LES CADRES LIBÉRAUX BRANDISSENT LA LOI PÉNALE ET ÉLECTORALE
Eligibilité du candidat du Pds Karim Wade - La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) se porte-en-faux contre les propos tenus par le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, et le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye
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La Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) se porte-en-faux contre les propos tenus par le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, et le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, sur la supposée «inéligibilité» du candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds). Dans une déclaration rendue publique hier, mardi, les libéraux citent la loi pénale et la loi électorale pour confirmer l’éligibilité de leur candidat à la présidentielle de 2019.
La polémique sur l’éligibilité ou pas du candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds), Karim Wade, présentement à Doha, ne désemplit toujours pas. Pour répondre aux sorties du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et celui de la Justice, Ismaïla Madior Fall, qui soutiennent mordicus que le fils de l’ancien président n’est pas éligible à la présidentielle du fait de sa condamnation à 6 ans de prison ferme, les libéraux sont sortis de leur réserve.
Dans un communiqué parvenu à la rédaction, la Fédération nationale des cadres libéraux (Fncl) convoque des dispositions légales pour prouver la recevabilité de la candidature de Karim Wade. Citant ainsi le verdict de la Crei, les cadres libéraux estiment que «l’arrêt condamnant Karim Wade n’a nullement prévu la déchéance de ses droits civils et politiques, malgré la réquisition du ministère public demandant l’interdiction à M. Karim Wade “d’exercer des droits civiques, civils et de famille mentionnés à l’article 34 du Code pénal“».
Pour eux, la réponse du juge est sans équivoque d’autant plus qu’il soutient «qu’en vertu des dispositions de l’article 35 du Code pénal, les tribunaux ne prononcent cette interdiction (la déchéance de ses droits) que lorsqu’elle aura été autorisée ou ordonnée par une disposition particulière de la loi». Rapportant toujours le verdict de la Crei, les cadres libéraux rappellent que le juge avait indiqué que «l’article 163 bis du Code pénal qui prévoit et réprime le délit d’enrichissement illicite, n’autorise ni n’ordonne l’interdiction mentionnée à l’article 34 précité» et qu’il y avait lieu «dans ces conditions, conclut le juge, de ne pas prononcer la déchéance des droits civils et politiques de Karim Wade».
Poursuivant leur argumentaire pour fonder l’éligibilité de leur candidat, en exil à Doha, la Fncl fait également appel à la loi électorale qui, à leur avis, épargnerait Karim Wade «du fait de l’incidence nulle de cette condamnation supérieure ou égale à 5 ans sur sa qualité d’électeur, contrairement à ce que soutient Aly Ngouille Ndiaye». Ils contredisent ainsi le ministre et soutiennent que leur candidat s’est déjà inscrit sur les listes électorales. Se basant sur l’article 4 du décret 2016- 1535 du 29 septembre 2016 et du 19 août 2016, ils estiment que Karim Wade a bien rempli la formalité exigée d’un citoyen déjà figurant sur la liste électorale.
Par conséquent, la Fncl reste formelle que «sur le plan essentiellement juridique, les adversaires de Karim sont désarmés et mélangent, à dessein ou par ignorance, la question d’inscription sur les listes électorales et la question de l’éligibilité. Ce sont deux questions différentes qui se placent d’ailleurs à deux moments différents du temps. Pour Karim, la première question est déjà résolue».