LES LOCALES, DES PRIMAIRES AVANT L'HEURE
Le contexte sociopolitique ainsi que la reconfiguration politique, sans oublier les émeutes du mois de mars, semblent faire des élections prochaines un véritable test pour les législatives, et pourquoi pas pour la présidentielle de 2024
En dépit de l’incertitude qui plane sur la date de la tenue des prochaines élections locales et municipales, en raison du rejet par l’opposition de la date retenue au plus tard le 31 janvier 2022, les différentes chapelles politiques se mobilisent en perspective de ces joutes. Le contexte sociopolitique, ainsi que la reconfiguration politique, sans oublier les émeutes du mois de mars, semblent faire de ces élections prochaines un véritable test pour les législatives, et pourquoi pas pour la présidentielle de 2024.
Tout d’abord prévue en juin 2019, puis reportée pour décembre 2020, ou encore au plus tard le 28 mars 2021, et enfin la dernière date retenue pour le 31 janvier 2022 au plus tard, la date de la tenue des prochaines élections locales reste la plus grosse inconnue pour les acteurs politiques. Pour cause, la classe politique n’a jusque-là pas trouvé de consensus sur l’échéance prochaine, l’opposition ayant rejeté la date retenue à l’Assemblée nationale.
L’absence d’accord sur la tenue de ces élections locales et municipales renseigne à suffisance sur les enjeux des prochaines joutes. Si les différentes chapelles politiques restent conscientes du jeu ouvert pour tout le monde à ces élections prochaines, il n’en demeure pas moins que le contexte sociopolitique, ainsi que la configuration politique, sans oublier les tumultes du mois de mars dernier, paraissent faire de ce scrutin un test grandeur nature pour les acteurs politiques, en perspective des législatives de 2022. L’occupation et l’animation du terrain politique, ces derniers temps, en dit long. En effet, après avoir agrandi la mouvance présidentielle à tour de bras, pêchant ainsi dans la marre de l’opposition, le régime en place a été obligé par les émeutes meurtrières du mois de mars dernier, à jauger ses forces.
Les cascades de meetings et autres mobilisations des partisans du chef de l’Etat, chaque week-end, montrent à suffisance que le camp du pouvoir, qui a pratiquement gagné toutes les élections précédentes, veut lever toute équivoque sur son poids électoral actuel. La majorité présidentielle aura, toutefois, fort à faire face à l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur l’ensemble des secteurs économiques du pays, avec son corollaire de pertes d’emplois, surtout dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration. Quid des multiples rencontres et autres sorties des adversaires du président Sall ?
L’opposition qui semble reprendre du poil de la bête, suite à l’affaire Sonko et ses développements ayant entrainé plus d’une dizaine de morts, des centaines de blessés, ou encore des dégâts matériels inestimables, ne compte pas laisser cette chance s’amenuiser. D’où non seulement la pression qu’elle exerce contre le régime pour la tenue des Locales en fin 2021, mais surtout les rencontres et autres sorties qu’elle multiplie ces derniers temps contre le chef de l’Etat et ses alliés. Ce qui ne sera pas de tout repos pour les adversaires du régime habitués qu’ils sont à enregistrer des revers face au camp présidentiel. Pourrait-on voir, par conséquent, dans ces élections municipales et départementales l’esquisse des rapports de forces politiques devant régenter les Législatives de 2022? Le regard des analystes politiques (voir par ailleurs) est sans équivoque