«KARIM WADE SE PAVANE A DOHA»
Le dialogue politique - La situation de Karim Wade - L'état des lieux du tourisme - Sa sortie ratée à Paris - Le ministre du tourisme s'explique
Le ministre du tourisme, Mame Mbaye Niang cogne fort sur le maire de Dakar, Khalifa Sall ainsi que sur l’ancien président Me Abdoulaye Wade et son fils Karim Wade. dans cet entretien accordé à «l’as», le responsable du parti au pouvoir prend la défense du procureur de la république qui n’a jamais, selon lui, dénié à Khalifa Sall son immunité parlementaire contrairement à ce que laissent penser ses avocats. aussi, estime-t-il, qu’il est grand temps pour le régime de confisquer les biens de Karim Wade qui se pavane à Doha. Le ministre du tourisme revient également sur la politique touristique du président Macky Sall.
On va vers la levée de l’immunité de Khalifa Sall. N’êtes vous pas en train de vous acharner contre lui ?
Non. Nous connaissons tout le dossier de Khalifa Sall. C’est à l’issue des investigations de l’Inspection générale d’Etat (Ige) que des poursuites ont été engagées contre le maire de Dakar, Khalifa Sall. Il bénéficie, certes, d’une présomption d’innocence, mais il faut aussi savoir qu’il y a de fortes accusations, notamment les fausses factures. Donc, il ne peut y avoir d’acharnement. Il est traité comme tout Sénégalais.
On avait dénié à Khalifa Sall son immunité parlementaire qu’est ce qui explique ce retournement de situation ?
Il faut restaurer la vérité. Je n’ai pas vu quelque part le procureur dire que Khalifa Sall ne bénéficie pas d’une immunité parlementaire, depuis son élection aux dernières législatives. Aucun Sénégalais ne peut apporter des éléments qui prouvent le contraire. Il s’agit juste d’une interprétation, d’une déclaration de l’ancien ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba. C’est avéré quand même que ces poursuites sont antérieures à son élection à l’Assemblée nationale. Depuis qu’il a été élu député, aucun acte de poursuite n’a été posé dans son dossier. Maintenant pour ce qui est de sa libération, c’est le juge qui s’y est opposé. Il a été confirmé par la Cour d’Appel de Dakar et la cour Suprême. Lorsqu’on parle de détournement de deniers publics, le mandat de dépôt est obligatoire. Ce n’est pas le juge qui en décide, mais c’est la loi votée à l’Assemblée nationale depuis du temps du président Léopold Sédar Senghor. La seule solution, c’était de formuler des contestations sérieuses. Ce qu’il n’a jamais fait. Il est épinglé pour avoir présenté de fausses factures. En plus, il a refusé de cautionner les deux tiers du montant. Son investiture à la députation est juste une tactique politique pour le soustraire de cette procédure judiciaire. Maintenant, comme aucun acte d’accusation n’a été posé depuis que Khalifa Sall est élu député, il est normal qu’on demande la levée de son immunité parlementaire.
La loi voudrait qu’il soit libéré dès son élection ?
Non. Les avocats de Khalifa Sall ont demandé sa mise en liberté, mais le juge s’y est opposé. Le procureur ne s’est pas opposé à la requête des avocats. Le juge est confirmé par la Cour d’Appel. Vous ne retrouverez jamais des documents ou des enregistrements où le procureur dénie à Khalifa Sall son immunité parlementaire.
Le rapport de l’Inspection général d’Etat (Ige) avait épinglé d’autres maires qui ne sont pas inquiétés, notamment les maires de Kaolack et de Pikine. Pourquoi vouloir poursuivre seulement Khalifa Sall ?
C’est par rapport aux délits. Ces maires se sont présentés en conseil de discipline budgétaire à la Cour des Comptes. Certains maires ont remboursé. Mais, on a voulu politiser l’affaire Khalifa Sall. L’aveu est la reine des preuves. Vous n’avez jamais entendu dire que Khalifa Sall n’a pas fait ce qu’on lui reproche. Une mairie ne peut pas avoir de fonds politique, il faut être sérieux. Il ne faut pas vouloir créer cette dualité entre la mairie de Dakar et le Palais de la république pour ce qui est des fonds politiques. Khalifa Sall a dit que ce sont des pratiques qu’il a trouvées à la mairie de Dakar. Mais, le Président Macky Sall a été élu pour mettre fin à ces genres de pratiques frauduleuses. Je pense que c’est manqué de respect au peuple Sénégalais que de vouloir discuter de procédures dans le dossier de Khalifa Sall. Il ne dit pas qu’il n’a pas pris l’argent, mais il condamne la manière dont il a été arrêté et poursuivi.
