«LE SÉNÉGAL N’A JAMAIS ÉTÉ AMÉNAGÉ»
L’aménagement reste l’un des plus grands problèmes que connaissent les collectivités locales sénégalaises, selon Oumar Gueye

L’aménagement reste l’un des plus grands problèmes que connaissent les collectivités locales sénégalaises. La cause, selon le ministre de l’Aménagement des Collectivités territoriales et du Développement des territoires, Oumar Guèye, est que le pays n’a jamais été aménagé. un Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT) a été validé par le président de la république.
En réponse aux préoccupations des conseillers, dont des élus à la tête de communes, le ministre de l’Aménagement des Collectivités territoriales et du Développement des territoires, Oumar Guèye, a reconnu que le Sénégal n’a pas été aménagé. « L’aménagement du territoire doit être à la base du développement économique et social du pays. Cela consiste à dire que dans tant d’années, nous allons avoir besoin d’espaces pour construire des lignes haute tension et on fait des réserves de terrains pour cela. Aménager, c’est faire de sorte qu’on ne connaisse pas de problèmes en voulant construire des routes, des universités, des hôpitaux ou encore en voulant utiliser des zones pour les besoins de l’agriculture, du tourisme ou de l’urbanisation», a regretté le ministre et maire de la commune de Sangalkam. Il faut, selon lui, penser à réserver les zones des oléoducs, de gazoduc dans le cadre d’une intégration sous régionale avec la découverte du pétrole et du gaz.
«Malheureusement au Sénégal, chacun fait son propre plan directeur d’urbanisme et d’aménagement. Les choses ne doivent pas se faire de cette manière, un pays doit avoir un plan d’aménagement. Quiconque vient pour dire ce qu’il veut faire, on lui montre la zone réservée à l’agriculture ou au tourisme», soutient-il. Pour le ministre, la solution est trouvée par le Chef de l’Etat Macky Sall qui a validé la Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT). Il ajoute que l’Agence Nationale d’Aménagement des Territoires a déjà fait le travail depuis quelques années avec un document bien fourni où rien n’a été laissé au hasard.Il rappelle qu’au mois de décembre prochain, le président de la République va présider un conseil présidentiel sur l’aménagement des territoires.
AMINATA TOURE : «LE PRESIDENT COMPTE SUR LES MAIRES POUR REALISER LES POLITIQUES PUBLIQUES»
Des décisions seront prises à l’issue de cette réunion avant la signature de décrets et d’arrêtés. «Tout le monde va se référer au Plan National d’Aménagement et de Développement des Territoires (PNADT)», souligne-t-il. Il ajoute que ce plan national est très bien attendu par les acteurs des collectivités locales, car un pays ne peut pas se développer sans un plan d’aménagement. «C’est cette planification qui permet à un pays de pouvoir maîtriser toutes les questions liées à son développement », a-t-il déclaré hier, lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire du CESE. En réponse aux questions des intervenants sur le manque de financement, il cite l’augmentation du Fonds de Dotation de la Décentralisation qui est passé de 12 milliards en 2012 à 54 milliards de francs en 2019, de même que le Fonds d’Equipement des Collectivités Territoriales qui est passé de 12 milliards 500 en 2012 à 26 milliards en 2019, sans compter la Contribution Economique Locale (CEL) qui impacte l’ensemble des communes. En dehors de ces problématiques, il y a également le problème qui concerne les départements qui n’ont pas de fiscalité propre. Pour la présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental, Aminata Touré, le président de la République compte sur les maires et présidents de conseils départementaux pour réaliser les différentes politiques publiques ainsi que les missions régaliennes de l’Etat. Pour cela, elle souhaite que les maires qui sont les plus proches des populations puissent être impliquées de même que les présidents des conseils départementaux. «Toutes ces questions, ainsi que d’autres, ont été concentrées dans l’avis qui a été soumis au vote et adopté à l’unanimité », a-t-elle dit hier, lors de l’ouverture de la deuxième session ordinaire portant sur la contribution évolutive du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) sur l’acte 3 de la décentralisation. Les plénières reprennent lundi prochain.