LES FLOPS ET LES PERDUS DE VUE LORS DE LA SESSION BUDGETAIRE
Les députés ont bouclé ce 12 décembre, le marathon budgétaire de la Loi de Finances Initiale (Lfi) 2021. Une session marquée par l’absence d’importantes figures et des députés se sont illustrés par des échanges d’invectives et d’injures
Les députés ont bouclé, le 12 décembre dernier, le marathon budgétaire de la Loi de Finances Initiale (Lfi) 2021. Une session marquée par l’absence d’importantes figures de la 13e législature dont Ousmane Sonko, El Hadji Issa Sall, Moustapha Cissé Lo, Pape Diop, Farba Ngom et Déthié Fall. Pour leur part, les députés Aïssatou Sow Diawara, Woraye Sarr et Seydou Dianko se sont illustrés par des échanges d’invectives et d’injures qui feraient pâlir de honte un charretier.
Certaines voix n’ont pas résonné cette année au sein de l’hémicycle. Leur ombre n’a même pas plané dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Pourtant, à eux seuls, Ousmane Sonko, El Hadj Issa Sall, Moustapha Cissé Lo, Farba Ngom et Déthié Fall tenaient en haleine l’assistance. Ces derniers se livraient, pendant les séances plénières, à une rude bataille d’opinion au cours des débats. Mais cette année, la plupart d’entre eux ont brillé par leur absence lors de la session budgétaire qui s’est terminée à huis clos. Parmi ces perdus de vue, celui qui a le plus manqué à l’hémicycle, c’est Ousmane Sonko connu ses diatribes contre les membres du gouvernement qui défilent à l’Assemblée nationale. Malgré les nombreuses critiques sur son absence, le leader de Pastef est resté indifférent, préférant s’occuper de la remobilisation et de la réunification de l’opposition affaiblie par le ralliement d’Idrissa Seck à la mouvance présidentielle. Ousmane Sonko ne s’est présenté qu’une seule fois à l’hémicycle lors du marathon budgétaire.
Sur siège éjectable, le député El Hadji Issa Sall s’était illustré, lors du vote du projet de budget du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, par une intervention de haute facture sur la question de l’accès du Sénégal au Vaccin contre la Covid-19 et la nécessité de promouvoir la recherche dans les universités sénégalaises. Depuis, il a complètement disparu de la circulation.
L’ancien candidat du Parti de l’Unité et du Rassemblement (Pur) à la dernière présidentielle est introuvable à l’hémicycle de la Place Soweto. Concentre-t-il ses efforts sur la massification de son parti qu’il a récemment créé afin d’aller aux locales? Les prochains jours nous édifieront. L’ancien maire de Dakar, Pape Diop, fait partie de ceux qui se font le plus désirer à l’Assemblée Nationale. Élu député sous la bannière de la coalition Wattu Sénégal, le leader de la Convergence Démocratique Bokk Gis Gis n’a pas assisté à une seule plénière durant la session budgétaire pour l’exercice 2021. L’ancien occupant du Perchoir a décidé de laisser le terrain à ses lieutenants à l’image de Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly qui tire tout sur ce qui bouge dans le «Macky».
DETHIE FALL, «L’EXTINCTION DE LA VOIX DU REWMI»
Il s’était fait remarquer lors du vote du budget du ministère de l’Agriculture. Dans un discours guerrier, Déthié Fall s’était violemment pris au régime du Président Macky Sall alors que son mentor Idrissa Seck venait de rejoindre la mouvance présidentielle. Paraphrasant Idrissa Seck, il avait soutenu que la vision de Macky Sall s’arrête à Diamniadio.
En réaction à cette sortie musclée de son lieutenant contre son nouvel allié, le Président du CESE n’a pas hésité à le sanctionner en le démettant de son poste de vice-président de Rewmi. Depuis, Déthié Fall a «déserté» le bâtiment de la Place Soweto. Dans la majorité parlementaire, Moustapha Cissé Lô qui lorgnait le fauteuil de Moustapha Niasse n’a peut-être pas digéré encore sa disgrâce. Alors qu’il a été exclu de l’APR par Macky Sall, ce dernier a activé ses ouailles pour destituer El Pistolero de son poste de vice-président de l’Assemblée nationale. Depuis, le très tonitruant ancien président du Parlement de la Cedeao reste aphone sur la scène politique. D’ailleurs, il semble avoir mis une croix sur la représentation nationale. La même démarche est adoptée par son ennemi juré Farba Ngom. Fougueux et provocateur, le député-maire des Agnam qui monte tout le temps au créneau pour défendre l’action gouvernementale n’a pas assisté aux plénières du vote du budget 2021.
SEYDOU DIANKO MENACE DE TABASSER BARA DOLLY, WORAYE SARR ET AISSATOU SOW DIAWARA SE CREPENT LE CHIGNON
Comme les années précédentes, la session budgétaire qui vient de finir a été une occasion pour certains parlementaires pour solder leurs comptes. Des députés se sont illustrés par des propos au ras des pâquerettes, ternissant davantage l’image si écornée de l’hémicycle. Parmi eux, on peut citer Pape Seydou Dianko. «Si tu sors, je te bastonne», avait-il lancé à la figure de Cheikh Abdou Mbacké Bara Doly. La seule faute commise par le député de Bokk Gis Gis, c’était de s’être attaqué à la gestion du Directeur des Domaines, Mame Boye Diao. Chez les dames, Woraye Sarr et Aïssatou Sow Diawara ont failli en découdre à coup de griffes. Lors du vote du budget du ministère de la Femme, de la Famille à l’Assemblée nationale, la députée socialiste de la mouvance présidentielle a remercié Ndèye Saly Diop Dieng au nom des femmes de Guédiawaye. Ce qui a particulièrement révolté la parlementaire libérale Woré Gana Sarr qui a dénoncé le favoritisme de la ministre de la Femme. Malmenée par sa collègue du Pds, Aïssatou Sow Diawara a invité cette dernière à la rejoindre en dehors de l’hémicycle pour laver l’affront.