«J’INVITE LES AUTORITES A NOUS LAISSER TRAVAILLER EN PAIX, PARCE QUE»
BARTHELEMY DIAS DECIDE A POURSUIVRE LES TRAVAUX SUR LE SITE DE LA BOULANGERIE JAUNE
Après la bataille pour l’aménagement de la Place de l’Indépendance, une autre polémique fait surface dans la commune de Mermoz Sacré-Cœur entre l’édile et encore le ministère de Diène Farba Sarr. Le maire Barthelemy Dias, soutenu par ses collègues Khalifa Sall, Madiop Diop, Jean Baptiste Diouf et Alioune Ndoye, a dénoncé hier devant la presse la décision du Sous-préfet des Almadies d’arrêter les travaux d’aménagement du terrain de la «Boulangerie Jaune» (titre foncier de la mairie) sur la base d’une saisine d’une association du quartier. Il dit à qui veut l’entendre que les travaux vont se poursuivre et appelle les autorités à le laisser en paix.
La polémique autour de l’aménagement du terrain en face de la «Boulangerie Jaune» revient devant la scène. Le Sous-préfet des Almadies a arrêté les travaux d’aménagement sur le site avant hier, parce qu’une association des habitants du quartier s’y oppose. Un acte qui a mis l’édile de Mermoz Sacré Coeur dans tous ses états. Il a tenu un point de presse hier en compagnie de ses collègues maires de la coalition Taxawu Ndakaru sous l’égide du maire de Dakar, Khalifa Sall. Avec la même détermination, Barthelemy Dias a tenu un discours sans équivoque à l’endroit des autorités, notamment le ministre Diène Farba Sarr et la Descos. «Nous avons tenu cette rencontre pour inviter les autorités à nous laisser travailler en paix parce que tout ce que nous faisons, c’est dans la légalité. Je tiens à dire aux populations que les autorités administratives sont bien informées du projet. Mais grande fut notre surprise avanthier de voir la Descos qui dépend du ministère de l’Urbanisme et du Renouveau urbain, de mon ami Diène Farba Sarr, arrêter les travaux », renseigne l’édile de Mermoz/Sacré-Coeur qui n’envisage pas de renoncer au projet. Raison pour laquelle, il interpelle le ministre Diène Farba Sarr pour lui dire que la Descos est mal placée pour venir arrêter des travaux sur un titre foncier de la commune de Mermoz. Selon Barthelemy Dias, la Descos a d’autres chats à fouetter. «Je rappelle que la Descos a reçu une décision de justice, un soi-transmis du procureur de la République pour faire déguerpir les mécaniciens du terrain de la Jeanne D’Arc, mais elle ne s’est pas encore exécutée depuis 4 mois. C’est un titre foncier qui appartient à un Sénégalais qui l’a payé à 1,7 milliard FCFA et déboursé 500 millions FCFA pour enregistrer le terrain aux Domaines», révèle Dias-fils.
Le premier magistrat de Sacré Coeur prévient les membres de l’association qui ont saisi le Souspréfet pour bloquer les travaux que c’est peine perdue. «Semble-til, les membres de ladite association vont marcher et je serai làbas. Ce n’est pas cette manifestation qui nous fera reculer. Il est hors de question qu’une association se permette au nom des 150 m2 que chacun dispose dans le quartier pour dire que des projets
n’y seront pas réalisés. Bientôt, l’entreprise va prendre toutes les dispositions pour reprendre les travaux», avertit Barthelemy Dias. Quant au Sous-préfet des Almadies, le maire de Mermoz Sacré souligne que sa saisine est illégale, non fondée et irrecevable.
«Le Sous Préfet m’a envoyé une lettre dans laquelle il donne son opinion personnelle. Son opinion ne nous lie pas, parce que nulle part dans la lettre du 30 novembre 2015, il n’invoque le code de l’Urbanisme ou le code des Collectivités locales. Donc, je ne peux pas répondre à cette lettre. La réponse de sa lettre est envoyée à sa hiérarchie, le Préfet de Dakar», précise Dias entouré de ses collègues maires Alioune Ndoye, Madiop Diop, Jean Baptiste Diouf, Khalifa Sall etc. Outré alors par la missive du Sous-préfet, Barthelemy Dias avait saisi le ministre de l’Intérieur pour l’informer. Celuici lui suggère de voir le gouverneur. «Le Gouverneur nous a reçus et nous avons mis à sa disposition la délibération, le titre foncier, le projet et le contrat qui nous lie à la société 37.5 », indique M. Dias.
