LE DG DE LA SOCIÉTÉ ADI ET SON COMPTABLE RISQUENT GROS
Cheikh Abdoulaye Touré et Gabriel Bartolini ont été attraits hier à la barre des flagrants délits de Dakar pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux et trafic de migrants
Cheikh Abdoulaye Touré et Gabriel Bartolini respectivement comptable et Dg de la société ADI Sénégal ont été attraits hier à la barre des flagrants délits de Dakar pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux et trafic de migrants. Ils auraient ourdi un plan en confectionnant de faux documents pour faire voyager en Europe des personnes qui ne travaillaient pas au sein de l’entreprise. Pour leurs actes, ils encourent 2 ans, dont 6 mois de prison ferme.
Délibéré au 17 mai prochain. L’Europe continue d’attirer les jeunes africains en dépit des drames notés au quotidien. Khadidiatou Samba Sow en fait partie.
Son seul rêve est de regagner l’Europe pour y vivre dans l’espoir d’un avenir meilleur. C’est dans ces circonstances qu’elle a rencontré Mamadou Baldé qui l’a mise en rapport avec Cheikh Abdoulaye Touré, le comptable de la société ADI Sénégal.
Elle a soumis à ce dernier son désir de se rendre en France. Pour l’obtention du visa, Cheikh Abdoulaye Touré a promis de lui trouver une attestation de travail et des bulletins de salaires, moyennant 3 millions de francs CFA. La dame a accepté cette demande sans négocier, dans l’espoir de se procurer un visa afin de partir vivre en Europe.
Quelques temps après, le sieur Touré lui a remis une attestation de travail et des bulletins de salaires en la faisant passer pour l’assistante du Directeur général. Munie de ce document, la dame Khadidiatou Samba Sow est partie faire sa demande au consulat de France mais sa requête a été rejetée à trois reprises à cause de ses faux documents.
C’est ainsi que le consulat de France a saisi la Division des investigations criminelles (Dic) de même que Gabriel Bartolini, le Dg de ADI. Ce dernier a déposé une plainte lorsque les faux ont été découverts. Arrêté, Cheikh Touré a reconnu les faits qui lui sont reprochés.
Il ajoute avoir confectionné lesdits documents pour la dame avec l’aval de son directeur Gabriel Bartolini à qui il aurait remis les 3 millions de francs. Entendu à son tour, M. Bartolini nie en bloc les accusations. A la barre, Touré a réitéré ses déclarations faites à l’enquête préliminaire.
A l’en croire, c’est son co-prévenu qui lui aurait demandé de confectionner les faux documents. Dans sa narration des faits, son acolyte l’a joint au téléphone pour lui demander de gérer le montage de ce dossier. Ainsi, dit-il, il a confectionné les documents et a apposé sa signature scannée avant de lui remettre les 3 millions de francs Cfa.
Des propos balayés d’un revers de main par le directeur de l’ADI Sénégal, qui soutient mordicus que ce dernier a imité sa signature pour commettre cette manœuvre frauduleuse. Tout de même, il reconnait avoir reçu du comptable 3 millions de francs Cfa dans un autre cadre.
Le parquet estime dès lors que les faits sont constants et a requis 2 ans dont 6 mois ferme à leur rencontre. Etant tous les deux parties civiles et prévenus en même temps dans ce dossier, ils ont mutuellement formulé des dommages et intérêts.
L’avocat de Cheikh Touré, après avoir plaidé à titre principal la relaxe et subsidiairement l’application bienveillante de la loi pour son client, a réclamé 20 millions de francs Cfa pour toutes causes et préjudices confondus. Là où le conseil de Gabriel Bartolini demande 10 millions de francs pour la réparation du préjudice subi par son client. Délibéré au 17 mai prochain.