«LE CABINET ‘’ERA’’ N’A PAS ETE CHOISI POUR AUDITER UN FICHIER»
Déthié Faye, le coordonnateur du pôle des non-alignés du dialogue politique sort de son mutisme pour éclairer la lanterne des Sénégalais

Alors qu’une polémique est en train de s’installer en ce qui concerne la désignation des experts pour auditer le fichier électoral et évaluer le processus électoral et l’implication d’Antoine Félix Diome dans le processus, le coordonnateur du pôle des non-alignés du dialogue politique sort de son mutisme pour éclairer la lanterne des Sénégalais. Selon Déthié Faye, le cabinet «Era » dont on parle n’a pas pour mission d’auditer un fichier.
«L’AS» : Toussaint Manga a fait dernièrement une sortie pour remettre en cause le cabinet «Era» impliqué dans le choix des experts chargés d’auditer le fichier et d’évaluer le processus électoral. Comment jugez-vous l’intervention du député du PDS?
Déthié FAYE : Il faut commencer par préciser à l’intention de l’opinion que l’audit d’un fichier électoral ne se fait pas par des cabinets, mais par des experts indépendants pris individuellement. Le cabinet « Era » n’a pas été choisi pour auditer un fichier. Il a pour mission de publier les Termes de références (Tdr) que la commission politique a élaborés dans différentes plateformes afin que les experts qui le souhaitent puissent soumissionner. L’autre mission du cabinet, c’est de présélectionner les meilleures offres après le dépôt des candidatures et de les présenter au comité de suivi et d’évaluation mis en place par la commission politique du dialogue national. Celui-ci examine les dossiers sur la base des critères définis pour pouvoir valider la liste. Une fois que cette validation est faite, le cabinet prend les dispositions nécessaires pour faire venir les experts et les présenter au comité de suivi. Une fois que ce travail est fait, le cabinet s’écarte et n’a plus de relation avec le comité de suivi et d’évaluation. A partir de ce moment, le cabinet désigné par l’USAID qui finance l’audit ne rendra compte qu’à cette dernière pour lui présenter ses états financiers et lui expliquer comment les fonds destinés à l’audit ont été dépensés.
Où est-ce que vous en êtes aujourd’hui avec le choix des experts indépendants chargés de l’audit du fichier et de l’évaluation du processus électoral ?
Nous avions donné au cabinet «Era » la mission de lancer l’appel à candidatures et de recevoir les candidatures jusqu’au 12 décembre. Et on lui a donné ensuite une semaine, du 12 au 19 décembre pour faire un travail préliminaire de présélection. Nous avons eu deux séances de travail à travers lesquelles le cabinet nous a présenté les résultats de son travail. Nous sommes en train d’examiner ces résultats, candidat par candidat, pour valider une liste. Nous comptons finir avant la fin de cette semaine ou au début de la semaine prochaine. Il nous reste une seule séance. Et après que nous aurons validé les choix, le cabinet prendra les dispositions pour le déplacement à Dakar des experts qui devront venir de l’étranger. Le cabinet va nous les présenter et se retirer. A partir de ce moment, nous allons discuter avec eux sur la méthodologie, sur ce que nous attendons d’eux, sur la périodicité de nos rencontres afin qu’ils nous restituent l’état d’avancement de leurs travaux. Ainsi, nous serons informés des difficultés qu’ils rencontrent, le cas échéant prendre les mesures nécessaires pour les mettre dans les conditions acceptables de travail pour pouvoir produire des résultats probants.
Est-ce que le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome a une mainmise dans le comité de suivi et de l’évaluation ?
Que cela soit Antoine Félix Diome comme son prédécesseur, nous n’avons pas de contact avec le ministère de l’Intérieur. Nous travaillons au niveau de la commission de dialogue politique et les rapports sont destinés exclusivement au président de la République. Le comité ne demande l’avis d’aucune autorité sur ce qui est en train de se faire. Nous disons voilà ce que nous voulons et les autorités regardent ce qu’elles peuvent nous apporter dans cette dynamique. Mais il n’y a pas de possibilité d’interférence et d’influence en direction du comité de suivi et de l’évaluation de la commission du dialogue politique national. Ce n’est pas possible.