LE CHÔMAGE, UNE VÉRITABLE PANDEMIE À ZIGUINCHOR
Quelles débouchées pour l'avenir incertain, se demandent les jeunes de cette localité plongés dans le chômage et en proie à la lancinante question du manque d’emploi. Même l’obtention d’un stage reste un casse-tête
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Frappés par la «pandémie» du chômage, les jeunes de Ziguinchor partagés entre désespoir dans la quête d’un emploi et promesses non tenues des autorités restent sceptiques et dubitatifs sur les résultats d’un conseil présidentiel sur les jeunes devant se tenir ce jeudi. Qui pour «déboucher» leur avenir encore incertain ?, se demandent ces jeunes de Ziguinchor plongés dans le chômage et qui font face à la lancinante question de manque d’emploi.
A Ziguinchor, le taux de chômage est endémique chez les jeunes. La quête de l’emploi reste une équation difficile pour ces jeunes qui attendent toujours la mise en branle de projets et autre stratégie de l’Etat. Une région où le taux de chômage reste très élevé, amplifié par la situation de crise qui a affecté le tissu industriel. La fermeture des usines a d’ailleurs grossi les rangs des chômeurs chez les jeunes de la région. Des jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer. Même l’obtention d’un stage reste un casse-tête pour ces jeunes de la région obligés parfois de se rabattre dans les motos taxi Jakarta. Ces moyens de locomotion qui semblent être l’unique recours de ces jeunes qui ont fini de se résigner sur leur triste sort. Ils sont nombreux ces jeunes qui, faute d’un meilleur point de chute, ont jeté leur dévolu dans le transport avec ces moto-taxis. Et lorsque ce jeune Ansou Diatta un des conducteurs de moto taxi jakarta tente de lister ses attentes sur le conseil présidentiel sur les jeunes c’est pour confier ceci : «je n’attends rien de ce conseil sinon d’éternelles promesses qui s’envolent ensuite avec le temps».
Le mieux, c’est de créer des usines ici pour nous permettre de nous caser (…) La seule alternative pour gagner notre vie c’est conduire ces moto taxi jakarta. Ici, il n’y a rien !», se désole-t-il. Cet autre diplômé en Licence 2 en gestion Abdoulaye Sidibé rencontré à bord de sa moto jakarta agite lui une panoplie de questions. «On nous parle de financements mais qui va nous garantir ? Nous n’avons aucuns moyens d’avoir une garantie ? Où sont passés ces nombreux projets de l’Etat destinés aux jeunes comme le PAPEJ, le FNPJ… ? Des projets qui sont beaucoup plus théoriques que pratiques», s’interroge M. Diatta. Et que dire de cette dame bachelière reconvertie depuis en vendeuse de poissons sur la route du Cap Skiring à hauteur du village d’Oukout à quelques encablures d’Oussouye. «J’ai tenté plusieurs fois le concours du CREM des élèves maitres mais rien. A ma grande surprise j’entends parler d’un recrutement d’enseignement mais sur dossier alors que nous nous avons effectué le concours et on est retenu sur la liste d’attente», s’offusque Almamy Tamba qui dit ne rien attendre de ce conseil présidentiel sur les jeunes sinon ajoute-t-il «un long discours et des promesses».
La problématique de l’emploi reste une question lancinante dans cette partie Sud du pays qui regorge d’un nombre incalculable de jeunes chômeurs. Une jeunesse au lendemain incertain qui continue de scruter le ciel espérant dénicher une lueur d’emploi. Comment transcender cette difficulté qui gangrène cette jeunesse «désœuvrée» languie par les nombreuses promesses d’emplois déroulées par l’Etat ? Peut-être que les conclusions du conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes permettront d’éclaircir l’horizon «bouché» d’une jeunesse ziguinchoroise qui espérait se relever d’une situation de plus de trois décennies de conflit dans cette région.