LA FORCE SPÉCIALE DÉPOSÉE À REBEUSS
Les éléments de l’enquête révèlent que ces personnes avaient l’intention de semer le trouble à l’ordre public le 17 juin dernier, jour de la manifestation interdite de Yewwi askan wi
Les membres de la «Force spéciale» ont passé hier leur première nuit en prison. Le juge d’instruction du deuxième cabinet a suivi le réquisitoire introductif du Parquet en les plaçant sous mandat de dépôt. Les éléments de l’enquête révèlent que ces personnes avaient l’intention de semer le trouble à l’ordre public le 17 juin dernier, jour de la manifestation interdite de Yewwi askan wi.
C’est la prison pour les membres de la «Force spéciale», qui devaient provoquer des troubles à Dakar en sabotant des installations de la Senelec. Les 10 ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du deuxième cabinet, qui a suivi le réquisitoire du ministère public. Ces personnes sont poursuivies pour les délits de complot contre l’autorité de l’Etat, actes de nature à occasionner des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en vue d’organiser des bandes en leur fournissant des armes, munitions, dans le but de s’attaquer à la force publique, détention et transport de produits et substances incendiaires en vue de compromettre la sécurité publique et détention illégale d’arme à feu.
Déférés vendredi dernier, ils avaient fait l’objet de trois retours de Parquet. Il s’agit de Pape Ousmane Seck, Bouna Ba, Madické Diop, Abdoul Aziz Niang, François Mancabou, Babacar Ndao, Abdoulaye Ndiaye, Assane Dramé, Mor Guèye, Ibrahima Diédhiou et Abdoul Aziz Niang. D’après les éléments de l’enquête, le 17 juin dernier, lors de la manifestation interdite de la coalition Yewwi askan wi contre l’invalidation de la liste nationale titulaire aux Législatives, ils voulaient en profiter pour mener des actions contre l’Etat. L’objectif était de saboter des centrales électriques, le Train express régional (Ter), d’assassiner des personnalités politiques, de la Société civile, de s’en prendre aux intérêts français, selon toujours les investigations de la police. Et le poste électrique de la Société nationale d’électricité, situé à la sortie 10 de l’Autoroute à péage, a été visé par Mor Guèye, interpellé à Rufisque «en même temps qu’un groupe d’individus en train de transporter à bord d’un véhicule, des substances explosives telles que des cocktails Molotov, fusées fumigènes et des armes». Car il était une cible du commando de la «Force spéciale» dont plusieurs éléments ont été interpellés en prélude à la manifestation interdite de Yaw vendredi dernier.
Face aux enquêteurs, il avait déclaré que dans la nuit du 16 au 17 juin 2022, aux environs de 2h, son groupe dénommé «Force spéciale» avait attaqué un poste électrique de la Senelec. L’objectif était de «créer une panne électrique dans le secteur». Il a ajouté avoir été cette nuit en compagnie du prénommé Aliou dit Doune Khaf». Lequel a jeté le cocktail sur le poste, mais n’a pas eu l’effet escompté du fait d’une faible détonation. Après son acte, il a rendu compte au prénommé Akhenaton, alias Commando Cojak. Par ailleurs, ils avaient «ciblé d’autres installations qui pourraient créer de graves troubles».
En poussant leurs investigations plus loin, les enquêteurs de la Sûreté urbaine ont pu établir la véracité de tout ça. Car les déclarations des mis en cause ont été certifiées par Sellou Baldé, gardien d’un garage de mécaniciens et d’électriciens en face du poste de la Senelec. Selon lui, il a subitement vu les câbles du poste de la Senelec prendre feu cette nuit, pensant qu’il s’agissait d’un court-circuit. Cependant, au bout de quelques minutes, le feu s’est éteint, assure-t-il. Aujourd’hui, l’enquête se poursuit au niveau du juge d’instruction du deuxième cabinet.