LE BUDGET COLOSSAL DE LA MOUVANCE POUR LES LOCALES

La course à la mobilisation de ressources pour la campagne électorale qui démarre demain semble être remportée par la mouvance présentielle. Selon des informations de « L’AS », les candidats choisis par le président Macky Sall disposent d’un budget de plus de 3 milliards de francs CFA pour dérouler leurs activités avant le jour du scrutin.

L’argent fait-il le bonheur électoral ? En tout cas, pour les hommes politiques sénégalais, la réponse semble être affirmative. Si les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi bombent le torse pour les 245 millions de francs CFA récoltés en perspective de leur campagne électorale pour les prochaines élections locales, la mouvance présidentielle a visiblement une longueur d’avance sur elle en termes de mobilisation de fonds. Selon des sources de « L’AS », les candidats de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et leurs alliés du pouvoir vont bénéficier d’un montant de six millions de francs CFA chacun pour aller à la conquête de leurs localités. Autrement dit, les têtes de liste choisies par le président Macky Sall pour défendre les couleurs du pouvoir lors des joutes électorales, prévues le 23 janvier 2022, disposent de plus de trois milliards de francs CFA pour défier leurs adversaires de l’opposition.

D’ailleurs, d’après nos informations, depuis mardi, c’est la ruée des maires sortant de BBY vers Dakar pour récupérer leur budget de guerre dont la distribution est assurée par Farba Ngom et le trésorier de l’APR Abdoulaye Badji, hommes de confiance et compagnons du chef de l’Etat lors de la traversée du désert. Cet appui financier sera sans doute interprété par les observateurs de la scène politique comme un coup de pouce du locataire du Palais à ses partisans, à l’instar des inaugurations et des lancements de travaux de grands projets de l’Etat.

Prévues le 23 janvier 2022, les prochaines élections locales, le premier scrutin depuis la réélection de Macky Sall en février 2019, sont d’une importance capitale pour l’opposition et le pouvoir. Khalifa Sall, Ousmane Sonko et compagnie veulent manifestement saisir l’occasion pour battre le camp présidentiel, dans le but d’anéantir toute idée du président Macky Sall de se présenter pour un troisième mandat en 2024. Quant au pouvoir, l’enjeu est de montrer qu’il détient toujours la majorité dans le pays, après les évènements de février-mars qui ont secoué le pays. La bataille promet ainsi d’être rude entre les protagonistes qui ne se font pas de cadeaux.