JOUR DE VÉRITÉ ET DE...CACOPHONIE AU SEIN DES COALITIONS
PUBLICATION DES LISTES CE 09 JUIN
C’est aujourd’hui que les listes des investitures pour les législatives seront publiées par le Ministère de l’Intérieur. Un jour de vérité sans nul doute ? Car, nombreux sont les partisans et les alliés qui attendent de voir s’ils figurent sur les listes et quelle position ils occupent.
Les 49 listes soumises à l’appréciation des autorités devraient toutes passer sauf exception relativement à celles qui auraient eu des manquements notoires aux lois en vigueur.
Mais comme les « Messieurs ou Mesdames Elections » ou plénipotentiaires des partis et des coalitions sont assez rompus à la tâche, il n’est pas exclu qu’aucune liste ne fasse preuve de sanction de la part du Ministère de l’Intérieur. C’est le premier objet de préoccupation au sein des états-majors politiques.
Mais le second et non moins important est le choix des personnes qui doivent figurer sur les différentes listes nationales et départementales.
Et là-dessus, pouvoir et opposition se partagent les mêmes angoisses. Les choix doivent être le plus juste possible au regard des poids politiques des candidats et leur chance de remporter les joutes électorales.
En l’absence d’assemblées d’investitures au niveau de Benno Bokk Yakaar par exemple, le Président Sall avait reçu mandat de procéder à des choix tout en respectant la parité.
Cela a été le cas. Des Fuites dans la presse, nous apprenons que certaines personnalités ont été mises sur la sellette tandis que d’autres seraient laissées en rade. Mais comme des ajustements étaient possible trois jours après la date limite de dépôt, il n’est impossible qu’il y ait d’autres surprises même si elles pourraient ne pas être significatives.
Toujours est-il qu’un verrou a été posé sur les listes notamment de la coalition au pouvoir comme de celles de l’opposition. Ce qui est tout à fait compréhensible étant entendu que rien n’a été jusqu’ici officialisé.
Ce sera fait aujourd’hui, et une cacophonie ne manquera pas de régner au sein des différentes coalitions. Il coule de source que les coalitions sont des géants aux pieds d’argile. Constituées dans la douleur avec des gens que peu de choses réunissent, les coalitions ne tiennent que parce que les différents partis qui les composent espèrent avoir leurs parts de ce qui est perçu comme un gâteau : le partage du pouvoir.
Aussi, les alliés qui ne seraient pas positionnés et ceux qui ne le seraient pas dans des positions avantageuses n’auront aucun scrupule à le faire signifier et même, pour certains, de claquer la porte.
Des coalitions risquent ainsi de voler en éclats, même celles plus importantes vont conserver leur unité du fait des négociations entamées avant la confession des listes. Et même au sein de celles-ci, les frustrations ne manqueront pas.
Les Sénégalais ont aujourd’hui, une vision trop mercantiliste et matérialiste de la politique au point que personne n’admettra d’être laissé en rade au profit d’un autre.
La violence notée ces derniers temps au niveau de l’Apr en dit long sur cet appétit des uns et des autres et l’envie de ne rien céder à ses « frères » de parti.
L’éclatement qui a abouti à cette floraison de listes va davantage nous entrainer dans une forme d’anarchie où les alliances et les contre-alliances vont se faire au gré de la satisfaction ou de l’insatisfaction tirées des investitures.
Des militants vont, à jamais, tourner le dos à leurs leaders. Des partis vont quitter des coalitions dans un tohu-bohu dont seule la politique au Sénégal, a le secret.
Chaque éclatement va provoquer une nouvelle recomposition politique car il n’y a ni idéologie et ni base programmatique qui sous-tendent les alliances.
Conséquence, nombre de Sénégalais ont été curieusement ahuris par ces législatives alors que les élections locales de 2014 avaient déjà donné le ton.