LA LD-DEBOUT INFLIGE UNE MAUVAISE NOTE À L’ETAT
La politique de riposte au Coronavirus mise en œuvre par le gouvernement est tout sauf satisfaisante, selon le Secrétariat national (Sen) du parti
La politique de riposte au Coronavirus mise en œuvre par le gouvernement est tout sauf satisfaisante, selon le Secrétariat national (Sen) du parti LD Debout. Dans un mémorandum, les membres de cette formation politique ont listé tous les manquements liés à la gestion de cette crise sanitaire.
Peu reluisante. C’est le diagnostic que laisse entrevoir le mémorandum de la LD Debout concernant la gestion de la pandémie de la Covid-19. Même si elle a exprimé son soutien aux mesures prises par le Gouvernement du Sénégal comme la fermeture des écoles, des lieux de culte et des frontières, l’interdiction des rassemblements, la campagne de sensibilisation pour le respect des gestes barrières, la LD Debout a voulu garder le droit de rester vigilante sur la gestion que le gouvernement fera de la crise.
Donnant ainsi le résultat de cette vigilance, les membres de ce parti ont été sans langue de bois : «Le Secrétariat Exécutif National de la LD Debout était déjà très sceptique sur la capacité de l’Assemblée nationale à exercer librement son pouvoir de contrôle a postériori des ordonnances du Chef de l’Etat. On sait que dans une démocratie qui se respecte, conférer des pouvoirs exceptionnels en toutes les matières à un président de la République appelle un contrôle rigoureux, même a postériori. Un Parlement à la solde de l’Exécutif ne saurait se donner la liberté d’un tel contrôle a postériori, sinon, c’est pour le faire avec beaucoup de complaisance », constatent-ils. Il est clair, d’après le mémorandum des camarades de feu Souleymane Cissé, que le Sénégal n’était dans aucune situation qui justifiait le recours à une loi d’habilitation.
Disséquant en outre le Plan de Relance Economique et Sociale (PRES) lancé récemment par le gouvernement, le mémorandum rappelle que dès les premiers moments de l’annonce du PRES et de la FORCE Covid-19, la LD Debout avait exigé le respect des principes d’efficacité et de transparence dans l’allocation et l’utilisation de toutes les ressources mobilisées. Notamment, insiste-il, par l’implication de l’ensemble des corps de contrôle de l’Etat, de la société civile et des partis politiques dans la gestion, le suivi et le contrôle des ressources mobilisées. «Le Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES) devrait mettre un accent particulier sur le secteur de l’Agriculture et de l’élevage afin d’assurer la sécurité alimentaire. Une véritable stratégie devait être élaborée pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, développer un véritable label sénégalais et exporter afin d’obtenir des devises’’, pense-t-il. La LD Debout exige en outre l’audit de toutes les opérations réalisées avant l’installation du Comité, en particulier des marchés relatifs à l’acquisition et à la distribution des produits alimentaires (riz, sucre, etc.).
De l’avis du SEN, les membres de la LD Debout sont scandalisés de constater que même dans des moments qui peuvent être assimilés à une période de guerre, le virus de la mal gouvernance continue de circuler dans le sang de Macky Sall et ses alliés. Sur le plan sanitaire le rapport met aussi en exergue les défaillances du système. Le mauvais pilotage de la crise sanitaire n’a certainement pas aidé le secteur de la santé à mieux maîtriser la situation.
Après l’apparition du premier cas importé communément appelé cas zéro à l’aéroport international Blaise Diagne, le 02 mars, le premier réflexe devrait amener le président de la République à fermer l’espace aérien. Il a fallu attendre le 20 mars pour procéder à cette fermeture, soit près de trois semaines après. En outre, en tardant à confiner la ville de Touba, premier foyer d’infection, le gouvernement a ouvert bien des avenues à la prolifération de la covid-19, s’alarment ces politiciens dans le mémorandum.
REHABILITER LA PAROLE DU PRESIDENT MACKY SALL QUI MANQUE DE CREDIT
Toutefois, la LD Debout pense qu’il est possible de faire un repli stratégique afin de rectifier le tir et réorienter l’action gouvernementale. « En trouvant de toute urgence une solution à l’érosion de la parole publique, du discours de la première autorité du pays : le président de la République qui a tout perdu en crédit, dissoudre les institutions budgétivores, lieu de recasement d’une paresseuse et inutile clientèle politique, telles le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) et la Commission Nationale du Dialogue des Territoires (CNDT ), reprendre en mains le pilotage de la guerre sanitaire par la mise effective en place d’un conseil pluridisciplinaire en appoint au Gouvernement pour mieux analyser la crise et proposer des mesures palliatives », préconise la LD Debout. Le parti recommande aussi d’assurer la veille pour exiger de l’Assemblée nationale le contrôle a postériori des ordonnances prises par le Président dès la fin de l’état d’urgence.
A l’en croire, il faudra aussi faire l’audit de toutes les opérations relatives à l’acquisition et à la distribution des produits alimentaires aux populations par l’IGE. « Sécuriser la ligne budgétaire « Force Covid-19 » en soumettant les différents gestionnaires de ce fonds à la reddition des comptes, avec l’intervention en amont et en aval des organes de contrôle (ARMP, IGE, Cour des Comptes, OFNAC) et Reverser les fonds politiques du président de la République et du président de l’Assemblée nationale au Fonds de la Covid-19 », renchérissent ces acteurs politiques dans le mémorandum.
Dans le même sillage, La Ld Debout ajoute que pour réussir la relance économique post covid-19, le Sénégal doit renoncer à l’incompétence, au mensonge comme outil de travail, à la transhumance répugnante, ainsi qu’à la protection des criminels à col blanc, des narcotrafiquants, des pilleurs de deniers publics, des prédateurs fonciers et des magistrats véreux.