INITIATIVE 2004 FREINE TALLA SYLLA
Le Comité d’initiative 2004 pour la création des communes d’arrondissement à Thiès récuse l’idée de reconstitution de la commune émise par le maire de la ville
Le Comité d’initiative 2004 pour la création des communes d’arrondissement à Thiès récuse l’idée de reconstitution de la commune émise par le maire de la ville, Talla Sylla. Selon ladite entité, un retour à la case de départ éloignerait l’administrateur des administrés et cela peut plomber, en même temps, les actions de développement acquises dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation.
Il y a une semaine de cela, le maire de la ville de Thiès, Talla Sylla, a émis l’idée d’une reconstitution de la commune en une seule entité, en vue d’accélérer la politique de développement de la municipalité au profit des populations. Talla Sylla veut qu’il y ait une seule commune dans la ville de Thiès, qui en compte actuellement quatre. Et évidemment un seul maire pour tout Thiès.
Pour le premier magistrat de la cité du Rail, la ville de Thiès a été subdivisée en quatre communes pour des raisons purement politiques. D’ailleurs, relève-t-il, c’est cette division qui a compromis toutes les actions de développement entamées jusqu’ici. Cette idée, loin de faire l’unanimité, provoque des grincements de dents. D’ores et déjà, le maire de la commune de Thiès-Est, Lamine Diallo, invite Talla Sylla à vite enterrer une telle idée. Il est conforté dans sa posture par le vice-président du Conseil départemental de Thiès. Yankhoba Diattara estime ainsi qu’il est impensable de dissoudre toutes les communes d’arrondissement de Thiès et de les regrouper dans une seule entité. S’inscrivant dans la même logique, le Comité d’initiative qui, en 2004, a élaboré le processus de concertation qui a abouti à la création des trois communes d’arrondissement passées entre-temps communes de plein exercice avec la réforme de l’Acte III de la décentralisation, rejette l’idée du maire Talla Sylla.
Face à la presse hier, ledit comité rétorque que la décision de découper Thiès en communes d’arrondissement n’a jamais été une décision politique, bien que ce soit les politiques qui ont réalisé ce découpage. Selon ses dirigeants, ça a été une demande des populations de Thiès. D’ailleurs, rappellent les dirigeants dudit comité, c’est à l’issue d’une concertation ardue et inclusive que les communes ont vu le jour, du temps du régime libéral, afin de mieux prendre en compte les besoins des populations de la cité du Rail. “Nous avons créé ce Comité d’initiative dans les années 2004, suite à un certain nombre de constats que nous avions faits en tant que citoyens actifs de cette commune. Si, dans les années 2004 et 2005, il s’est posé le problème d’extension de la commune, ce problème s’est aggravé aujourd’hui, en 2019. Au plan économique, avec l’arrivée de certains projets de l’État, cela a accéléré aussi l’agrandissement de la commune de Thiès.
Outre cette extension, la commune était confrontée au problème de l’évasion fiscale, les problèmes d’ordre social tels que la collecte et l’évacuation des déchets, l’insécurité, l’éclairage public, le contrôle citoyen, etc. Voilà tout ce qui nous a poussés à enclencher ce processus de concertation qui a abouti à la création des trois communes d’arrondissement’’, déclare Serigne Mbacké Modou Fall, Coordonnateur de l’Initiative 2004. L’idée phare qui est sortie du processus de concertation était de faire en sorte que l’administrateur se rapproche davantage de l’administré, afin qu’il puisse mieux prendre en charge les besoins des populations avec assiduité et efficacité. Aujourd’hui, avec la communalisation intégrale survenue au lendemain de l’élection du président Macky Sall en 2012, les trois communes (Est, Ouest et Nord) sont plus que jamais autonomes.
Quinze ans après la mise en œuvre et l’expérimentation d’une telle mesure, le coordonnateur du Comité d’initiative pour la création des communes d’arrondissement à Thiès affirme qu’il est quasi-impossible de faire marche arrière. Surtout, dit-il, avec l’Acte III de la décentralisation qui est venu renforcer les compétences des collectivités territoriales.
De l’avis de Serigne Modou Mbacké Fall, l’acte III est une solution pour les difficultés susmentionnées et auxquelles les Thiessois sont confrontées. “Nous ne sommes pas pour cette idée de reconstitution de la commune. Je pense qu’il faut aller dans le sens du renforcement des collectivités territoriales déjà existantes, pour mieux asseoir un développement harmonieux et durable avec un contrôle citoyen beaucoup plus accru’’, préconise-t-il.