LA GOUVERNANCE EN BERNE
Annoncée en grande pompe par l’actuel chef de l’Etat au lendemain de son élection comme président de la République en 2012, la rupture dans la gestion des affaires publiques peine encore à prendre ses marques dans l’administration
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Annoncée en grande pompe par l’actuel chef de l’Etat au lendemain de son élection comme président de la République en 2012, la rupture dans la gestion des affaires publiques peine encore à prendre ses marques dans l’administration publique. De 2012 à nos jours, les questions de corruption et de mal gouvernance continuent de dominer les différents rapports des corps de contrôle sans que cela ne soit suivi d’effet sur le plan des poursuites judiciaires
Le Sénégal a-t-il perdu le combat contre la mal gouvernance ? Engagé par l’actuel chef de l’état, Macky Sall, dans la foulée de son élection comme 4ème président de la République sous le slogan de «la «Gouvernance sobre et vertueuse», l’objectif de rupture et d’inscrire la gestion des affaires publiques sous le sceau de la bonne gouvernance au sein des différentes échelles de l’administration publique est encore très loin de la réalité au Sénégal. La preuve, neuf ans après son arrivée au pouvoir, les questions de corruption et de mal gouvernance continuent de dominer les différents rapports de corps de contrôle publics.
De 2012 à nos jours, le constat est le même. A chaque rapport son lot de scandales qui ne sont pas souvent suivis d’effets sur le plan des poursuites judiciaires. De l’autre côté, le chef de l’Etat qui avait pourtant pris l’engagement de «n’accorder aucune protection à ceux qui assurent une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics», ne semble toujours pas être dans les dispositions de passer à l’acte.
La preuve, avant ces trois derniers rapports de l’Inspection générale d’Etat, il avait déjà reçu entre ses mains les rapports d’activités d’autres corps de contrôle. Il s’agit notamment de l’Office national contre la fraude et la corruption (Ofnac) et la Cour des comptes dans le courant du mois de février dernier. Lesquels ont également épinglé la gestion de plusieurs responsables du pouvoir en place. Seulement, le président Sall a préféré couper l’herbe sous les pieds de ceux qui demandaient des poursuites contre les personnes incriminées en annonçant la mise sur pied d’une commission chargée du suivi des recommandations de ces rapports établis par le juge de la Cour des comptes.
Alors qu’il n’avait pas hésité une seule fois à demander en 2017 au procureur de la République, via son ministre de la Justice, l’ouverture d’une information judiciaire contre Khalifa Ababacar Sall, à l’époque maire de la ville de Dakar sur la base des recommandations d’un rapport de l’Ige sur la gestion de cette structure. Aujourd’hui encore, se prononçant sur les trois rapports de l’Ige sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes pour les années 2016, 2017 et 2018-2019, le président Sall semble récidiver.
En effet indiquant que «les rapports sur l’état de la Gouvernance et de la Reddition des Comptes, produits par l’Ige invitent à l’introspection et à la responsabilité, individuelle et collective, afin d’avancer résolument dans la transformation de l’action publique pour consolider un Etat performant», Macky Sall semble fermer la porte à un éventuel espoir de réédition des comptes pour ses «amis».