Il n’y a pas encore de preuves faisant état d’une utilisation personnelle de cet argent. Il dit qu’il l’a offert à des sénégalais ?
Ce sont des manipulations. Mais, Khalifa Sall a plus de trois milliards dans son budget pour aider des indigents qui n’ont rien à avoir avec cette caisse d’avance. Les billets pour la Mecque, les secours pour la Tabaski etc., sont tous budgétisés. Il ne faut pas créer une confusion. C’est immoral. C’est irresponsable de vouloir défendre cette pratique. Nous avons été élus pour combattre ces choses. Laissons la justice dire le droit.
Pourquoi les anciens maires de Dakar, Pape Diop et Mamadou Diop ne sont pas inquiétés alors qu’ils ont avoué avoir fait la même chose ?
Il y a la prescription de la loi.
L’ancien maire Pape Diop n’en bénéficie pas parce qu’il (il coupe)
Non, Non. Il y a la prescription de la loi. Khalifa Sall a fait 9 ans à la tête de la mairie de Dakar. Lorsque Pape Diop avouait, il était déjà couvert par la prescription de la loi. Il a été bien conseillé. On ne peut pas poursuivre Pape Diop et Mamadou Diop pour des délits commis il y a de cela 10 ans.
Qu’est-ce que vous pensez moralement de cet aveu de Pape Diop ?
Moralement, je pense que c’est irrespectueux de soustraire l’argent des Sénégalais et vouloir se défendre de cette manière. Il faut qu’on dépasse cette situation où une partie de l’élite se partage pratiquement l’essentiel des ressources du pays au détriment de 14 millions de Sénégalais parce que tout simplement ils ne peuvent avoir de bons avocats et faire beaucoup de bruit. On ne veut pas que des gens qui ont géré les deniers publics s’expliquent sur leur gestion. C’est irresponsable et immoral.
D’aucuns pensent qu’après avoir disqualifié Karim Wade, vous voulez mettre Khalifa Sall dans le même panier pour l’écarter de la présidentielle. Que répondez-vous ?
Pourquoi nous devons avoir peur de Khalifa Sall ? Non. Khalifa Sall a été battu lors du référendum dans son propre bureau de vote à Grand Yoff. Et Khalifa Sall a perdu Dakar lors des élections législatives malgré le soutien des responsables de Mankoo Taxawu Sénégal. Khalifa Sall ne peut pas constituer une menace pour le Président Macky Sall. Même dans notre camp, il y a des gens à qui on prête des ambitions, mais ils sont dans le gouvernement. Nous allons présenter un bilan à la Présidentielle de 2019. Maintenant les Sénégalais sont libres de choisir. Ils auront la possibilité d’apprécier notre bilan. Mais il y a la volonté divine.
Au sein de votre formation politique, il y a une situation délétère depuis le remaniement, plusieurs responsables ont le moral dans les chaussettes. Est-ce que cela ne constitue pas une menace pour le parti ?
Je n’ai jamais été demandeur d’un poste de responsabilité. Je n’ai pas ce type de rapport avec le président de la République. Et le président Macky Sall ne m’a jamais demandé mon avis avant de me nommer à un poste. J’ai confiance en lui et il me le rend. Il y a une volonté manifeste de certains responsables de notre parti de créer une confusion. C’est faux. Ce sont deux personnes qui s’agitent pour parler et faire croire qu’il y a des frustrations. Je pense que tous les responsables et militants qui se sont battus avec le président Macky Sall ont eu à un moment des postes de responsabilité. Si le président Macky Sall décide maintenant de les enlever, ce ne sont pas pour des raisons liées à des considérations personnelles. Maintenant, il n’est pas dit que ce sont seuls les doyens de l’Apr qui doivent être nommés. Moi, je suis progressiste. Je suis pour que ma génération occupe des postes de responsabilité.
