«LA GRACE ACCORDEE A KARIM NE SAURAIT CONSTITUER LA REPARATION DEMANDEE PAR LE GROUPE DE TRAVAIL …»
ME AMADOU SALL, PORTE PAROLE DU COMITE DIRECTEUR DU PDS
Le Comité directeur du parti démocratique sénégalais (pds) s’est réuni hier et s’est prononcé sur la libération de Karim Wade. Selon Me Amadou Sall, la grâce accordée à leur candidat ne saurait constituer la réparation demandée par le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire.
Le Comité directeur qui s’est réjoui de la libération de Karim Wade a déploré les modalités accompagnant cette libération. Selon Me Amadou Sall, ces modalités ne lui ont pas permis d’exercer certaines des libertés fondamentales garanties par la Constitution. «Nous le félicitons pour son courage et son endurance dans l’épreuve qu’il a injustement subie et rappelons que notre candidat a été jugé et condamné par une juridiction dont les procédures ont été dénoncées par la plupart des hommes de droit et par la quasitotalité des organisations de défense des droits de l’homme, comme portant gravement atteinte aux droits de la défense et ne garantissant pas un procès équitable», indique l’avocat.
Pour l’ancien ministre de la Justice, la lutte multiforme engagée par le Pds, les différentes décisions judiciaires ou quasi judiciaires rendues par la Cour de justice de la Cedeao ou par le Groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires, les prises de position et dénonciations de toutes sortes des défenseurs des droits de l’homme, les interventions de personnalités et pays amis et le soutien d’une frange importante de la population, ont permis la libération du fils de Wade. «Ce qui met à nu, enfin, aux yeux de tous, une énorme injustice et une attaque politique portée contre notre parti», tonne le libéral avant de renchérir : «la grâce accordée à notre candidat ne saurait constituer la réparation demandée par le Groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires qui, par sa décision, a anéanti totalement l’arrêt de la Crei qui ne devrait produire aucun effet, puisque rendu à la suite d’un procès qui n’a été ni juste, ni équitable ».
D’après le porte-parole du jour du Comité directeur, le Pds et son candidat sont sortis de ces épreuves avec la ferme conviction qu’un groupe d’hommes et de femmes libres et qui a l’audace d’entreprendre ne peut que vaincre. «Notre parti, sous la direction de son secrétaire général national, a fini de démontrer que rien, ni personne ne saurait entraver sa marche inexorable pour donner à notre peuple liberté, prospérité et dignité», martèle-t-il.
Sur un autre registre, le Comité directeur s’est prononcé sur le remplacement de Aïda Mbodj à la tête du Conseil départemental de Bambèye. «Nous dénonçons l’acharnement du pouvoir contre notre soeur, illégalement démise des fonctions obtenues par le suffrage universel», affirme Me El Hadji Amadou Sall qui se félicite du choix porté sur leur camarade Fatou Sène, pour diriger le Conseil départemental de Bambey.
Le Comité directeur exige qu’il soit mis un terme à la fuite en avant concernant le groupe parlementaire des Libéraux et Démocrates, par le strict respect de la décision univoque prise par la majorité de ses membres. S’agissant du processus électoral, les libéraux, tout en saluant le retrait du projet de loi portant modification du code électoral, réaffirment leur attachement à la démocratie et à un système électoral sécurisé, garantissant la libre expression du suffrage des citoyens. Ils dénoncent toutes les tentatives visant à détruire le consensus fort réalisé sur les questions électorales, à la suite d’une lutte longue et tenace de tous ceux qui sont attachés à une démocratie majeure. «Nous exigeons la nomination d’une personnalité neutre et consensuelle à un ministère en charge des élections, ainsi qu’un audit approfondi du fichier électoral, avec la participation de la société civile et de nos partenaires traditionnels de l’Union Européenne et des Etats-Unis», dit Me Amadou Sall. «Nous dénonçons la volonté de l’Etat de fausser déjà la libre expression du suffrage par la suppression de centaines de bureaux de vote, notamment à Touba, sous le fallacieux prétexte d’éliminer les abris provisoires en tant que bureaux de vote», indique le porte parole du jour du comité directeur du Pds.