LA SOCIETE CIVILE FIXE LES PRIORITES DE LA REPRISE DU DIALOGUE NATIONAL
Un comité restreint des membres de la commission cellulaire du dialogue politique, dirigée par le Général Mamadou Niang, se réunit ce jour, mercredi 19 août, à la Cena, aux fins de discuter des modalités de reprise des discussions
Un comité restreint des membres de la commission cellulaire du dialogue politique, dirigée par le Général Mamadou Niang, se réunit ce jour, mercredi 19 août, à la Cena, aux fins de discuter des modalités de reprise des discussions. Si pour le Secrétaire général du Gradec, Ababacar Fall, il faudrait que les membres de la commission cellulaire vident en moins de 3 semaines, toutes les questions qui ont un impact sur les élections locales prochaines, de son côté, le Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé opte plutôt pour l’application des points ayant fait l’objet de consensus, puis soumettre pour arbitrage, les autres points d’achoppement, au chef de l’Etat.
Stoppé net par la pandémie de la Covid-19 dans le pays, en mars dernier, la commission cellulaire du dialogue politique autour du processus électoral, se réunit ce jour, mercredi 19 août à la Commission électorale nationale autonome (Cena). Ladite rencontre programmée d’un commun accord entre le ministre de l’Intérieur et les acteurs prenant part à ces échanges politiques, a pour but de fixer les modalités de la reprise des travaux, dans ce contexte de pandémie. Une reprise fortement attendue par certains acteurs politiques, dans le but de tenir les élections à la date retenue par le ministre Aly Ngouille Ndiaye, à savoir d’ici le 28 mars 2021.
Toutefois, le hic reste le fort impact du calendrier républicain, à cause du grand retard noté dans les travaux sur le processus électoral. Joint par la rédaction de Sud quotidien hier, mardi 18 août, le Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec) estime qu’il y a beaucoup de contraintes techniques pour tenir les élections le 23 mars prochain. «Entre septembre, novembre et décembre, je ne vois pas comment on pourrait faire l’évaluation du processus, ouvrir les listes électorales, ouvrir la campagne de collecte des signatures de parrainage, et déposer les listes en début janvier. Ce sont les grosses incertitudes», fait-il savoir. Il explique que si les élections devaient se tenir le 28 mars prochain, cela supposerait que les listes de candidatures seraient déposées dans la première semaine du mois de janvier, c’est-à-dire entre le 4 et le 10 janvier.
En effet la loi prévoit le dépôt des listes entre 85 jours au plus et 80 jours au moins. A cela s’ajoutent les questions de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral qui devaient durer 3 à 4 mois. Pour toute ces raisons, il pense que le calendrier républicain est fortement impacté et que techniquement, il sera difficile de le respecter. Cela, même s’il estime qu’un réaménagement ou léger glissement vers fin mai et juin pourra être défendable.
DISCUTER DES QUESTIONS QUI ONT UN IMPACT DIRECT SUR LES LOCALES EN 2 A 3 SEMAINES
Toutefois, l’expert électoral trouve que si les acteurs reprennent le dialogue, il faudrait «essayer de prioriser les questions qui ont un impact direct sur l’organisation des locales, tel que la question du parrainage, le mode d’élection des adjoints aux maires, le mode de scrutin». En fait, M. Fall estime qu’il y a lieu de discuter d’emblée des questions ayant un impact direct sur les élections prochaines. Cela, dans un délai raisonnable, c’est-à-dire «au bout de 2 à 3 semaines», suggère-t-il. Pour les autres questions, notamment le statut de l’opposition et de son chef, entre autres, il pense qu’elles peuvent être différées. C’est à peu près sur le même registre que le Secrétaire exécutif de l’Ong 3D, se situe. Il pense que toutes ces questions ont été abordées, lors des précédents échanges dans la commission cellulaire du dialogue politique. Moundiaye Cissé trouve que ce qui reste à faire, c’est plutôt l’application des points d’accord. «Pendant 8 mois, nous avons eu à aborder presque toutes les questions. Il y a eu des accords, il s’agit de les appliquer», suggère-t-il. M. Cissé propose le démarrage immédiat de l’audit du fichier, l’évaluation du processus électoral, le mode d’élection des maires, etc.
QUE LE PRESIDENT MACKY SALL TRANCHE LES POINTS D ’ACHOPPEMENT EN TANT QUE CHEF D’ETAT
Par ailleurs il estime qu’il y a des questions sur lesquelles les acteurs campent toujours sur leur position. Ces questions sont, entre autres : l’article 80, le bulletin unique, le statut de l’opposition, le statut de président de la République et chef de parti, les questions de liberté, etc. Donc, pour lui, il n’est pas question d’ouvrir à nouveau des discussions qui prendront encore 8 mois, sans consensus. Et pour toutes ces questions sur lesquelles les acteurs politiques ne parviennent pas à trouver d’accord, Moundiaye Cissé demande l’application des termes de référence. Pour lui, «tout le reste (points d’achoppement), comme on l’a dit dans les termes de référence, notamment quand il y a un problème, c’est le président qui tranche, donc on n’a qu’à aller à l’essentiel. Que le président tranche en tant chef de l’Etat et non chef de parti».
L’expert électoral pense que c’est la seule manière de sauver le calendrier électoral fortement menacé. «On peut sauver la date du 28 mars si on dit qu’on va abandonner le parrainage, parce que le parrainage à lui seul prend 85 jours, presque 3 mois. L’abandon du parrainage est un moyen pour sauver la date» ; reste-t-il persuadé.
Revenant sur la possible tenue des élections le 28 mars prochain, il indiquera «qu’on peut évacuer l’audit du fichier et l’évaluation du processus électoral en 3 mois, pour finir en fin octobre. On fait la révision du fichier en 3 mois, d’octobre, novembre, à décembre. Ensuite on enchaine avec les élections dès janvier».