LE GARDE DES SCEAUX FAIT LA PART DES CHOSES
Me Sidiki Kaba distingue "le député Khalifa Sall" de "quelqu’un qui avait maille à partir avec la justice"
Saly-Portudal (Mbour), 19 août (APS) – Le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba a précisé, samedi à Saly-Portudal (Mbour), que "ce n’est pas le député Khalifa Sall qui a été arrêté mais plutôt quelqu’un qui avait maille à partir avec la justice" à partir d’un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE).
"Je ne commente pas le reste. Toutes les voies de recours dont il (Khalifa Sall) doit user, parce qu’il a été mis en prison, il est en train de l’user. Ça été devant la Cour d’appel, ça l’est actuellement devant la Cour suprême", a insisté le ministre en marge de l’assemblée générale ordinaire de l’Union des magistrats du Sénégal (UMS).
L’un des avocats du maire de Dakar, Me Ciré Clédor Ly a récemment soutenu que son client Khalifa Sall incarcéré depuis mars dernier pour "détournement de deniers publics" ne doit "plus être en détention" parce qu’élu député lors des élections législatives du 30 juillet dernier.
"L’antériorité des faits par rapport à son élection, c’est un autre problème. Et lorsque le débat sera posé, la justice répondra, en tenant compte des éléments que sont l’inviolabilité ou l’immunité d’un député. Mais, ce n’est pas un député qui a été arrêté", a martelé le Garde des sceaux.
Selon lui, le "débat pernicieux médiatico-politique" qui est aujourd’hui posé est "un harcèlement tendant à violer l’esprit de l’indépendance et la conscience des magistrats, pour faire croire qu’aujourd’hui, il y a une violation des textes".
Le magistrat compétent prendra les décisions qu’il faut lorsqu’il aura sur sa table le dossier, a dit Me Sidiki Kaba qui ajoute que "l’Etat du Sénégal a ses avocats, Khalifa Sall a ses avocats et tous ensemble ils vont se battre et, à la suite d’un débat contradictoire, une décision sera rendue".
Et le ministre d’ajouter que "ce qui est certain, ne plongeons pas dans la confusion, dans la volonté de dire que le Sénégal viole les textes internationaux et la Constitution. Cela n’existe pas".
Selon lui, "le Sénégal respecte sa Constitution et ses engagements internationaux et, à travers sa justice, jugera lorsque les questions de droit lui seront posées".
"Ceux qui plaident dans la rue, laissons-les plaider dans la rue. Il y a un temple où on doit plaider, c’est celui de la justice. Mais ce n’est pas dans les studios (de radio ou de télévision) ou dans la rue que l’on gagne des procès. Un procès, il est défendu devant ceux qui sont qualifiés constitutionnellement pour prendre les décisions", a fait remarquer Me Kaba.
Il a souligné que "la loi est bien faite et évolue en fonction des situations. Et lorsque la décision de justice sera donnée de façon définitive, tous les sénégalais sont libres de commenter une décision de justice".
Me Sidiki Kaba qui a dit s’abstenir, en sa qualité de garde des sceaux, de commenter les décisions de justice a appelé à "laisser la justice suivre son cours".