LES FREINS D'UNE AGRICULTURE DURABLE À KAOLACK
Dans leur contribution présentée lors de l’atelier de restitution des Assises de la société civile, les activistes de la capitale du bassin arachidier ont relevé qu'une grande partie des terres agricoles s’est dégradée et continue de l’être
Dans la contribution qu’elles ont apportée aux Assises de la société civile, les organisations de la société civile de Kaolack ont passé au peigne fin les facteurs bloquants pour une agriculture durable dans la région.
«Il est difficile de dire que l’agriculture durable est une réalité dans la région de Kaolack, même si par ailleurs quelques actions ou initiatives sont menées de façon éparse par des producteurs et leurs organisations soutenues par celles de la société civile», note le comité régional de la société civile. Dans leur contribution présentée lors de l’atelier de restitution des Assises de la société civile, les activistes de la capitale du bassin arachidier ont relevé que «la trajectoire actuelle qu’effectue la croissance de la production agricole dans la région de Kaolack n’est pas durable. Et ce, en raison de ses effets négatifs sur les ressources naturelles et l’environnement. Une grande partie des terres agricoles s’est dégradée et continue de l’être». Face à cette situation, les Osc proposent «la promotion de l’agro écologie comme mode d’exploitation agricole, la promotion des économies vertes (bio digesteurs), la création de périmètres spécifiques de productions fourragères, l’intégration agriculture-élevage par l’utilisation de fertilisants naturels...».
A ces recommandations, la société civile ajoute, entre autres, «l’appui à l’accès et la sécurisation foncière aux femmes, le plaidoyer pour la reconnaissance des semences paysannes et les droits de paysans et paysannes du Sénégal». Elles appellent par ailleurs les chambres consulaires à soutenir la formation et la transformation des produits locaux... Pour que l’agriculture durable puisse véritablement s’installer dans la région, les organisations de la société civile invitent l’Etat à inscrire l’agro écologie au cœur des politiques de développement agricole et rural. Concernant le secteur privé, elles estiment que sa participation à la production de moyens de production (engrais bio, machinisme agricole, énergies renouvelables), à la transformation et à la valorisation des produits des terroirs est une nécessité. Du côté des partenaires techniques et financiers, la société civile kaolackoise attend un soutien au plan technique et financier en faveur des initiatives locales en agro écologie.
Les Osc considèrent que «l’agriculture durable favorise des écosystèmes sains et une gestion durable de la terre, de l’eau et des ressources naturelles, tout en garantissant une sécurité alimentaire mondiale. Pour être durable, l’agriculture doit répondre aux besoins des générations présentes et futures quant aux produits et services, tout en garantissant une rentabilité, une santé environnementale et une équité sociale et économique».