LES FRIPOUILLERIES DE DIACK
Il a volé la caisse pour faire partir Wade, qui avait dit que chaque Sénégalais avait un prix. Triste défense d’un homme aux abois dont des qualificatifs infâmes se bousculent pour le designer
La longue et terrible descente aux enfers du vieux Lamine Diack eut mérité la compassion de tout le peuple sénégalais si le félon avait eu l’élégance de ne pas venir greffer un nouveau chapitre à ses faits d’armes déjà ignobles et qui scandalisent la planète entière, au-delà du monde du sport. Jusqu’à nous faire raser les murs, nous Sénégalais, car avec un compatriote pareil, il n’y a pas de quoi pavoiser ni être fier de lever la tête…
Lamine Diack a été, jadis ministre, maire et que sais-je, au cœur de nos institutions. J’en frémis à rebours parce qu’avec des mains aussi frivoles et baladeuses et une morale bridée et bloquée sur l’indignité, pas étonnant que depuis les indépendances notre pays pédale dans la semoule dure…
Ce genre de fripouilleries de haut vol ne nait pas du jour au lendemain. Et certainement avant son arrivée à l’IAAF, il n’avait plus rien à envier à Don Corleone sur les pratiques mafieuses ; notre compatriote déclinant, s’étant surement bien entrainé sur nos deniers.
Au sujet du passage de Diack à l’IAAF on ne sait pas encore tout. Restons donc patients parce que 15 ans à la tête de cette cantine, c’est long et ça donne des occasions de se resservir au-delà de l’entrée, plat et dessert habituels.
Pour opérer tranquillement, il faussa toutes les règles du jeu et du fair-play ou se les fit fausser par la puissance du sang, viola tous les principes sportifs et de gouvernance, y installa sa famille de Corleone en herbe pour mieux sucer la bête en vase clos avec quelques esprits peu regardants, sinon que sur les liasses…
Comme si la coupe n’était pas pleine de ses forfaits, Diack lâcha une bombe puante sur les rives d’un Sénégal qui n‘en demandait pas tant de ce fils perdu devenu renégat par l’appât du gain facile ! Sa défense pitoyable devant un juge Van Ruymbeke qui en a vu d’autres, ne lui laissa d’autre choix que de mouiller une nation entière. En effet, il déplaça l’ignominie au niveau politique pour jeter l’opprobre sur des hommes respectables aux antipodes des valeurs qu’il incarne…
Il a volé la caisse pour faire partir Wade, balança-t-il, comme pour quémander des circonstances honteuses parce que Wade avait dit que chaque Sénégalais avait un prix et que d’entendre cela lui avait été insupportable. Comme quoi ses oreilles sont plus chastes que ses mains. Triste défense d’un homme aux abois dont des qualificatifs infâmes se bousculent pour le designer.
Quelques hypothèses cependant. L’homme est-il sénile à ce point ou est-il devenu vicieux et aigri avec l’âge ? Cela arrive ! Je n’écarte pas la vengeance car c’est le moteur qui anime bon nombre d’actes. S’est-il senti abandonné seul à son sort et reprocherait-il aux autorités de ne pas avoir fait des pieds et des mains pour l’arracher des griffes d’une justice noble et indépendante, celle qu’incarne ce juge justement ? Allez savoir !
Aurait-il voulu en 2011 un chèque en blanc de toute l’opposition pour se hisser au palais de la République et que ce dessein ayant échoué il en fait payer le prix froid aujourd’hui désormais, sans monnaie, en canardant à tout-va de ses doigts «arthrosés» bloqués sur la gâchette ? Chercherait-il à éclabousser nos dirigeants ? Oui car, il n’y a pas plus vague que de dire : «J’ai financé des jeunes !» Qui, quoi, quand, combien ? Peut-être a-t-il financé quelques misérables t-shirts à certains, mais Mimi Touré a été formelle et l’a déjà démenti. Elle sait de quoi elle parle puisque à l’époque au centre de la campagne de Macky Sall.
