LE MÉDIATEUR DE LA RÉPUBLIQUE SENSIBLE AU CAS DES 400 AGENTS D’HYGIÈNE VICTIMES DONT L’INDICE SALARIAL A ÉTÉ MAL CALCULÉ
L’ancien agent du service national d’hygiène Ousmane Sall a profité lundi d’une rencontre du médiateur avec divers secteurs socioprofessionnels à la gouvernance de Thiès, pour lui soumettre le cas de ses quelque 400 collègues
Thiès, 27 août (APS) - Le médiateur de la République Alioune Badara Cissé a promis de se pencher sur le dossier de plus 400 agents du Service d’hygiène qui courent depuis 18 ans derrière près de 3 milliards d’arriérés, après avoir été victimes, selon l’un d’eux, d’une "erreur" dans le choix de leur point d’indice salarial.
"C’est très dur", a dit Alioune Badara Cissé, promettant d’étudier la question pour voir ce qu’il est possible de faire, en relation avec les services concernés.
L’ancien agent du service national d’hygiène Ousmane Sall a profité lundi d’une rencontre du médiateur avec divers secteurs socioprofessionnels à la gouvernance de Thiès, pour lui soumettre le cas de ses quelque 400 collègues, qui selon lui, courent depuis 18 ans derrière des arriérés qu’il a estimés à "près de 3 milliards" de francs CFA.
Selon M. Sall, les concernés ont été victimes d’une "erreur" de classement qui les a fait toucher presque le dixième de leur salaire normal pendant presque 20 ans, soit de 1983 année de leur recrutement à 2001, quand ils ont été rétablis.
Recrutés en 1981 au titre de la première promotion du Service national d’hygiène, après deux ans de formation dans une école civile dénommée Agents sanitaires, ils auraient été classés à leur sortie suivant l’indice de leur établissement, en lieu et place de celui qui sied à leur statut de paramilitaires.
Cette grille indiciaire 436, était selon lui celui des anciens policiers de 1966.
"L’école est civile mais nous sommes des paramilitaires régis à l’instar de l’administration pénitentiaire et douanière", a expliqué Ousmane Sall.
"Quelque temps après, nous avons attiré l’attention de l’Etat sur le fait que nous sommes des paramilitaires", a-t-il raconté. Une réclamation restée sans suite.
En vertu du devoir de réserve, ils n’ont pu faire "aucun agissement", pour rentrer dans leurs droits. Il a fallu attendre l’alternance politique de 2000, avec l’arrivée du président Abdoulaye Wade, pour qu’en 2001, ils soient rétablis dans leur droit, avec leur alignement à l’indice 1053/1816.
"Depuis lors, ils recevaient plus de 300.000 francs CFA", a-t-il dit faisant remarquer la différence par rapport aux "38.000 à 48.000 francs" CFA qu’ils percevaient jusque-là. Ils avaient alors demandé à ce que la mesure soit rétroactive.
"Nous avons été voir l’ancien directeur de cabinet du président de la République Oumar Youm, qui nous avait indiqué que nous ne pouvions être payés, parce que le montant (des arriérés) était très important", a-t-il ajouté.
Selon lui, les membres de leur collectif d’alors avaient même consenti à se contenter de la moitié de leur dû. Malgré cela, il n’y a eu aucune avancée, près de 20 ans après, a déploré Ousmane Fall, dont la carrière a pris fin depuis février dernier.
Il note que le paiement de ces arriérés pourrait aider à revaloriser les maigres pensions des ayants-droit retraités parmi eux. "C’est pour cette raison que nous sommes venus dire au médiateur que nous avons été lésés".