Tous ceux qui étaient autour du président de la république au départ sont écartés, notamment Mbaye Ndiaye, Mor Ngom, Mimi Touré etc.
Attendez. (Il nous coupe). Mbaye Ndiaye a été le premier ministre de l’Intérieur du régime de Macky Sall. Aujourd’hui, il est un ministre d’Etat. Mor Ngom a remplacé poste pour poste, Karim Wade sauf le département de l’Energie. Moi, je ne figurais pas dans le premier gouvernement du président Macky Sall. J’étais président de conseil d’administration et mon salaire en tant que cadre de l’aviation civile était supérieur. Mais, on ne m’a jamais entendu rouspéter. C’est la marche normale des choses. Il ne faut pas entretenir une confusion. Lors des législatives beaucoup de Sénégalais doutaient de la force de l’Apr. Mais lorsque la machine a été enclenchée, on a gagné les élections parce que la base est solide. Vous pensez que les 400 000 Sénégalais qui bénéficient des bourses de sécurité familiale vont gober les arguments de l’opposition. Ceux qui nous critiquent aujourd’hui, avaient combattu les pauvres, alors que nous, nous combattons la pauvreté.
La plupart des responsables de l’Apr reproche au président d’avoir promu des alliés qui ne mouillent pas le maillot suffisamment. qu’en pensez-vous ?
L’engagement des gens peut différer en fonction de leur tempérament, leur éducation et leurs cursus. L’engagement politique de Abdou Mbow, de Fatoumata Tall et de moi-même peut différer. Aujourd’hui, je fais partie des rares privilégiés que le président de la République a nommé pour mettre en œuvre sa vision. Et si je ne m’engage pas pour la cause du président, c’est que je suis déloyale
Vous considérez que ceux qui ne s’engagent pas sont déloyaux…
Non. Je pense que depuis 5 ans, il n’y a pas d’actes dégoutants au point qu’un militant de l’Apr ou de Bennoo ne puisse pas assumer le travail qui lui est confié. Il peut y avoir des comportements liés à la nature des personnes, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont frustrés.
Etes-vous satisfait personnellement du travail de vos alliés Niasse et Tanor, notamment au plan de la promotion des réalisations du gouvernement ?
Je pense qu’il y a un déficit d’informations. Nous faisons beaucoup de choses que les Sénégalais ignorent. On a perdu beaucoup de temps à suivre l’opposition dans ses initiatives alors qu’elle ne cherche qu’à soustraire nos réalisations du débat public. Si on était suffisamment organisé, on aurait pu prendre l’initiative d’informer les Sénégalais de nos réalisations. Aujourd’hui, on nous dit que le président Wade soutient que le taux d’endettement du Sénégal est de 65%. Dans un Sénégal normal, le président Abdoulaye Wade ne devait même pas parler d’économie, fut-il, un universitaire. Il avait dit aux Sénégalais que le président Macky Sall ne pourrait pas payer les salaires deux mois après son départ. Luimême s’est endetté pour 100 milliards pour des festivités (Ndlr, Fesman) et nous allons payer cet argent pendant longtemps. Par contre, nous avons emprunté de l’argent pour l’autoroute Ila Touba.
Pourquoi n’avez-vous pas recouvrez l’argent volé au fesnam ?
Non, non. Il faut comprendre aussi que le pouvoir est une continuité. Ce que je veux dire, lors que le président Wade est arrivé au pouvoir, la dette du Sénégal a été annulée. Mais, le président Wade s’est endetté de manière exponentielle. Il s’est endetté par exemple pour faire la corniche avec 300 milliards qui ne desserve que 0,03 Sénégalais. Au même moment, des départements du Sénégal sont enclavés. Il vient nous parler d’endettement. Oui, on s’est endetté pour faire le TER parce qu’il va transporter 115 000 Sénégalais par jour. On s’endette pour les géné- rations futures, mais non pas pour enrichir une personne. L’économie nipponne est aujourd’hui une référence, alors que son taux d’endettement est de 220%. Nous sommes à 61%. Le président Wade a trouvé les moyens de susciter un débat au point que le ministère de l’Economie a fait un communiqué pour lui répondre alors que son fils a été inculpé pour enrichissement illicite. C’est de humiliation
Karim Wade est-il un exilé politique ?
