KHALIFA À LA BARRE
Le maire de Dakar et sept de ses collaborateurs seront jugés jeudi prochain
Khalifa Sall et ses sept collaborateurs seront donc jugés. Le renvoi devant le tribunal correctionnel a été confirmé ce vendredi 8 décembre. Les chefs d’inculpations sont graves : détournements de deniers publics, association de malfaiteurs et escroquerie portant sur des deniers publics. 1,8 milliard de francs CFA (2,7 millions d’euros) auraient été détournés d’une caisse de la mairie de Dakar. Avant même son placement en détention, Khalifa Sall dénonçait une cabale politique pour stopper sa carrière. Ce procès s’annonce donc très tendu.
« Cabale politique ». « Procès politique ». Depuis mars dernier, les avocats de Khalifa Sall ont multiplié les accusations. Désormais, ils estiment que le doyen des juges a bouclé son dossier et prononcé le renvoi devant le tribunal sans avoir étudié leurs multiples requêtes.
« Aujourd’hui, il y a une négation des droits mêmes de l’avocat d’exercer sa profession. Khalifa Sall, sa position n’a jamais changé. Lui, il veut d’un procès. Mais encore une fois, un procès répond à des normes. Donc nous continuerons à nous battre pour que les droits de la défense soient respectés avant qu’on ait un procès. »
Devant le tribunal, l’avocat de l’Etat Baboucar Cissé s’attend à de nouvelles attaques du camp Khalifa Sall. Pour lui, cette procédure n’a rien de politique. « On a même tenté de transporter cette affaire-là sur la place publique, que M. Khalifa Sall n’a absolument rien à se reprocher. Et que c’est compte tenu des ambitions qu’il a de diriger demain ce pays-là que le régime actuel tente de dresser des obstacles pour l’empêcher, non. Cela ne relève pas de l’Etat, cela relève d’une juridiction de jugement », affirme l’avocat.
Vendredi après-midi, les juges ont annoncé que le procès de Khalifa Sall et de ses collaborateurs débuterait jeudi prochain, le 14 décembre. Un procès qui s’annonce tendu et qui sera placé sous haute sécurité.