"DISCRIMINATOIRE"
Débat sur la nationalité exclusive des candidats à la Présidentielle: Jean-Paul Dias se prononce
Le débat soulevé par le régime actuel sur la nécessité pour tout candidat à la présidentielle de renoncer à son autre nationalité, cinq (5) ans avant le dépôt de sa candidature a mis dans tous ses états Jean Paul Dias, premier secrétaire du Bloc des centristes Gaïndé (Bcg). Invité de l'émission politique Objection, de la radio Sud Fm du dimanche 21 août, M. Dias estime que ce débat est "hypocrite" d'autant plus que les trois premiers présidents du Sénégal ont eu une double nationalité. Il a ainsi invité à ce que le mot "exclusivité" soit retiré de la Constitution.
Le débat sur la nationalité exclusive du candidat à la présidence de la République n'est pas du goût du premier secrétaire du Bloc des centristes Gaïndé (Bcg). En effet, Jean Paul Dias a exprimé tout son dégoût pour ce débat sur la nécessité pour un candidat à la présidentielle de renoncer à son autre nationalité, 5 ans avant les élections présidentielles. Invité de l'émission Objection de la radio Sud Fm, du dimanche 21 août, M. Dias trouve le mot "exclusivement" introduit dans la Constitution, de "discriminatoire".
A son avis, "c'est de la vaste hypocrisie, de la vaste fumisterie" de soutenir un débat pareil. Cela, d'autant plus que, selon lui, les 3 premiers présidents du Sénégal ont joui d'une nationalité autre que sénégalaise. Pour autant, a-t-il dit, "ils n'ont pas trahi le Sénégal". Mieux, il a rappelé que le Sénégal a accordé la nationalité à des sportifs étrangers sans pour autant leur demander de renoncer à leur autre nationalité.
Ainsi, il trouve que "cela n'a pas de sens", car aujourd'hui les vrais problèmes des sénégalais sont entre autres les inondations, les échecs en masse au Bac, les grèves répétitives des enseignants, la sécurité, l'agriculture, etc. A ceux qui réfutent le fait que le débat sur la nationalité peut avoir des conséquences sur la stabilité du pays, Jean Paul Dias pense "qu'on n'est pas mieux que les autres" et que c'est dangereux.
Par conséquent, il estime que, non seulement le débat doit s'arrêter, mais surtout "il faut que ce mot exclusivement soit extirpé de la Constitution, parce que c'est un terme illégal". Pour lui, c'est complètement "ridicule" de dire qu'il faut que le candidat déclare 5 ans avant qu'il a renoncé à son autre nationalité.
Par ailleurs, le premier secrétaire du Bcg a exprimé son inquiétude face au silence de la diaspora sénégalaise. Pour lui, "cette affaire-là les concerne beaucoup plus que nous qui sommes ici". Selon lui, "la diaspora doit se dresser et refuser ce fait". Prenant l'exemple d'un enfant qui, de part son métissage, a quatre nationalités et qui grandit et fait sa carrière au Sénégal, il trouve que ce n'est pas intelligent et pas du tout enrichissant pour le Sénégal, de refuser à ce dernier d'être candidat.
Auparavant, le père de Barthélémy Dias, maire de Mermoz Sacré Cœur, a rappelé que c'est vers la fin de 1991, lorsqu'il y a eu une commission qui devait se pencher sur le Code électoral, que certains individus qui étaient dans l'opposition ont proposé cette affaire d'exclusivité. Selon lui, ces derniers visaient Abdoulaye Wade, alors que dès qu'il a gagné la présidentielle de 2000, "ils sont venus manger dans la main d'Abdoulaye Wade, toute honte bue".
Alors que depuis l'indépendance, il était simplement dit que tout candidat devait être sénégalais, précise-t-il. Poursuivant, il indiqué que lorsque la loi a été votée, elle a été attaquée à la Cour suprême qui l'a déclaré "anticonstitutionnelle". Tout de même, selon toujours lui, le président Abdou Diouf l'a remise dans la Constitution en 1992.
Loi relative au HCCT, traque des biens mal acquis, cas Abdoul Mbaye… : Jean Paul Dias se lâche
Sur les ondes de la radio privée Sud Fm hier, dimanche 21 août, le premier secrétaire du Bloc des centristes Gaïndé (Bcg) n'est pas aussi allé avec le dos de la cuillère pour se prononcer sur l'actualité politique nationale. Jean Paul Dias a entre autres fustigé le manque de dialogue lors de l'élaboration de la loi sur le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), déploré l'attitude de l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, non sans s'inquiéter de "l'endettement à tour de bras" du Sénégal, par le ministre de l'Economie, Amadou Ba.