Comment Karim Wade peut être exilé ? Il est en train de se pavaner ans les rues de Doha et règle ses problèmes. Il a la possibilité d’appeler les sénégalais et manipule même son parti à travers les réseaux sociaux. Vous pensez qu’il est exilé ? Je pense qu’il est grand temps de poser le débat sur les 138 milliards que Karim Wade doit à l’Etat du Sénégal. Il est grand temps qu’on s’organise pour voir et confisquer sa fortune.
Au lieu de confisquer, le régime est en train de restituer les biens aux Wade.
Les biens de Abdoulaye Wade et de Karim sont différents. Dans la confusion on confisque, mais lorsqu’on se rend compte que tel bien ou tel autre est immatriculé au nom de Me Wade, il faut les restituer parce que le président Wade n’a pas que Karim comme fils. Il ne faut pas créer des confusions
Donc, vous avez été embarqués par l’opposition…
Non on n’est pas embarqué. Mais on ne devait pas accepter que ces gens qui ont pillé le pays puissent parler de transparence. Un monsieur par exemple comme Idrissa Seck nous parle de transparence, alors qu’il a coupé des arbres à 500 000 F l’unité. C’est bien mentionné dans un rapport de l’Ige
Est-ce que ce n’est pas inquiétant qu’il y ait une rupture de dialogue entre le pouvoir et l’opposition ?
Il ne peut y avoir de rupture de dialogue entre le pouvoir et l’opposition. La démocratie n’en a pas besoin, parce que c’est avec le dialogue qu’on consolide les acquis démocratiques. C’est une partie de l’opposition qui s’est radicalisée. Il y a des élections, et chacun a présenté son programme et les Sénégalais ont choisi. Le ministre de l’Intérieur convoque ce genre de dialogue pour trouver un consensus autour du processus électoral. C’est normal que le ministre de l’Intérieur invite les acteurs à discuter des problèmes relevés lors des dernières élections. S’ils refusent le dialogue, c’est parce qu’ils ont renoncé à leur parole. Ils sont libres. Maintenant demain, si des lois sont votées qu’ils ne les contestent pas. Les Sénégalais sont témoins. Que demain qu’on ne veuille pas mettre le pays à feu et à sang parce qu’on n’est pas d’accord sur un processus.
Votre sortie lors du salon du tourisme à paris a charrié des vagues notamment au sujet des pays de l’Uemoa…. Avez-vous des regrets ?
Je n’ai aucun regret. On regrette lorsqu’on est fautif, mais on est rassuré lors qu’on est diffamé. Ce qui s’est passé, c’est que j’ai mis à nu le plan d’un groupe de personnes qui avait la volonté manifeste de polluer les médias européens autour de l’histoire de Khalifa Sall. J’ai parlé des fausses factures et des maires francophones étaient surpris. Ils avaient omis de dire aux maires francophones que Khalifa Sall est accusé sur la base de fausses factures. Ils ont présenté Khalifa Sall comme le challenger du président Macky Sall. Car, aucun maire à qui on dit que Khalifa Sall a présenté de fausses factures, va le soutenir. Notre tourisme s’est focalisé depuis des années sur le tourisme balnéaire. Huit millions d’européens viennent faire du tourisme animalier. Et nous n’avons aucune part de ce marché. Maintenant, nous voulons en avoir. Et géographiquement le Sénégal est le pays le plus proche d’Europe pour faire des Safaris. Nous avons deux concurrents majeurs sur ce plan, à savoir la Gambie et la Cap-Vert qui ont des plages plus propres et le même climat. Donc, reprofiler notre offre consiste à mettre en avant nos atouts. Il n’y a pas de parcs nationaux en Gambie et au CapVert. On ne peut pas utiliser les termes faunes et flores dans ce cas. On parle d’animaux. Parce que les rapports que nous avons avec les animaux au Sénégal sont différents de ceux des européens. En Europe 20% des budgets des ménages sont utilisés pour entretenir des animaux. Alors si nous voulons les attirer nous devons prendre en charge leurs préoccupations. D’où la nécessité de mettre l’accent sur les plages, le patrimoine culturel, notre façon de vivre, le soleil et les animaux exotiques. C’est le travail de cabinets professionnels qui nous ont proposé une stratégie pour atteindre les 3 millions de touristes en 2023
Quel est l’état des lieux du tourisme ?
