LE CHAMP POLITIQUE EN ÉBULLITION
Décision de la Cour de justice de la Cedeao, rejet de l'inscription de Karim Wade sur les listes électorales, validation du parrainage par les 7 sages, procès en appel de Khalifa Sall - Le Sénégal noyé dans la politique politicienne
A 7 mois de la présidentielle du 24 février 2019, la sphère politique sénégalaise semble atteindre sa vitesse de croisière en terme d’animation politique. De la décision de la Cour de justice de la Cedeao en faveur du député-maire Khalifa Sall à son procès en appel auprès de la Chambre correctionnelle, en passant par le rejet de l’inscription sur les listes électorales de Karim Wade, ou encore la validation du parrainage par le Conseil constitutionnel, sans oublier la radicalisation du Parti démocratique sénégalais (Pds) contre toute tentative d’invalidation de son candidat à la présidentielle, tout porte à croire qu’un cocktail explosif se fait sentir à l’horizon 2019.
A de nombreuses reprises, des voix autorisées se sont levées pour inviter les acteurs politiques à trouver des plages de convergence sur le processus électoral, comme sur tous les autres sujets, afin d’éviter au pays de vivre des lendemains sans précédent, pendant ou après les élections du 24 février 2019. Parmi ceux-là, il faudrait citer Alioune Tine, expert indépendant des Nations unies pour les droits de l’homme au Mali qui, pas plus tard que le 3 juin dernier, avait tiré la sonnette d’alarme.
Dans une tribune de Sud Fm et reprise par Sud quotidien, le droit-del’hommiste avait laissé entendre que «nous avons un processus électoral à enjeux très élevés», marqué par un désaccord des acteurs sur les règles du jeu. Pour lui, c’est en fait «la plus grosse menace qui existe actuellement», non sans inviter les uns et les autres à jeter un regard sur ce qui se passe un peu partout, en Afrique. Des inquiétudes du genre, nombre d’observateurs de la sphère politique les ont exposées. Quid alors de la situation actuelle de la sphère politique sénégalaise ? Il parait difficile de fermer les yeux sur l’existence réelle des germes d’un cocktail explosif. La radicalisation des membres du Parti démocratique sénégalais (Pds), déterminés qu’ils sont à faire face à toute «tentative» d’invalidation de la candidature de leur poulain à la présidentielle prochaine, Karim Wade, en dit long.
Le parti de l’ancien président Abdoulaye Wade et ses alliés, qui refusent d’avaler la pullule qui leur a été servie par les Services centraux du ministère de l’Intérieur, n’entendent pas faciliter la vie au régime actuel. Pour cela, ils comptent démarrer les hostilités dès ce 13 juillet, à travers une forte mobilisation. A cela s’ajoute la posture de «confrontation» adoptée par les partisans du député-maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall pour qui les droits ont été violés par l’Etat du Sénégal, selon la Cour de justice de la Cedeao.
Une décision communautaire qui tombe à la veille du procès en appel de Khalifa Sall au niveau de la Chambre correctionnelle, ce 9 juillet prochain. Déjà, les «Khalifistes» ont donné le ton à travers une manifestation hier, vendredi 6 juillet devant la Rts, et promettent une grande mobilisation à l’audience du 9 juillet prochain. La validation du parrainage pour tous, à toutes les élections, par les «7 Sages», après le rejet du recours en annulation déposé par l’opposition n’est pas pour décrisper le climat politique déjà «tendu».
Le Front démocratique et social de résistance nationale (Fdsrn), qui est à l’origine du recours, ne s’avouera pas vaincu, même si la caution de la présidentielle a été rabaissée à 30 millions de Fcfa. A ne pas occulter l’impossible dialogue politique causé par l’absence de confiance entre les acteurs. Autant de faits qui n’augurent rien de bon sous les cieux sénégalais, d’ici la présidentielle de 2019