J'AI PERDU UN AMI, UN FRÈRE
Entre Moustapha Niasse Amath Dansokho, c’est une longue histoire. Tout est parti de Saint-Louis, à une époque marquée par des luttes dans le milieu scolaire.
Le ministre d'état amath Dansokho n'est plus. alité depuis un bon bout de temps, l'ancien secrétaire général du Parti de l'indépendance et du travail (Pit) est décédé hier à Dakar l’âge de 82 ans. ami de longue date du défunt, le président de l’assemblée nationale Moustapha niasse lui a rendu un vibrant hommage.
Alors que le pays se préparait aux obsèques de Jacques Diouf, ancien directeur général de la FAO, une nouvelle triste est venue accentuer la douleur déjà immense. Il s’agit du décès hier à 82 ans, d’Amath Dansokho, figure emblématique de l’histoire politique du Sénégal. Juste après l’annonce de la nouvelle, les témoignages se sont multipliés sur les ondes de la RFM.
« Dieu décide souverainement.Ses décrets sont imparables et nous devons les accepter avec foi, en tant eu musulman, en tant que croyant. Un grand homme a rejoint aujourd’hui l’au-delà Au moment où Dieu rappelle cet homme à lui, nous pouvons témoigner en tant que croyant. Amath était un homme de conviction. Il était au dessus de certaines contingences. Il vivait dans un monde de générosité, de paix, de sérénité, d’engagement et œuvrait pour un Sénégal de paix, d’unité et de stabilité. Voilà l’homme qu’était Amath », a déclaré Moustapha Niasse.
Entre Moustapha Niasse Amath Dansokho, c’est une longue histoire. Tout est parti de Saint-Louis, à une époque marquée par des luttes dans le milieu scolaire. « Je l’ai connu quand il avait 12 ans. Donc, nous avons partagé beaucoup de choses. Par la suite, nous nous rencontrions, moi en tant que dirigeant de la jeunesse de l’Union progressiste sénégalaise de Senghor et lui, venant de Prague où il avait terminé ses études de journalisme.
Nous sommes également rencontrés à Helsinki. J’étais à la tête de la délégation sénégalaise et lui, il était venu pour combattre les positions sénégalaises. Nous sommes restés des amis. Nous allions en salle, nous discutions ensemble, on prenait le diner ensemble, avant que chacun ne regagne sa chambre», s’est remémoré le fondateur de l’Alliance des forces progressistes (AFP).
« Quand nous organisions des manifestations, il était toujours devant, toujours le premier à affronter les forces de l’ordre. Il nous a toujours donné l’exemple. C’était un leader né. Depuis le lycée de Faidherbe, au milieu des années 1950, il dirigeait les grèves pour les revendications », a rappelé Moustapha Niasse.
Très engagé et craint pour son franc-parler, Dansokho a dirigé le PIT jusqu'au 23 mai 2010, avant de passer le témoin à Magatte Thiam. « Amath n’a jamais varié dans son choix et dans l’option extraordinaire qu’il avait faite pour la liberté, le respect des droits humains, pour la solidarité humaine. Il ne cherchait pas la richesse et a vécu comme il a vécu. En homme austère, comme un adepte de la philosophie qui est porté par la morale et la recherche du bien », renseigne le patron de l’Hémicycle.
Son limogeage du gouvernement de Wade
« Il est entré dans le gouvernement en 2000 et faisait partie des personnalités que j’avais proposées au président Abdoulaye Wade. Le 21 novembre 2000, le président Wade avait décidé de le retirer du gouvernement. La veille, Amath était parti en mission à Madrid, en tant que ministre de l’Urbanisme. C’est moi qui l’avais appelé pour lui dire que le président de la République avait décidé de mettre fin à ses fonctions. J’avais immédiatement appelé son frère et ami Ibrahima Séne qui était son directeur de cabinet. Et il avait accepté cette décision, avec une grandeur extraordinaire et remarquable », se rappelle Moustapha Niasse.
Avec le décès de Dansokho, Niass affirme avoir perdu un être cher. « J’ai perdu un frère, un ami. Je suis allé le voir à Paris il y a un an et demi. Le président Macky Sall n’a ménagé aucun effort pour le soutenir et l’accompagner. Nous sommes des croyants et l’être humain est sensible à la douleur. C’est la raison pour laquelle nous le pleurons. Mais nous le confions au Seigneur pour qu’il lui ouvre les portes du paradis. Que Dieu le rétribue, pour sa générosité, son engagement, son honnêteté, sa capacité de s’élever en toutes circonstances », a ajouté Moustapha Niasse.