VIDEOKHALIFA SALL ACCUSE LE POUVOIR DE TENTATIVE DE LIQUIDATION
Audit de la municipalité de Dakar, cristallisation de l'IGE autour des fonds dérogatoires, convocation à la DIC
Après une réunion à huis clos du Bureau et Conseil municipal de Dakar tenue hier, jeudi 16 février, le maire socialiste de la capitale sénégalaise Khalifa Sall a fait face à la presse pour décrier la chasse aux sorcières qu'on est en train de faire subir à ses proches, via la Dic (Division des investigations criminelles), et le plan mijoté par l'État pour le rendre inéligible. Et cela, par le biais d'un audit de la municipalité par l'IGE (Inspection générale d'État) ciblant les fonds dérogatoires qui existent depuis Senghor et dont la gestion relève du… pouvoir discrétionnaire du maire.
C'est avec la voix cassée que la maire de la ville de Dakar Khalifa Sall a donné une conférence de presse hier, jeudi, dans les locaux de la mairie de la ville pour se prononcer sur divers sujets ayant trait à l'actualité brûlante.
Et Khalifa Sall de déclarer d'emblée : "Vous comprenez aisément aujourd'hui ce qui nous réunit ici. D'abord, il y a l'affaire de nos conseillers municipaux dont certains ont purgé leurs peines après une condamnation visant uniquement à éliminer un adversaire politique, c'est le cas de Barthélémy Dias. D'autres qui sont dans les liens de la détention, c'est le cas de Bamba Fall et compagnie qui sont actuellement en détention préventive".
Tout en assénant sèchement que lui et ses partisans ne cesseront jamais de se battre pour que ces derniers recouvrent la liberté, Khalifa Sall a tenu à faire savoir sans fioritures que ces conseillers n'ont pas leur place en prison et qu' "on cherche à créer un vide autour du président Macky Sall".
Pour cause, dira le maire de Dakar, "l'État a envoyé l'Inspection Générale d'État qui a audité la municipalité pendant 18 mois et les conclusions relèvent de la considération de la transparence et de l'inclusion".
Cependant, "pour entacher la gestion de la municipalité et mouiller le maire, le pouvoir n'a tout simplement trouvé rien d'autre que de livrer le rapport des fonds dérogatoires qui existaient depuis Senghor jusqu'Abdoulaye Wade au procureur de la République. Des fonds d'une gestion particulière qui relève du pouvoir discrétionnaire du maire de la ville, du fait de statut de la ville de Dakar", s'est-il offusqué.
D'après Khalifa Sall d'ailleurs, "cette caisse ne travaille que pour l'utilité des populations, parce qu'elle est plus rapide et discrète. On ne peut pas remettre en cause ce qui existait depuis l'indépendance". Poursuit son propos, le maire socialiste fera savoir que "dans cette gestion, on n'est pas d'accord avec les inspecteurs et le rapport est à la DIC (Division des Investigations Criminelles)".
Selon toujours le secrétaire national à la vie politique du PS et édile de Dakar ; "Je serai à la DIC. Depuis trois jours, mes collaborateurs défilent entre la mairie et la DIC". Le maire estimera cependant qu'il ne peut pas en dire plus parce que l'affaire est pendante devant la justice. "Je suis tenu de respecter le principe du secret de l'instruction. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il n'y a pas de détournement", a ferment affirmé devant la presse confié Khalifa Sall.