me Amadou Sall déclarera : «Nous sommes partis avec 300 000 fiches de signatures tant bien que l’objectif de départ était de 200 000. Dès la première semaine, nous avons déjà épuisé les 300 000 fiches et nous sommes présentement en train de refaire nos fiches pour 300 000 autres signatures, étant entendu que nous avons un triple objectif dont le premier est les 60 000 signatures demandées. Le deuxième est de 200 000 signatures pour protéger et sécuriser la candidature de notre candidat parce que nous avons affaire à un Etat voyou où les gens qui étaient encagoulés ont enlevé leurs cagoules. On ne sait plus qui est fonctionnaire, qui est homme politique au service de l’Apr. Nous avons un Etat-parti et nous ne voulons pas qu’on nous dise après, vous avez 10 000 à 30 000 parrainages qui ne sont pas bonnes. Dès qu’on nous dira, vous avez 10 000 signatures qui ne sont pas bonnes, nous puiserons dans notre stock pour combler et nous pensons qu’ils ne nous dirons pas que les 200 000 ne sont pas bonnes. Et pour sécuriser notre victoire au soir du 24 février prochain, nous avons besoin de 3 millions autres signatures, ce qui fait un total de 3 260 000 signatures». Par ailleurs, le responsable libéral a indiqué, au sujet de la polémique opposant sa formation aux fonctionnaires de la Direction générale des élections concernant le choix de la couleur jaune et bleu pour ses fiches de collecte de signatures, que le Pds a pris cette décision pour sécuriser ses parrainages parce que, dit-il, «Macky Sall est à la tête d’une organisation courtisane qui n’utilise que la violence, le vol et la triche».