L'émission politique Objection de la radio Sud Fm du dimanche 21 août, a servi également de tribune au premier secrétaire du Bloc des centristes Gaïndé (Bcg) pour se prononcer sur l'actualité politique et économique du pays. Face au journaliste Baye Oumar Guèye, Jean Paul Dias a déploré le manque de concertation, lorsqu'a été élaborée la loi sur le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), mis en place par le président de la République. Pour lui, "personne n'a été associé".
Il pense ainsi que s'il y avait eu des échanges sur ladite loi, le Bcg allait aurait fait observer que ce n'est pas possible que Dakar ait seulement 3 conseillers sur 150. A son avis, "c'est grandement déséquilibré et ce n'est pas normal". Il a dans la même veine fait comprendre que ce Hcct n'est pas une chambre de pouvoir, mais plutôt un lieu de conseil, de réflexion pour émettre des avis.
HCCT : Macky doit négocier avec Khalifa Sall
Sur la dissension entre la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) et Taxawu Dakar, concernant l'investiture des membres du Hcct, Jean Paul Dias a carrément incriminé le pouvoir. Pour lui, "c'est celui qui est à la position la plus forte qui doit provoquer le dialogue". Il a ainsi conseillé au régime actuel d'établir les voies et moyens d'une discussion, d'un entretien avec le camp de Khalifa Sall, maire de la ville de Dakar. Mieux, "il faut remettre tous les gens de la coalition Taxawu Dakar dans leurs droits, notamment les fonds de dotation qu'ils avaient et arrêter de les bloquer dans leur travail", estime-t-il.
Il a par ailleurs dit préférer un Senat à la place du Hcct. D'ailleurs, il indique qu'il ne désespère de voir un jour le Hcct évolué vers un Senat. Toutefois, Dias a fait savoir que le Sénat n'acceptera pas n'importe qui. "Par exemple, pour être sénateur, il faut un certain âge, minimum 45 à 50 ans. En plus, il faut avoir occupé avant des fonctions significatives", propose-t-il. Il rappelle par ailleurs que dans le programme Yonnu Yokkute du candidat Macky Sall d'alors, il était prévu un organe qui regrouperait la Cena, le Cnra, ainsi que la médiature.
Cas Abdoul Mbaye, traque des biens mal acquis
Se prononçant en outre sur le cas "Abdoul Mbaye", notamment sur la lettre envoyée au chef de l'État, lui demandant de donner des éclaircissements sur les contrats pétroliers, Jean Paul Dias n'a pas apprécié la méthode employée par l'ancien Premier ministre. Il dit ne pas être convaincu que toutes les correspondances faites au chef de l'État doivent être publiées. Parce que, à son avis, "ça devient politicien", même si par ailleurs il pense que "si le pouvoir n'a rien à se reprocher, il n'y a rien à cacher".
Par conséquent, il pense que "c'est un peu gauche" pour des personnes qui ont travaillé et qui ont été amis, de se faire ce genre d'attaques. Tout de même, il a déploré les manœuvres de manière à barrer la route à un potentiel adversaire à Macky Sall à la prochaine présidentielle.
Dans un tout autre registre, notamment la traque des biens mal acquis, le leader du Bcg n'a pas voulu épiloguer sur le cas Aïda Ndiongue, car selon lui, un journal lui a prêté des propos qu'il n'a jamais tenus. Pis, a-t-il dit, la dame a voulu être un "répondeur automatique" en se livrant à répondre sans pour autant comprendre ce qui s'est réellement passé. Cependant, il dit avoir le sentiment que la traque a été sélective. Pour lui, il fallait poursuivre toutes les personnes concernées, à savoir la liste des 25 dignitaires de l'ancien régime.
"Amadou Ba endette le Sénégal à tour de bras"
Sur le plan économique, notamment l'endettement du Sénégal, le leader du Bcg n'a pas du tout apprécié le niveau d'endettement du pays. Il a dit ainsi avoir constaté "que le ministre des Finances endette beaucoup le Sénégal". En tout cas, il dit ne pas être favorable à cet "endettement à tour de bras" du ministre Amadou Ba. Même s'il admet que des progrès ont été faits par le président Macky Sall, Dias a tout de même fait remarquer qu'il faut attendre pour voir des résultats à la fin de son mandat de 7 ans.