VIDEO"LA STRATÉGIE DU FORCING ATTEINDRA TÔT OU TARD SES LIMITES…"
Le Front Patriotique pour la Défense de la République avertit Macky
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Le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR) avertit le Président Sall contre certaines pratiques qui, selon lui, visent à museler l'opposition. "Decroix" et compagnie - qui étaient en conférence de presse, hier - appellent le chef de l'État à écouter son opposition sur les objections qu'elle soulève sur le processus électoral.
"La stratégie du forcing atteindra tôt ou tard ses limites, et les conséquences n‘épargneront personne. Pour l'amour de ce pays et de son peuple, il urge d'écouter ceux qui savent ce que signifie la paix civile et la stabilité pour un pays".
C'est en ces termes que Mamadou Diop "Decroix" et ses alliés, regroupés dans le Front patriotique pour la défense de la République (FPDR), ont prévenu, hier, le chef de l'État, Macky Sall, sur le danger qui guette le Sénégal, au cas où il s'entêterait à vouloir museler son opposition.
"La guerre civile en Côte-d'Ivoire a été déclenchée à cause d'un processus électoral tordu. Le quart de siècle que le Sénégal a traversé sans perturbations post-électorales est dû à l'esprit de consensus qui a constamment prévalu sur la matière électorale, entre acteurs politiques du pouvoir et de l'opposition. Les Présidents Abdoulaye Wade et Abdou Diouf ont joué un rôle déterminant dans l'avènement et la consolidation de ce consensus", a indiqué Mamadou Diop "Decroix", qui a introduit la conférence de presse du FPDR.
Dénonçant "l'entêtement" du Président Macky Sall à maintenir de force ou de gré Abdoulaye Daouda Diallo comme organisateur des élections, le FPDR campe sur sa position. Il exige une personne neutre à la place d'un "arbitre partisan".
"Nous voulons juste qu'une autorité consensuelle organise les élections. C'est notre droit le plus absolu de veiller à la bonne marche du pays. Le mode de scrutin mixte a été établi pour garantir une stabilité à l'Assemblée nationale, mais le schéma du régime actuel, c'est d'avoir une majorité écrasante pour que les autres ne soient réduits qu'à amuser la galerie", a dit Mamadou Diop "Decroix".
Le Pds et ses alliés suspectent le régime d'avoir le dessein, à travers la refonte partielle du fichier électoral, "d'inscrire frauduleusement toute leur clientèle issue des bourses familiales et de la micro finance".
Le FPDR contre la proposition de loi sur la double nationalité
"Avec cette double opération de radiation d'électeurs de l'opposition et d'inscription des bénéficiaires de bourses familiales et des micro crédits, ils escomptent gagner administrativement le scrutin en lieu et place de le gagner politiquement. Les 200 000 cartes d'identité établies et délivrées secrètement à partir d'officines de l'Apr (infraction reconnue et dénoncée par la Céna) l'année dernière (2015) montrent clairement que l'opposition serait bien imprudente de se lancer dans une opération que rien ne justifie. Donc nous récusons totalement ce principe de confirmation et de radiation automatique prévu par leur projet de loi", a asséné "Decroix".
Le FPDR s'est également démarqué de "toute idée d'augmenter le nombre de députés, surtout dans un contexte de morosité économique et d'un Parlement qui peine à trouver ses marques". "Une augmentation des députés dans le contexte actuel est tout à fait contreproductive. Si le pouvoir veut augmenter les députés, il n'a qu'à en assumer la responsabilité", a martelé le leader d'Aj/Pads.
Par rapport au mode de scrutin, le Front patriotique plaide pour l'élimination du "raw gàddu". Pour lui, "ce serait là une rupture majeure parmi les fameuses ruptures promises".
"Nous proposons l'harmonisation avec ce qui se fait pour les locales (50 pour cent pour le scrutin à majoritaire et 50 pour cent pour le scrutin proportionnel) articulé à un scrutin majoritaire à deux tours", a souligné "Decroix".
En ce qui concerne le bulletin unique, le FPDR a indiqué que c'était "une revendication de ceux qui sont aujourd'hui aux affaires dans le cadre des Assises nationales".
Il faut signaler que le Pds et ses alliés ont aussi exprimé leur opposition à la proposition de loi sur la double nationalité. Ils accusent le pouvoir de vouloir "limiter les candidatures à la prochaine présidentielle".