JE SUIS HOSTILE AU TROISIEME MANDAT
En visite ce week-end au camp tropical de Thiès du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) de la police, Landing Savané leader d’AJ/PADS a exclu toute idée de troisième mandat.
«Je suis hostile au troisième mandat», a déclaré Landing Savané, leader d’AJ/PADS, le week-end dernier à Thiès où il était venu assister au lancement des activités du Regroupement des Enfants de la Garde Républicaine (Regar), au camp tropical de Thiès du groupement mobile d’intervention (Gmi) de la police.
En visite ce week-end au camp tropical de Thiès du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) de la police, Landing Savané leader d’AJ/PADS a exclu toute idée de troisième mandat. «Je suis hostile au troisième mandat, surtout dans ce monde moderne. Les gens doivent comprendre que deux mandats suffisent pour un Président. Il fait ce qu’il a à faire, nul n’est indispensable et quelqu’un d’autre vient continuer», a-t-il tranché net.
Il a ensuite ajouté qu’il faut se dire la vérité alors qu’il est temps, un troisième mandat n’est même pas possible et toute tentative de le faire est vouée à l’échec. Il s’est par ailleurs prononcé sur son silence constaté sur le terrain politique. Selon lui, il a souvent envie de prendre du recul, «mais c’est les camarades avec qui nous sommes qui refusent de nous laisser partir et nous continuons, tout en posant des conditions. Mais ce pays mérite qu’on se batte pour lui, je le crois sincèrement».
Il souligne cependant avec amertume que les Sénégalais choisissent de plus en plus la voie de la facilité. C’est ainsi qu’ils ne croient plus tellement à l’effort, ils ne veulent pas privilégier le mérite et cela constitue un gros problème. Pour lui, l’état d’esprit qui privilégie les préoccupations personnelles au détriment de l’intérêt collectif ne peut pas permettre d’avancer comme il se doit, et c’est dommage.
C’est parce que, dit-il, «le Sénégal a un potentiel qui nous aurait permis de jouer un rôle encore plus important en Afrique et dans le monde. C’est un pays de paix, de courtoisie, de relations fraternelles, ce qui est aujourd’hui difficile dans le monde. C’est des valeurs immatérielles, mais qui ont un prix incalculable».
Landing Savané était venu assister au lancement des activités du Regroupement des Enfants de la Garde Républicaine (REGAR), au camp tropical de Thiès du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) de la police.
Parlant de la garde républicaine il déclare : «C’est difficile pour moi de faire son éloge de façon objective. C’est parce que je suis un pur produit de cette garde républicaine ; tout ce que j’ai obtenu de ma vie, c’est à cause d’elle. Je suis fils de garde et j’ai bénéficié de cette éducation rigoureuse, de cet amour du travail qu’elle m’a inculqué. L’esprit était social. Je suis né à Bignona, j’ai été à l’école à Bakel et j’avais 5 ans seulement et je me suis retrouvé à Thiès à l’école primaire avant d’aller à Dakar où je suis resté parce qu’on m’a accepté à l’internat, grâce au statut de mon père en tant que garde. Ce sont ces conditions qui m’ont permis d’étudier et de réussir, car si j’étais resté dans le milieu familial, ce serait quand même difficile. C’est l’internat qui m’a permis de briller dans les études. Evidemment, l’esprit a perdu de la valeur et il ne faut pas vivre d’illusions, c’est difficile voire impossible de le restaurer. Dans le monde, les choses avancent, les choses changent, se transforment. Mais l’essentiel est que ceux qui ont vécu ces expériences là puissent garder les liens entre eux et qu’ils puissent communiquer le maximum de valeurs de cette garde républicaine à leurs enfants et ce sera déjà beaucoup ».
Le leader d’AJ/PADS constate ainsi avec regret que les valeurs sont fortement en déperdition et le chacun pour soi l’emporte sur le collectif, alors qu’à l’époque, le collectif était le ciment, le terreau sur lesquels se construisaient les familles, les sociétés. D’après lui, il ne faut pas faire rêver les gens, il faut plus tôt les armer pour qu’ils se battent pour conserver autant que faire se peut ce qui peut l’être encore