«CE N’EST PAS RAISONNABLE, ACCEPTABLE ET ENVISAGEABLE DE RETOURNER L’ARGENT AUX PARTENAIRES»
A l’en croire, le Préfet de Dakar a tous les documents pour demander la poursuite des travaux. «Une société ne peut pas débloquer 400 millions pour construire un super marché et une autre société qui paie 100 millions de location pour deux ans et que la mairie retourne cet argent. Ce n’est pas raisonnable, acceptable et envisageable. Aujourd’hui, il y a un sentiment de dégoût général qui ne dit pas son nom. J’invite encore une fois la Descos à se ressaisir. Au ministère, je demande à ce qu’on ne vienne pas au nom de principe que nous ignorons bloquer un projet», menace-t-il. Toutefois, contrairement à l’information distillée dans le quartier, le terrain n’est pas vendu à la société 37.5. «Ce terrain est loué et le gouverneur de Dakar détient le contrat qui nous lie à la société 37.5 à hauteur de 50 millions par an. Dans ce contrat, il est stipulé que les équipes municipales qui nous succéderont auront la latitude de revoir à la hausse le montant après chaque quinquennat sur la base du chiffre d’affaire qui sera produit sur le terrain», tient à préciser le maire de Sacré-Cœur dont la commune ne dispose pas de super marché. Le super marché est modulable et démontable et les 300 m2 sont loués à 80 millions par an. «Ils ont déjà payé cinq ans de location c’est-à-dire 400 millions qui sont encaissés par la mairie. Il y aura également sur le même terrain une grande salle modulable de spectacles, un terrain de basket, de hand-ball, de football et de jeu pour les plus petits et un parking», soutient Dias fils.
POLEMIQUE SUR L’AMENEGAMENT DU SITE DE LA BOULANGERIE JAUNE : Khalifa sall se propose médiateur
L’édile de Dakar, Khalifa Sall, estime qu’une décision d’autorité n’a pas sa place dans la polémique entre la mairie de Sacré Coeur et une association d’habitants du quartier autour de l’aménagement du terrain de la «Boulangerie Jaune». En soutien hier à Barthelemy Dias, le maire de Dakar va engager une conciliation pour la réalisation du projet qui prend en compte les préoccupations des populations.
Le maire de Dakar, non moins habitant de Sacré-Coeur, a décidé de prendre son bâton de pèlerin pour réconcilier le maire de Sacré-Coeur et les récalcitrants au projet prévu sur le site de la «Boulangerie Jaune». Pour Khalifa Sall, il n’y a pas à fouetter un chat dans ce dossier parce qu’il n’y a rien d’inconciliable.
«L’aménagement de cette place, le problème qu’on rencontre et les préoccupations qui s’y expriment ne sont pas nouveaux. Depuis 2009, nous avons toujours été saisis des préoccupations de populations et des propositions de projets du maire. Je dois attester que le maire Barthelemy Dias a été porteur de plusieurs propositions de projets, mais à chaque fois, à la confrontation des populations, nous lui avons demandé
de renoncer. Ce qu’il a toujours fait», précise d’emblée le maire de Dakar. Car à ses yeux, ledit terrain doit prendre en compte les préoccupations des populations, mais aussi des investissements d’intérêt général que ce soit sportif, culturel et social. Différent des autres projets, ce projet, d’après M. Sall, ne pose pas de problème parce que le maire a cherché à concilier les préoccupations des uns et des autres.
«Ce projet est franchement inclusif. Il faut que l’opinion comprenne que nos communes, dans leur volonté d’investissement, ont besoin de nouer des partenariats si elles veulent être efficaces et efficientes. Et ce partenariat c’est avec les privés. Donc, construire un super marché n’est pas mauvais. J’y habite depuis 1982, je fais partie de ceux qui préservent le patrimoine de Sacré-Coeur. C’est pourquoi, à chaque fois que Barthélémy Dias a brandi un projet, je me suis mis du côté des populations. Si ce projet ne prenait pas en compte nos préoccupations, on n’allait jamais l’adopter », soutient Khalifa Sall.
Selon lui, les habitants du quartier ont toujours souhaité des terrains de jeu et un espace de culture et c’est le cas du projet actuel. «Ce n’est pas le maire de Dakar qui parle, mais plutôt l’habitant de Sacré Coeur. Le projet concilie deux besoins essentiels : il n’ y a pas de marché ici, nos femmes vont à « Casino » et on n’acceptera pas qu’on nous mette des cantines ici. Maintenant, dans le cadre de la gestion inclusive et participative, nous devons parler aux populations », fait observer le premier magistrat de Dakar. En lisant la lettre du Sous-préfet des Almadies, Khalifa Sall y voit une piste de solution. Et d’ajouter : «l’association propose la division du terrain en deux. Une partie d’aire de jeu et l’autre sera destinée aux affaires. Nous irons vers les populations pour expliquer le projet et trouver la solution de sortie de crise. On n’a pas besoin ici d’une décision d’autorité. Une autorité doit contribuer à la recherche de solution, mais tenter d’imposer son diktat, on ne prouve rien. Si les gens sont mis dos au mur, ils vont riposter». C’est pour cela que le maire de Dakar pense que le projet doit Continuer