LES ACTEURS DU DIALOGUE POLITIQUE EN QUÊTE DE CONSENSUS
Les acteurs du dialogue politique n’ont pas obtenu de consensus autour des différentes propositions faites par la Société civile et le pôle de l’opposition sur les autorités en charge de l’organisation et de la gestion des élections et des médias
Lors de la session d’hier, mardi 10 mars, les acteurs prenant part au dialogue politique n’ont pas obtenu de consensus autour des différentes propositions faites par la Société civile et le pôle de l’opposition sur les autorités en charge de l’organisation et de la gestion des élections et des médias. Ce sont les avis de Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3D, et de Djibril Gningue Secrétaire exécutif de la Plateforme des acteurs de la Société civile pour la transparence des élections (Pacte), tous représentants de la société civile au dialogue, qui gardent tout de même espoir car estimant que le pôle de la majorité reste ouvert à l’amélioration de l’existant.
La commission cellulaire du dialogue politique s’est réunie hier, mardi 10 mars, pour discuter sur les différentes propositions faites par les pôles concernant les autorités en charge de l’organisation et de la gestion des élections et des médias. Encore une fois de plus, les acteurs ne sont pas tombés d’accord sur aucune des propositions faites par les représentants de la société civile tout comme ceux de l’opposition. En effet, Djibril Gningue du Pacte informe que le débat a été engagé après la présentation de leur proposition faite à la suite de celle de l’opposition. Concernant les échanges, il indique que «le débat a été très argumenté». Ce qui n’a pour autant pas permis de trouver un consensus. Il dira à cet effet qu’«en fin de compte, il n’y a pas eu de consensus». Même son de cloche du côté du Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, qui informe qu’en l’absence de points de convergence, il a été demandé aux pôles de réfléchir sur les différentes propositions, dans le but de trouver un consensus lors de la prochaine plénière.
LA MAJORITE OUVERTE A TOUTE AMELIORATION
Quel a été le point d’achoppement ? Sur ce point, M Gningue dira que « même si les débats se sont déroulés dans les règles de la «bienséance», il y a eu tout de même «quelques frémissements». En effet, l’expert électoral explique que cela est dû aux propos de certains représentants de la majorité qui estimaient que les propositions de la société civile étaient pertinentes et méritaient d’être étudiées. Mieux, poursuit-il, au nom du pôle du pouvoir, le coordonnateur Benoit Sambou avait fait comprendre que leur camp est ouvert à toute amélioration de l’existant institutionnel et non de tout remettre en cause. En termes clairs, la majorité ne semble pas emballée par la proposition faite par l’opposition.
L’OPPOSITION POUR LA MISE A L’ECART D’ALY NGOUILLE NDIAYE
Que propose, en réalité, l’opposition ? Dans le document présenté par le coordonnateur du pôle de l’opposition Déthié Fall de Rewmi, il ressort que les adversaires du régime de Macky Sall veulent «une Haute Autorité Indépendante chargée d’organiser et de gérer les élections, afin de redonner la confiance entre acteurs». C’est-à-dire, de retirer la gestion des élections des mains du ministère de l’Intérieur. Pour ce qui est de l’autorité en charge de la gestion des médias «publics», l’opposition propose «une haute autorité des médias, un organe indépendant doté de pouvoirs et de moyens, impliqué dans la procédure de nomination (proposition de liste de dirigeants potentiels parmi lesquels l’Exécutif fera son choix)».
Les membres de la société civile ont mis sur la table deux suggestions. La première, considérée comme «la proposition minimale» par Djibril Gningue porte sur la création d’un «Ministère chargé des Elections et de la Modernisation du système partisan». La société civile pense que ce département ministériel devra être conduit par une personnalité consensuelle sur la base des critères de neutralité et d’impartialité. La deuxième option «plus avancée», informe M. Gningue, concerne l’instauration d’un modèle de gestion tripartite et mixte. Ce modèle tripartite consiste à repartir la gestion électorale entre les trois structures suivantes : le ministère de l’Intérieur, la Délégation générale des élections et enfin une Direction du Fichier Electoral (Dfe). A noter, par ailleurs, que les membres de la société civile restent optimistes quant à l’obtention d’un consensus demain, jeudi. Si le Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, se limite à garder espoir, son collègue M Gningue du Pacte explique que «l’espoir est permis». Cela, dès l’instant que le coordonnateur de la majorité n’a pas rejeté formellement, ni les propositions de la majorité ni celles de la société civile. Rendez-vous est donné pour la session de jeudi prochain.
BULLETIN UNIQUE, ELECTION DES ADJOINTS AU MAIRE ET AU PRESIDENT DE CONSEIL DEPARTEMENTAL : Général Niang opte pour des concertations inter-pôles
Les nombreux blocages notés sur certains points au niveau du dialogue politique seraient-ils à l’origine du changement d’approche au sein de la Commission cellulaire du dialogue politique ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Général Mamadou Niang, président de ladite commission cellulaire et son équipe semblent opter pour une autre approche, afin de rapprocher les positions, lors de la plénière d’hier. En effet, renseigne Djibril Gningue Directeur exécutif du Pacte, «sur les questions se rapportant à l’élection des adjoints pour les collectivités locales, sur le bulletin unique et sur la proposition des non-alignés pour une Haute autorité pour l’Observatoire de la démocratie, il a été retenu de faire des concertations inter-pôles jusqu’au 19 mars». Il en est de même pour le Directeur exécutif de l’Ong 3D, Moundiaye Cissé, qui renseigne qu’il a été décidé de permettre aux acteurs d’arrondir les angles, d’ici la prochaine session. Il indique que «entre temps, ils (dialogueurs) ont demandé à ce qu’on réfléchisse sur les différentes propositions pour arriver à une proposition consensuelle, jeudi prochain. Mais, c’est en dehors des plénières. L’idée, c’est d’arriver à un consensus sur les organes de gestion des élections».