LE FSD/BJ ET LE GRAND PARTI SE DEMARQUENT DE MACKY
Conseil supérieur de la Fonction publique locale
Interpellés hier, mercredi 28 février, par Sud quotidien sur la place du nouveau Conseil supérieur de la fonction publique locale que le chef de l’Etat vient d’installer, Cheikh Bamba Dieye, leader du FSD/BJ, ancien ministre, et Dr Mamadou Moustapha Wone, responsable du Grand parti et Adjoint au maire de Pikine ont fustigé la création de ce nouvel organe. Ils estiment, en effet, que le Conseil supérieur de la fonction publique locale est un organe de plus destiné à caser une clientèle politique.
CHEIKH BAMBA DIEYE, LEADER DU FSD/BJ ANCIEN MINISTRE : «L’effort doit être porté sur les fonctionnaires des collectivités locales et pas sur une structures supra qui réfléchit sur du vent»
«Multiplier les institutions et les structures n’a pas vocation à aider les secteurs ciblés. Ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est de l’efficience. Et, si on a créé toutes ces institutions, de telle manière que leur vocation est d’aidée la collectivité locale, la décentralisation ou encore d’être un appui au dialogue social, elles ne seront pertinente que lorsqu’elles cesseront d’être des succursales politiques. On doit choisir des meilleurs experts à qui on confierait des tâches ponctuelles telles que je l’ai proposé à travers un Institut national stratégique. De ce point de vue-là, on gagnerait beaucoup en termes d’économies mais aussi de pertinence. Les fonctionnaires des collectivités locales ne se sentent pas véritablement concernés ni dans la protection sociale ni dans la transversalité entre les fonctionnaires de l’Etat et locaux. Ils ont énormément des difficultés.
Mais, au lieu de s’atteler à solutionner leurs problèmes réels, on crée à côté une structure de plus qui, à mon avis, n’a aucune utilité sinon à ajouter la réflexion à la réflexion ou du bruit au bruit. Tant et si bien qu’on se rendre compte que lorsqu’il s’agit de la Fonction publique locale, l’effort doit être porté sur les fonctionnaires des collectivités locales et pas sur une structures supra qui réfléchit sur du vent. Il en est ainsi de même que lorsqu’on réfléchit sur les territoires, l’essentiel des efforts doit être accès sur l’aide financière qu’on apporte aux collectivités locales mais pas l’argent qu’on distribue à des politiciens qu’on veut casier.
Je pense qu’on devrait chercher non pas à caser une clientèle politique, mais mettre sur pieds comme je l’ai proposé un Institut national stratégique à qui on va conférer les missions qu’exercent actuellement le HCCT et le CESE. Les experts et les praticiens seront plus pertinents et ça nous coûterait presque 4 à 5 fois moins que le coût cumulé de l’ensemble des structures budgétivores qui n’ont qu’une seule vocation, aider un homme d’état en mal de capacité à réagir, lui donner des moyens pour pouvoir caser X ou Y, pour se donner une longueur d’avance par rapport à la présidentielle. Et, ça ce n’est pas du développement, ce n’est même pas du patriotisme, c’est une monstruosité que rien n’explique et justifie».
DR MAMADOU MOUSTAPHA WONE, RESPONSABLE DU GRAND PARTI ET 1ER ADJOINT AU MAIRE DE PIKINE : «C’est une institution de plus destinées à caser une clientèle politique à l’image du HCCT et la CNDT»
«A mon avis, ce Conseil supérieur de la Fonction publique locale n’est rien d’autre qu’une institution de plus destinées à caser une clientèle politique à l’image du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et la Commission nationale du dialogue des territoires (CNDT). Je pense également que l’installation de cet organe montre un tâtonnement de la part du pouvoir actuel parce que depuis l’avènement de l’Acte 3 de la Décentralisation qui n’est toujours pas concrétiser à 100% au niveau des collectivités locales, le président de la République est toujours en train de chercher la bonne formule, surtout après la situation catastrophique dans laquelle cette réforme adoptée à la va-vite a plombé bon nombre de collectivités locales.
En plus, je pense que notre pays a d’autres priorités que la mise sur pieds de cette institution où on va nommer ou désigner 20 personnes qui n’apporteront rien de plus à la gouvernance locale. À mon avis, les collectivités locales ont plus besoin aujourd’hui de l’application de la deuxième phase de l’Acte 3 de la Décentralisation que de cette structure. Car, c’est ce qui va permettre à nos communes d’être viables et porteuses de développement. Aujourd’hui, hormis les villes de Dakar et Pikine, toutes les autres collectivités locales, y compris la ville de Guédiawaye dont le budget est de 2 milliards, ne parviennent pas à faire efficacement leur travail».