«LE DÉCOMPTE DU MANDAT COMMENCE AVEC LA NOUVELLE CONSTITUTION»
Invitée dimanche de l’émission Grand Jury sur RFM, Aïssata Tall Sall a tout simplement défendu l’idée selon laquelle les compteurs ont été remis à zéro après la révision constitutionnelle de 2016 touchant le mandat présidentiel
La question n’est plus taboue. Toutes les langues, et non des moindres au sein de la mouvance présidentielle, se délient pour valider la troisième candidature de Macky Sall en 2024. Invitée hier de l’émission «Grand Jury» sur «RFM», le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Me Aïssata Tall Sall a tout simplement défendu l’idée selon laquelle les compteurs ont été remis à zéro après la révision constitutionnelle de 2016 touchant le mandat présidentiel
Macky Sall a carte blanche pour déposer sa candidature au scrutin présidentiel de 2024. En tout cas, ses partisans et alliés lui ont ouvert la voie pour lui faciliter l’impérieuse tâche : «Faire face aux Sénégalais pour leur dire qu’il va se représenter en 2024». Suivra-til ses partisans ? Mettra-t-il l'éthique au-dessus de la politique ?
En tout cas, le discours a varié entre 2016 et 2022. Dans sa dernière sortie sur la question, le président de la République a indiqué qu’il n’y a pas de débat juridique sur sa candidature et que c’est devenu maintenant une décision personnelle. Auparavant, lors du vote de la motion de censure déposée contre le gouvernement, le Premier ministre, Amadou Ba, s’était étonné qu’on puisse trouver un problème à la candidature de Macky Sall en 2024 avant d’ajouter qu’il soutiendra Macky Sall jusqu’au bout et qu’il souhaite qu’il dure encore longtemps au pouvoir.
Le dimanche 25 décembre dernier, c’est autour d’une autre haute personnalité de l’Etat en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur de se prononcer sur la question en validant à son tour la candidature du locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor. Selon Me Aïssata Tall Sall, le Conseil constitutionnel est intervenu sur cette affaire en 2016 dans les considérants. «Le Président Macky Sall souhaitait réduire le mandat de 7 à 5 ans. Le Conseil dit "non’’, vous ne pouvez pas le faire, car la Constitution qui vous a élu sur les 7 ans n’est pas celle que vous êtes en train de nous soumettre», a-t-elle expliqué lors de l’émission «Grand Jury». Poursuivant, elle estime que c’est ce qu’on lui a appris depuis 40 ans et que cette décision du Conseil constitutionnel règle définitivement cette question. «Donc, la décompte du mandat commence avec la nouvelle constitution. À partir de ce moment, la question n'est ni juridique, ni politique. Elle est strictement mathématique», a-t-elle martelé.
Des propos qui ne seraient certainement pas sortis de la bouche de tous ces leaders s’ils n’étaient pas bénis par le patron de Bby qui, par le passé, s’est séparé de toutes les voix qui tenaient une idée contraire par rapport au troisième mandat: Moustapha Diakhaté, Me Moussa Diop, Sory Kaba et dans une moindre mesure Mimi Touré. Interpellée par ailleurs sur le séminaire de Bby concernant la candidature de la coalition Bby en 2024, Me Aïssata Tall Sall a rappelé les propos du Président Macky Sall selon lesquels il se prononcerait le moment venu. «Il l’a dit, il a expliqué pourquoi. On était en séminaire de Benno et d’aucuns avaient pensé que de ce séminaire sortirait l’annonce officielle (...) L’agenda n’a pas changé. Je pense que les gens sont allés vite en besogne. En réalité, ce séminaire était destiné à remettre les pendules entre nous leaders de Benno», a-t-elle déclaré.
A en croire toujours la patronne de la diplomatie sénégalaise, ce séminaire était également destiné à mieux structurer la coalition. «Donc, il a été beaucoup question de restructuration de Benno pour rendre la coalition beaucoup plus performante et se mettre maintenant en ordre de bataille pour notre candidat. Alors qui est notre candidat ? Ce sera celui que choisira Benno. Et Benno a décidé d’attendre que le Président Macky Sall se détermine pour lui aussi se déterminer», a-t-elle conclu.