Ma conviction profonde, vu la cupidité des Diack, c’est bien que cet argent n’a jamais atteint nos rivages mais plutôt bien caché sous d’autres rivages, Singapour par exemple pour la course en avant de la dynastie matérialiste. Pour quelques clopinettes, venir mouiller d’honnêtes jeunes qui du haut de la respectabilité du Vieux, ne pouvaient se douter que Diack n’est en réalité qu’un véritable Arsene Lupin cambrioleur sans être gentleman.
Maintenant, notre pays avec la sale politique qui la caractérise où l’on fait feu de tout bois puisque l’opposition n’a pas de thème pour sortir son épingle du jeu s’est précipité pour se gaver de ces fausses victuailles dans l’irresponsabilité la plus totale, doit, je l’affirme, être plus patriote. Exister oui, ils en ont le droit mais pas de cette manière ! Parce qu’au delà de Macky Sall, il y a nous, oui, notre pays ! Fraichement apte pour un deuxième Compact des Etats-Unis, qui saluent sa bonne gouvernance.
Cette affaire dégueulasse a fait voler hier tout le monde dans les plumes du Président pour aller lui chercher des pous qui n’existent pas puisque le vieux briscard s’est lui-même fendu d’un communiqué pour démentir ce qu’une certaine presse a voulu insinuer à l’encontre de Macky Sall.
Le Sénégal, occupé à émerger, n’a certainement pas envie de rétropédaler ni dans les principes ni dans les formes et s’accommode peu de citoyens indignes qui n’ont d’autre image à lui offrir que celle de la turpitude.
Mitterrand disait bien, certainement inspiré par le cardinal Retz, l’ennemi juré de Mazarin sous Louis XIV, que l’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment. Diack est sorti de l’ambiguïté en effet et a été clair devant les enquêteurs. Il a avoué avoir volé, triché, manipulé ! Notre pays se priverait volontiers d’avoir des anciens comme vous Monsieur Diack.
Si chaque Sénégalais a un prix, le vôtre on le connaît désormais et l’on devine bien qu’il pointe vers zéro.
À qui profite le crime néanmoins ?
Dans sa déposition devant les enquêteurs, le vieux briscard Diack, pour se tirer d’affaire et dans une naïveté à faire pleurer, s’est défaussé sur la campagne électorale sénégalaise qu’il s’agissait de financer. Il n’a pas cité de nom, aucun nom, encore moins celui de Macky Sall que Diack avoue n’avoir pas vu ni avant ni pendant la campagne électorale, mais bien après, lorsque celui-ci fut élu. Alors la question est la suivante : comment le quotidien français Le Monde, jadis réputé sérieux, a-t-il pu laisser penser que Macky Sall aurait été bénéficiaire de cet argent sale ? À quoi joue ce journal ? Qu’y gagne-t-il ? Qu’est ce qui fait bouger une certaine presse française contre le régime de Macky Sall ? Comme si les coïncidences étaient calculées, c’est Mediapart qui sort le même jour une affaire nauséabonde sur Moustapha Niasse, le Président de l’Assemblée nationale… Je ne crois pas au hasard, vieux réflexe chez moi, disons !
Hélas, notre presse locale aime tellement les scoops et si réfractaire à l’analyse, encouragée par une société civile nullement apolitique, en oublie parfois de se poser les bonnes questions. Derrière ce genre de cabale, il y a toujours des intérêts économiques et je ne serai pas étonnée d’apprendre demain qu’un ou quelques zigotos soient bien en train d’entretenir des diffamations contre notre pays pour leurs intérêts bassement matérialistes.
Le désespoir généré par la perte de gain peut en effet amener certains parasites à violer tous les feux rouges et semer la mort sur leur passage pour cueillir, à la volée, c’est le cas de le dire, cet argent qui n’a point d’odeur pour leurs narines cornées.