LE PDS SOUS TRÈS HAUTE SURVEILLANCE
Depuis un certain temps, rien de ce qui se passe ou se décide à l’intérieur des partis d’opposition, et surtout du premier d’entre eux, le Pds, n’échappe au gouvernement
Il est peu probable que le pouvoir de Macky Sall se laisse surprendre par les actions de l’opposition au matin du 19 avril. Depuis un certain temps, rien de ce qui se passe ou se décide à l’intérieur des partis d’opposition, et surtout du premier d’entre eux, le Pds, n’échappe au gouvernement.
Les états-majors politiques se préparent tous à ce que certains présentent comme la Grande Querelle du 19 avril 2018. Certains ont dû faire leur la déclaration de Madiambal Diagne dans sa chronique, selon laquelle «le 19 avril sera le premier tour de la présidentielle». Pour ce qui concerne le camp présidentiel, il suit de très près les préparations de ses adversaires.
Le Quotidien a appris que le pouvoir a trouvé le moyen de s’informer à la source des préparatifs du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de ses alliés, en vue de déstabiliser les Forces de l’ordre dans la journée du jeudi 19 avril. C’est à partir de ces sources que les autorités savent que «Karim Wade injecte à partir de ce mardi, des moyens pour financer les structures du Pds, les partis alliés, ainsi que les personnes qui se chargeront de créer des foyers de tension dans plusieurs zones de la capitale». Les mêmes sources assurent qu’en plus de Karim Wade, des leaders comme Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall et Pape Diop, seront mis à contribution.
D’ailleurs, depuis un certain temps, les mouvements des leaders de l’opposition, ainsi que des personnalités les plus en vue, sont bien surveillés par les Forces de l’ordre. Tout ce que fait le Comité directeur du Pds, ainsi que les organisations affiliées (Ujtl, Fncl, Meel, Mouvement des femmes et autres), est rapporté aussitôt aux plus hautes autorités. Les services de renseignement d’autre part, ont ciblé un certain nombre de personnes, présentées comme étant les plus actives dans l’organisation de la manifestation prévue le 19, pour qu’elles fassent l’objet d’une très étroite surveillance.
Le renforcement de la sécurité autour de certains bâtiments officiels et des ministères dans des endroits névralgiques de la ville est aussi suggéré, afin d’éviter que la colère et la frustration des manifestants ne s’y déversent.
Avec toutes ces mesures conservatoires, il reste à savoir si les leaders du Pds et leurs alliés auraient un Plan B, autrement, ils auront d’énormes difficultés pour se mouvoir en toute aisance au jour J.
mgueye@lequotidien.sn