LA POLITIQUE POLITICIENNE
Ces incongruités du régime de Macky Sall (Suite et fin)
Les collectivités territoriales sous gouvernance débridée
Quelle est la ligne de démarcation entre la Commission nationale de dialogue des territoires (CNDT) confiée à Djibo Kâ et le Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) confié à Ousmane Tanor Dieng, tous deux anciens caciques du Parti Socialiste avant que le « Congrès sans débats » de 1996 ne vienne les séparer ? On sait que la CNDT et le HCCT œuvrent dans le même domaine et risquent de se marcher sur les pieds. Déjà qu’il y a un ministère en charge des collectivités territoriales dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, ce qui fait en tout pas moins de trois béliers (Djibo Kâ, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Diouf Sarr) dans un même enclos des collectivités territoriales, ce qui va ajouter à la confusion et multiplier les télescopages et conflits de compétences.
Des députés taillés sur mesure pour la diaspora
Suivant le principe selon lequel le Sénégal est un et indivisible, il ne saurait être question de discriminer les Sénégalais résidant au pays des Sénégalais vivant à l’étranger. Les Sénégalais, qu’ils soient au Sénégal ou ailleurs, qu’ils soient de nationalité exclusivement sénégalaise ou qu’ils soient des binationaux, constituent un seul et même peuple. Comme le stipule la devise du Sénégal : « Un peuple, Un but, Une foi ».
Or, les députés de l’Assemblée nationale, même s’ils ont été investis sur des listes de partis politiques ou de coalitions de partis, ne sont ni des députés d’un parti ou d’une coalition, ni des députés du président de la république, ni des députés d’une partie des Sénégalais (les Sénégalais de la diaspora, par exemple) mais des députés du Sénégal, et de tous les Sénégalais, où qu’ils puissent être. C’est dire donc que nos compatriotes de la diaspora émargent dans ce qui peut être considéré comme le quota national qui était jusque-là de 150 députés, qui sont sensés aussi les représenter valablement, parler et agir à leur nom, quelle que soit la distance qui sépare ces expatriés de leur pays, comme ils sont sensés le faire pour les Sénégalais résidents. Parler donc de députés de la diaspora, et aller jusqu’à en élire 15, qui devront faire le voyage pour siéger à chaque fois que l’Assemblée sera en session, avec tout ce que cela induit comme frais de déplacement, d’hébergement et autres indemnités, cela va grever lourdement le budget d’un parlement aux finances déjà exsangues au point que l’institution parlementaire n’arrive même pas à reverser au Trésor public l’impôt prélevé sur les salaires des députés.
En vérité, le président Macky Sall, qui pense avoir la diaspora dans la poche, n’a qu’un seul dessein politicien à travers cette option qui lui permettra de faire d’une pierre deux coups : augmenter le nombre des députés de l’Apr en trouvant au passage des planques à une clientèle politique pas encore servie. D’où le nombre exponentiel de 15 députés (la proposition initiale était de 10 députés) qui est inversement proportionnel à la taille du corps électoral de toute la diaspora, qui est servie mieux que Dakar en termes d’élus à l’Assemblée nationale.
Des incongruités de ce genre, on peut en citer à la pelle et à l’infini, tout ça pour montrer à quel point ce régime tatillon tâtonne et fait dans le pilotage à vue car composé en majorité d’incompétents qui n’ont même pas le courage ou l’humilité de reconnaître leurs limites et leurs carences. Pauvre Sénégal, tombé depuis 2012 dans des mains inexpertes et qui concentrent toutes leurs forces et leur énergie dans les invectives et le bradage des ressources nationales.
Mais, notre religion est faite, le Bon Dieu nous met à l’épreuve pour mesurer notre capacité à endurer la souffrance, pour éprouver notre résilience, tester notre foi en Dieu et notre respect de la volonté divine. A ces conditions que voilà, Il pourrait nous décharger de ce fardeau qu’est le régime qui nous gouverne actuellement car nous ne saurions être des portefaix éternels. Alors, la délivrance, qui va se traduire par la fin du régime du président Macky Sall, le plus tôt sera le mieux, n’en sera que plus belle.