LE PS DIT OUI À MACKY SALL
Présidentielle en 2019 et référendum
Après la sortie de son Secrétaire général mardi, approuvant le septennat et la Présidentielle en 2017, le Parti socialiste soutient la décision du président de la République de se conformer à l’avis du Conseil constitutionnel comme «demandé solennellement et publiquement par l’ensemble des partis de Benno bokk yaakaar», a indiqué Abdoulaye Wilane.
Le porte-parole du Ps a exhorté tous les intellectuels à lire «minutieusement, attentivement, studieusement» l’avis rendu par les 5 «sages» pour que les «débats puissent prendre de la hauteur». Pour lui, il ne serait pas de trop que cet avis soit traduit dans toutes les langues nationales pour que les citoyens soient «édifiés» sur le travail sérieux des magistrats. Le Secrétariat exécutif a déclaré qu’il «votera et fera voter le ‘’oui’’» au référendum du 20 mars.
Wilane : «Ceux qui parlaient de la candidature ont été rappelés à l’ordre»
Les sorties répétées dans la presse de certains responsables du Parti socialiste sur la question de la candidature ont été «dénoncées» par le Secrétariat exécutif qui s’est réuni hier. Abdoulaye Wilane a déclaré que tous ceux qui ont agité le sujet en dehors des instances «ont été interpellés et rappelés à l’ordre». Il a révélé la mise en place d’un dispositif composé de «sages et de camarades d’une probité avérée pour rencontrer les uns et les autres afin de leur rappeler les principes de la camaraderie, le patriotisme de parti et ce que doit être la conduite d’un militant dans le cadre des intérêts supérieurs d’un parti».
Toutefois, il a reconnu qu’un parti qui vit peut être «traversé par des divergences, de points de vue, d’appréciations et d’analyses mais cela doit se faire dans le respect de la camaraderie qui n’est pas l’inimitié». Le Ps s’est, par ailleurs, félicité du «dénouement heureux» dans le bras de fer qui opposait le maire de Dakar, Khalifa Sall, au ministre du Renouveau urbain et du cadre de vie, Diène Farba Sarr, sur l’aménagement de la Place de l’Indépendance.
Cheikh Oumar Sy, député Bby (Bës du nakk), contre les 7 ans
Le député membre de Bës du nakk (majorité) constate, «à titre personnel», qu’«après avoir entretenu pendant 5 ans le respect d’une promesse, le chef de l’Etat revient sur sa parole et se trahit lui-même». Outre le caractère «gênant» d’un tel revirement, Cheikh Oumar Sy considère qu’au lieu d’arbitrer selon ses «désirs», Macky Sall aurait mieux fait d’«intégrer l’avenir et la postérité».
Le camarade de parti de Mansour Sy Djamil juge, par conséquent, la tenue du référendum «précipitée», sans compter le coût financier à supporter pour un pays qui est «pauvre» alors qu’«il pouvait le coupler avec les Législatives prochaines». La date retenue du dimanche 20 mars lui semble également «très mauvaise» parce que coïncidant avec le Dimanche des Rameaux, fête importante pour la communauté catholique.
NON-VERROUILLAGE DU NOMBRE DE MANDATS DE MACKY
Attention au syndrome Wade !
A moins qu’une disposition transitoire vienne préciser que le mandat en cours constitue un premier pour le candidat sortant, Macky Sall, l’on pourrait revivre le syndrome du troisième mandat qui avait chauffé le pays durant les dernières années de règne de Abdoulaye Wade. Le président de la République, réélu en 2019, pourra emprunter la chanson wadienne. D’où la nécessité pour nombre d’observateurs qui sont s’exprimés dans les réseaux sociaux, de surveiller la version définitive du projet de révision constitutionnelle qui sera soumis au référendum du 20 mars prochain.
En 2010, l’auteur de la Constitution de 2001, qui a été révisée en 2008, avait soutenu que son premier mandat démarrait en 2007 au lieu de 2000. Par conséquent, il avait droit à un «second et dernier mandat» à partir de 2012. Voilà une autre disposition à verrouiller.