KHALIFA SALL SE MONTRE FAIR-PLAY MAIS AVERTIT LE REGIME
INTERRUPTION DE LA MOBILISATION POUR LA LIBERATION DE BAMBA FALL ET CIE
Fidèles à leur programme de mobilisation, les vendredi, pour exiger la libération de Bamba Fall et Cie, les militants socialistes de la médina ont tenu hier, un rassemblement à Gibraltar. Une manifestation interrompue par la police qui a estimé que cela prenait des allures de meeting politique. Khalifa Sall qui y était invité s’est montré fairplay, calmant ses militants. Il n’a pas manqué d’avertir le régime comme quoi ils vont se révolter pour exiger la libération de leurs frères détenus en prison.
Les partisans de Bamba Fall, «convaincus que leur mentor est emprisonné injustement», mettent la pression sur le régime pour obtenir sa libération. C’est ainsi qu’une mobilisation est organisée chaque vendredi, dans la Commune de Médina. Hier, c’était autour de Gibraltar. Les souteneurs de Bamba Fall, essentiellement composés de femmes, toutes de blanc, vêtues, se sont regroupés devant la Case des Tout-petits de la localité.
En attendant de recevoir le coordonnateur départemental du Ps à Dakar, les policiers sont venus demander aux uns et aux autres de libérer l’espace, mettant ainsi les militants dans une colère noire. Le maire de Dakar qui n’a pas tardé à être sur les lieux, souriant, a ainsi appelé l’autorité pour demander pourquoi une telle interdiction. Il raccroche, toujours sourire aux lèvres, puis laisse entendre l’essentiel de sa conversation avec l’autorité. « Elle (l’autorité) dit que même si c’est un rassemblement dans un cadre purement privé, les gens se sont permis de parler de politique comme dans un meeting », lâche-t-il.
Se montrant fair-play, suivi par ses partisans, il entre dans le bâtiment de la Case des Tout-petits. Une fois à l’intérieur, l’édile de la capitale n’a pas été du tout tendre avec le régime qu’il accuse de vouloir confisquer les libertés et casser leur dynamique. Il estime cependant que, depuis l’arrestation de Bamba Fall et ses camarades, on leur a refusé trois marches de protestation. « On nous refuse aussi, un rassemblement dans la rue. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Qu’on se révolte ? Ils veulent nous tendre un piège. Mais on ne se laissera pas faire. Qu’ils sachent par contre que nous allons manifester, nous révolter pour exiger la libération de Bamba Fall et Cie», a-t-il fulminé.
Selon lui, tous ces agissements relèvent du fait que l’actuel régime ne supporte pas le débat contradictoire. «Qu’on fasse attention. Dans les pays où on construit un consensus mou, cela finit toujours mal. Parce que les gens ne disent plus la vérité. La démocratie est synonyme de contradiction. Il y a un seul juge ici, c’est le peuple », a-t-il déclaré ; poursuivant que si le gens du pouvoir sont courageux, ils n’ont qu’à arrêter de menacer les uns et les autres et d’emprisonner leurs adversaires.
« Qu’ils descendent sur le terrain pour un débat de projets et de programme. C’est sur la base de la contradiction que naît l’émergence ». Par ailleurs, revenant directement de Rebeuss, où il s’était rendu voir son lieutenant Bamba Fall, Khalifa Sall s’est montré peiné de la situation de Bassirou Samb et Amath Fall, tous les deux retenus à côté du maire de la Médina. « Ils sont tous les deux des étudiants en licence 3 et ils ne peuvent plus étudier. Il faut avoir le coeur dur pour priver ces jeunes injustement de liberté sur la base d’accusations infondées». Ces jeunes ne sont pas des voyous, loin de là, ils mènent avec Bamba Fall un combat légitime, celui de redonner au Ps ses valeurs fondatrices, a-t-il affirmé: « On n’a pas de problèmes d’orientation doctrinale ou programmatique dans le parti. Juste qu’il y a des personnes, des suivistes, qui veulent continuer à cheminer avec le régime. Et nous, non ». Il dit s’étonner quand il entend parler de machette. « Ça doit être des machettes ‘’fantômes’’.
Nous étions là-bas et personne n’a vu la moindre arme. De 09 heures jusqu’à l’arrivée des policiers, s’il y avait quelqu’un qui voulait attenter à la vie de quelqu’un, il l’aurait fait. D’ailleurs, il faut souligner que ceux qui ont brandi une plainte, n’ont livré ni certificat médical, ni repos médical. C’est inquiétant, quand j’entends parler de tentative d’assassinat », a-t-il enfin indiqué.