KHALIFA SALL BLOQUÉ PAR LA SDE
Rénovation de la place de l'Indépendance
En Conseil municipal hier, Khalifa Sall a soutenu que 2016 a été une année très compliquée, pleine d'incertitudes et d'inquiétudes. Le maire de Dakar n'est pas rassuré par la réforme des recettes annoncée par l'État du Sénégal dont il ignore jusque-là le contenu.
L'année 2016 n'a pas été facile pour la mairie de Dakar, si l'on en croit son patron.
"La mairie avait du mal à recevoir les rôles d'impôts pour les patentes. Nous les avons reçus tardivement au mois de juillet et pour le patrimoine bâti, nous ne sommes pas encore entrés dans nos fonds pour 2016 alors que nous sommes au mois de novembre. 2016 a été une année compliquée, pleine d'incertitudes et d'inquiétudes. Et quand on gère, il faut de la prévisibilité", soutient le maire Dakar, Khalifa Sall, qui dit qu'il ignore la réforme de recettes prévue par l'État.
Selon Khalifa Sall, l'Acte 3 de la décentralisation a été une source d'espoir pour eux et beaucoup d'interrogations pour d'autres. L'État a décidé d'examiner, dit-il, la deuxième phase de cette réforme.
"C'est un souci pour nous, car nous sommes dans une situation d'incertitude pour les recettes pour la réforme de financement des territoires. Nous voulons que les collectivités locales aient les moyens de leurs politiques pour agir, car nous sommes en phase d'adaptation de l'Acte 3 depuis 2013. C'est par le bais de la mutualisation que nous continuons les chantiers déjà entamés", argue le socialiste. Il estime que c'est avec les patentes sur le patrimoine bâti et les taxes sur le carburant que la ville tire ses recettes.
Soutenant que cette situation ne peut pas continuer, Khalifa Sall lance une alerte : "nous risquons de revivre ces mêmes incertitudes pour l'année 2017". C'est grâce d'autres financements et des lignes de crédit déjà existantes que la Ville de Dakar a pu effectuer tous ses investissements. Toutefois, les chantiers vont être terminés pour cette année, en dehors du pavage qui a connu une suspension de 18 mois due à un retard de paiement.
"La voirie est en cours, les grands projets ont reçu des financements extérieurs. Il n'y a que 3 chantiers qui n'ont pas démarré. Il s'agit de la rénovation de la Place de l'Indépendance bloquée par un tuyau de la Sde ou de la Sones qui doit être déplacée et le problème du financement. Il y a aussi le projet de gazon synthétique dont l'entreprise qui a gagné le marché a des problèmes avec sa banque. Le troisième chantier concerne la construction de l'hôpital des Parcelles Assainies avec 200 lits qui se heurte à la réglementation du code des marchés publics qui n'accepte pas le paiement intégral après livraison", détaille le maire de Dakar qui propose d'entamer la construction en 2017 avec un financement de 1,5 milliard Fcfa pour chaque année.
L'autre problème soulevé par l'édile de la capitale, c'est la suppression par l'État de la caisse d'avance de la Ville qui prenait en charge certaines dépenses de soutien aux grands malades. "Les missions d'audit ont voulu que l'on arrête ces fonds pour des problèmes de justificatifs. Ce n'est pas du tout normal, il faut revoir ces justifications", tonne Khalifa Sall.
S'agissant de l'arrêt de la deuxième chaloupe assurant la desserte Dakar-Gorée, Khalifa Sall explique : "le Port de Dakar dit que la Ville de Dakar n'a pas payé ses quotes-parts depuis les années 80 avec la mairie d'alors. Nous avons joint le Dg Cheikh Kanté pour régler ces problèmes. Car la chaloupe qui fait la liaison marche avec un seul moteur et c'est très risqué. On tend vers un drame humain", alerte le maire de Dakar.
Sur le plan éducatif, il a annoncé le rétablissement des grands lycées de Dakar avec une programmation pluriannuelle. La mairie prévoit le bétonnage des rues des communes qu'il juge moins coûteux que le pavage.