Présentement, nous avons besoins d’un cadre réglementaire, une loi d’orientation, un code du tourisme, des procé- dures de classification qui vont nous permettre de remettre à niveau nos réceptifs et de reprofiler notre offre. Aussi, il nous faut des investissements. Il ne sert à rien de faire la promotion de la destination du Sénégal, si nous ne sommes pas capables de les héberger. Il y a des réceptifs qui sont en train d’être construits. Il y a 280 milliards, c’est-à-dire 25% de l’investissement privé du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui sont déjà bouclés dans le tourisme. Il y a le projet de dédoublement de CapSkirring, la construction de l’hô- tel Club Med à Saraba, l’extension de Decameron, le développement du tourisme à Dakar. Nous avons de belles perspectives.
Les hôteliers se plaignent de l’insuffisance de fonds alloués au tourisme. Est ce que vous envisagez d’augmenter l’enveloppe ?
Le tourisme est devenu un gros business. Il y a des Sénégalais leaders dans le domaine et qui ont connu des difficultés avec la maladie ébola qui avait freiné le tourisme. Le président Macky Sall a voulu aider les hôteliers sénégalais en mettant en place le crédit hôtelier pour 7 milliards. Mais les investissements dont le secteur a besoin, ce sont de gros moyens. Donc, nous sommes dans l’obligation de nous ouvrir aux multinationales.
On dénonce également les longues procédures pour obtenir le financement. est ce qu’il ne faut pas les alléger ?
Les procédures peuvent être longues, mais il faut comprendre que c’est de l’argent public. Le gouvernement a l’obligation de se prémunir de garanties pour recouvrer cet argent. Nous sommes en train de faire de notre mieux que pour alléger les procédures et réduire les délais.
Que pensez vous de la concurrence des réceptifs par des maisons meublées? ce n’est pas une menace ?
Ce n’est pas une menace. Mais il faut que cela rentre dans un cadre réglementaire. On ne peut pas être inconnu du fichier des réceptifs et ne pas payer des impôts et vouloir accueillir des touristes. C’est la raison pour laquelle, mon prédécesseur avait signé un arrêté que nous allons appliquer à partir du 31 décembre. A partir de cette date l’ensemble des réceptifs doit être répertorié et bénéficié d’un agrément. La loi s’appliquera sur les gens qui ne sont pas en règles. Nous sommes en train de délivrer des agréments et de régulariser les demandes qui étaient en attentes.
Est ce que vous entretenez de bons rapports avec le patron parce qu’il y a eu d’échanges de piques lors de votre prise de service ?
Moi, je n’attends pas de soutien. On m’a assigné une mission et je ferai de mon mieux pour réussir. Est ce que je suis ouvert au dialogue ? Demandez au patronat. Il n’y a pas de problèmes et il n’y en aura pas de problèmes. Nous sommes des hommes de dialogue, mais dans le souci exclusif de sauvegarder les intérêts du gouvernement et du peuple Sénégalais.
Vous parlez du tourisme animalier. est ce qu’il y a une synergie entre votre département ministériel et le ministère de l’environnement, pour mettre en valeur les aires protégées ?
Le dossier que j’ai présenté en Afrique du Sud est préparé par le ministère de l’Environnement. Nous sommes en train d’optimiser ces atouts. C’est un travail collégial. Tout cela rentre dans le cadre du patrimoine culturel et écologique. Le tourisme est transversal.
On constate également une absence de valorisation des sites culturels qui sont d’ailleurs menacés..
Cela nécessite de grands investissements. Notre budget ne peut pas tout faire. Le secteur du tourisme a besoin d’un investissement privé. Si nous mettons par exemple les moyens pour entretenir le parc Niokolo Koba, ce sont des safaris que nous allons développer. Nous avons aussi la possibilité de ne plus se focaliser sur le tourisme balnéaire qui est saturé. Nous sommes obligés de travailler dans ces secteurs pour être attractif. Nous sommes en train de travailler avec le ministère de la Culture et de l’Environnement et de l’Intérieur parce qu’il y a des préoccupations sécuritaires, pour mettre en place un cadre qui va nous permettre de vendre notre destination.