JUAN BRANCO AU SÉNÉGAL POUR LA DERNIÈRE CHANCE DE SONKO
Juan Branco devrait plaider vendredi devant la plus haute juridiction sénégalaise pour permettre à Ousmane Sonko, principal rival du pouvoir, de concourir à la présidentielle de février malgré sa détention, dans un climat tendu
Une audience cruciale vendredi prochain
L'avocat français Me Juan Branco a annoncé ce mercredi sur le réseau social X avoir été convoqué par le président de la Cour suprême du Sénégal pour une audience capitale vendredi prochain. Cette audience déterminera si l'opposant Ousmane Sonko, actuellement emprisonné, pourra se présenter à l'élection présidentielle de février 2024.
Agé de 46 ans, M. Sonko est décrit par son avocat comme "le principal opposant du pouvoir en place et de la Françafrique". Il prône notamment « la fin du Franc CFA, des bases militaires françaises et des accords de coopération ». Selon Me Juan Branco, il s'agit de "l'homme politique le plus populaire et espéré du Sénégal".
Un pays marqué par les violences politiques
Cette audience intervient dans un contexte de tensions extrêmes au Sénégal. Me Juan Branco évoque des « massacres, meurtres, tortures et privations arbitraires de liberté » touchant des milliers de personnes ces derniers mois.
Le pays reste traumatisé par les violences sur les campus universitaires il y a six mois, qui ont entraîné leur fermeture prolongée. L'avocat met en garde contre une "jeunesse qui menace à tout instant de se réveiller".
La rue pourrait se mobiliser
Me Juan Branco prévient que des "mobilisations massives" sont en préparation dans tout le pays si M. Sonko se voyait interdire de se présenter à la présidentielle. Objectif : "assurer le soutien du peuple" à l'opposant et "exiger que la souveraineté du peuple sénégalais soit respectée".
La France accusée de soutenir le pouvoir
Dans son message, l'avocat français pointe du doigt le soutien de Paris aux autorités sénégalaises. Il dénonce un "pacte" entre la France et le président sortant, à qui l'immunité aurait été accordée.
Me Juan Branco affirme que « le gouvernement français, qui accompagne d'une main la répression politique au Sénégal, [...] voit avec anxiété la situation se développer » et « s'effilocher le dernier lien avarié qui, sur le continent, lui aura permis, des siècles durant, de piller, esclavagiser, exproprier".