«LE PS SIGNE SA RUPTURE AVEC BBY DANS NOTRE COMMUNE»
Plus loin avec … Ousmane Faye, candidat déclaré à la mairie de Hann-Bel Air
A Benno Bokk Yaakaar, les premières frictions viennent de Hann-Bel Air. Le Parti socialiste communal, sous la houlette de son Secrétaire général, rompt les amarres avec la coalition présidentielle en perspective des Locales du 23 janvier. Dans cet entretien, Ousmane Faye, candidat déclaré pour diriger la mairie, appelle ses camarades de parti à s’émanciper de Bby.
Quelle est la situation de la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la commune de Hann-Bel Air ?
Au niveau de Hann-Bel Air, nous avons un Benno bokk yaakaar du sommet, théorique et non un Benno qui reflète les aspirations des différents partis qui composent cette coalition. En un mot, il n’y a pas de Benno bokk yaakaar. Cette coalition n’existe que lorsqu’il s’agit d’aller aux élections. Et même dans ce cas de figure, les gens y vont seuls. En 2019, j’ai battu campagne seul, sans Benno mais pour faire gagner Benno. Et il y a beaucoup de leaders qui ont fait ça. Aujourd’hui, je considère que sur le papier, il n’y a plus de Benno parce que le Ps signe sa rupture avec Benno bokk yaakaar dans la commune de Hann-Bel Air. Et j’appelle tous les Socialistes à faire de même pour ces élections locales. Si l’Apr veut toujours de ce Benno, il faut qu’on renégocie ce que veut dire ce terme. On ne peut pas parler de Benno uniquement pour aller aux élections. Mais quand il s’agit de responsabiliser des gens, ce n’est que l’Apr qui est concernée. Les gens confondent Benno et Apr. Pour ces élections locales, nous nous sommes positionnés depuis 2016. A chaque fois qu’il y a des élections, nous nous sommes abstenus de présenter des candidats. Nous avons toujours privilégié les candidatures de l’Apr sous réserve qu’ils nous soutiennent quand nous aurons besoin d’eux. Aujourd’hui, l’Apr refuse de nous soutenir. Donc, elle ne veut pas de Benno. Raison pour laquelle, nous signons la rupture avec Bby.
Donc, vous maintenez votre candidature ?
Ce n’est plus un débat. Je serai candidat quoi qu’il advienne. Nous y travaillons depuis 2016 et la direction du Ps le sait
A votre avis, tout est fait pour promouvoir la candidature de la députée Ndèye Fatou Diouf, responsable de l’Apr à Hann-Bel Air ?
Tout est fait pour promouvoir sa candidature et nous mettre devant le fait accompli. Ils organisent des réunions pour parler de mobilisation en vue d’aller sur le terrain mais on n’a pas encore de candidat. Tout est fait pour que cette dame soit la candidate de Bby. Et si cette candidature est confirmée, Bby perdra lamentablement parce que cette dame n’ose même pas se balader dans les rues de Hann. Elle est minoritaire parce que rejetée par les populations. Son mandat de parlementaire n’a rien servi à la commune. La plupart des mouvements et partis de Benno rejettent cette candidature. Même Rewmi qui vient d’arriver dans la majorité présidentielle s’organise pour contrer la candidature de Ndèye Fatou Diouf. La réalité est que cette dame ne peut pas porter notre candidature. Même si elle pouvait la porter, ce n’est ni normal ni juste parce qu’elle a été candidate à toutes les élections. Et les autres ? L’esprit de Benno est de gagner ensemble et gouverner ensemble. A Hann Bel Air, ce sont toujours les mêmes qui sont servis : les gens de l’Apr. Il y a une logique d’accaparement, de gourmandise et de ne rien laisser aux autres. Dans la logique de l’Apr, les autres partis de Bby servent de bétail électoral. Nous constituons une alternative crédible. Je suis le seul candidat qui a très tôt fait face au maire Babacar Mbengue. Nous avons les moyens de gagner cette élection et nous voulons la gagner.
Avez-vous le soutien de la direction du Parti socialiste ?
J’ai informé la direction et l’instance départementale du parti de ma détermination à aller à ces élections quelle que soit leur position. Nous considérons que nous avons la majorité et la vérité avec nous. Le bon sens voudrait que lorsque vous soutenez des gens à de multiples reprises depuis 2012, que ces personnes en fassent de même au moins une fois. S’ils ne le font pas, c’est parce qu’ils ne veulent pas de Benno mais d’un Benno-Apr. Nous n’avons pas la vocation d’être d’éternels souteneurs. Nous avons les idées pour apporter un changement. Nous avons le potentiel électoral et les capacités d’opérer l’alternative et le changement nécessaire. Nous sommes à l’ère de l’Acte 3 de la décentralisation et donc, il faut un certain nombre de compétences pour bien gérer une mairie. Malheureusement, la dame de l’Apr n’incarne pas cela.
Pourtant la députée Ndèye Fatou Diouf aurait le soutien du Président Macky Sall…
Il semblerait qu’elle est soutenue par le président de la République et l’Apr. Ça nous pose problème et cela veut dire que l’esprit de Benno n’est pas là. Notre candidature a été validée par Ousmane Tanor Dieng avant son départ en France. Aujourd’hui, nous bâtissons une coalition avec Ldr/Yeesal, le Grand parti de Malick Gakou, A3J, le Pds mais aussi des responsables de l’Apr. Dans cette coalition portée par le Ps, il y a également le Crd, Bokk gis gis, Geum sa bopp et d’autres partis et mouvements. Nous avons bâti une coalition qui transcende les partis de Benno. J’invite le président de la République à parler avec ses camarades de l’Apr et leur dire de revoir leurs prétentions. Sinon, l’opposition va se maintenir dans la commune. J’invite tous les camarades socialistes et les autres responsables de parti de Benno à refuser le diktat de l’Apr
Pour vous, le Ps doit partir seul à ces élections locales ?
J’invite, au-delà du Ps, tous les partis de Benno à aller se peser. Aujourd’hui, nous ne connaissons pas le poids politique de chaque composante de la coalition. J’appelle le Ps à se ressaisir. Les responsables de la nouvelle génération n’ont qu’à bâtir leurs coalitions pour aller à ces élections et se peser. Benno a presque 10 ans. Les choses ont changé. Il y a de nouvelles forces politiques, de nouvelles générations d’hommes et de femmes politiques. Si nous voulons mesurer notre poids électoral, le Ps doit promouvoir des candidatures socialistes. Il faut sortir de ces coalitions hétéroclites qui sont basées sur des calculs de postes. C’est purement pécuniaire. Notre coalition est ouverte à toutes les forces locales. Il ne faut pas qu’on revête ces élections locales d’une dimension nationale. C’est secondaire. Ce sont des élections locales et, donc, des forces locales qui seront en compétition. Le bilan du maire sortant est négatif malgré ses deux mandats. On refuse au président de la République 3 mandats, les maires doivent aussi s’appliquer ce principe. Même à Dakar, le Ps doit avoir un candidat à la Ville. S’il y a des responsables socialistes qui sont intéressés, ils n’ont qu’à sortir du bois et s’assumer.