LA CLASSE POLITIQUE RECHERCHE SON MESSIE
A peine la majorité a-t-elle lâché du lest au sujet de la demande de l’opposition de créer une commission cellulaire et de désigner une personnalité indépendante pour conduire le dialogue, que la question du profil de ce dernier se pose

A peine la majorité a-t-elle décidé, dans le cadre des concertations sur le processus électoral initiées la semaine dernière en prélude au dialogue national prévu le 28 mai prochain, de lâcher un peu du lest au sujet de la demande de l’opposition d’une personnalité indépendante et de la mise en place d’une commission cellulaire devant conduire ces concertations, voilà qu’une autre question se pose. Il s’agit du profil de cette personnalité indépendante devant présider ces pourparlers autour du processus électoral. Interpellés hier, vendredi 17 mai par Sud quotidien, Moussa Sarr, porte-parole de la Ligue démocratique, Daouda Guèye, porte-parole du Grand parti et Babacar Ba, porte-parole adjoint du Parti Rewmi semblent adopter le même avis autour du profil du futur patron des concertations politique.
DAOUDA GUEYE, PORTE-PAROLE DU GRAND PARTI : «Nous ne faisons pas de fixation sur telle ou telle personne »
«Je pense que nous avons déjà décliné le profil de la personnalité qu’on voudrait voir diriger les concertations, notamment dans le courrier que le Front de résistance nationale a adressé au ministre de l’Intérieur mais aussi dans les différentes requêtes que nous avions formulées et dont la non prise en charge a fait que nous n’avons pas participé aux différents dialogues organisés par le régime en place. Mais, maintenant que le pouvoir a compris que la gestion d’un pays ne se fait pas seulement sur la base d’un rapport de forces et qu’il faut s’asseoir autour de la table pour discuter, nous nous réjouissons de cette décision tout en félicitant les membres de l’opposition et de la société civile qui ont porté ce combat. Je rappelle au sujet de ce profil que nous avions toujours dit, que la personnalité doit être une personne dont on ne connait aucune affiliation politique, il doit être quelqu’un avec de hautes qualités mais aussi qui peut conduire les discussions en toute indépendance et à équidistance des différentes stations politiques. Pour ce qui est des personnalités citées par certains acteurs de la société civile, je dois dire qu’on les connait tous puisqu’ils ont toujours pris part au processus électoral tout en gardant une certaine neutralité transcendant des chapelles politiques tout en jouant un rôle d’observation qui fait qu’aujourd’hui, on ne peut rien leur reprocher. Mais, encore une fois, je précise que nous ne faisons pas de fixation sur telle ou telle personne. Ce qui nous intéresse, c’est le profil pour voir si ces personnes répondent ou non aux critères que nous avons établis dans le cadre du Front de résistance nationale.
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LIGUE DEMOCRATIQUE : «Nous avons dans ce pays suffisamment de personnalités capables de diriger les concertations… »
«Je me félicite tout d’abord de la décision de tous les acteurs politiques : majorité comme opposition de répondre à l’appel au dialogue. Nous sommes en démocratie et le dialogue doit être permanent parce qu’il est consubstantiel à la démocratie. C’est pourquoi nous avons toujours demandé à l’opposition de répondre aux différents appels au dialogue pour discuter avec la majorité de toutes les questions qui interpellent la démocratie sénégalaise. Cela dit, je voudrais également me féliciter de la décision de mettre en place un comité de pilotage de ce dialogue. J’ai également vu dans la presse des propositions de noms pour diriger ce dialogue mais pour le moment, je me réserve de proposer tel ou tel sénégalais pour être le coordonnateur du comité de pilotage.
En revanche, je pense que nous avons dans ce pays suffisamment de personnalités capables de diriger les concertations jusqu’à terme. Nous en avions de par le passé au niveau des Assises nationales : le professeur Amadou Makhtar Mbow a eu à diriger ces concertations pendant un an. Plus récemment, nous avons eu son excellence l’ambassadeur Seydou Nourou Ba et il y a eu d’autres personnalités qui ont dirigé à tel ou tel moment de notre histoire politique des concertations. Donc, il ne manque pas dans ce pays des hommes et des femmes capables de piloter des concertations en vue. Le plus important pour nous, c’est d’être d’accord sur le profil de celui qui va diriger et sur sous rapport, celui qui sera désigné devra avoir un vécu autrement dit, une expérience du champ politique sénégalais, il doit également être pondéré, efficace et de niveau intellectuel et d’une expérience qui lui permettent de piloter ces concertations. Il devra également être capable de faire preuve d’une bonne écoute pour s’imprégner des politisions des uns et des autres et d’une égale distance de tous les acteurs politiques».
BABACAR BA, PORTE-PAROLE ADJOINT DU PARTI REWMI : «Le Frn se réunira le moment venu pour statuer et donnera sa position»
«Comme j’ai eu à le dire lors de mes précédentes interventions, le Front de résistance nationale se réunira le moment venu pour statuer et donner sa position sur toutes les questions relatives à ces concertations, y compris celle concernant la ou les personnalités qui constitueront la commission cellulaire. Mais pour le moment retenez que ce n’est pas encore le cas.»