LES PIQUES DE L'AS DE CE WEEK-END
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Repenser la grâce présidentielle
Si le procès de Karim Wade et compagnie avait fini de poser le débat sur la nécessité de réformer la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), la libération du célèbre prisonnier de Rebeuss a suscité des commentaires sur la grâce présidentielle. Même si c’est une prérogative que la constitution attribue au président de la République, il y a lieu de revoir les critères et les personnes qui doivent en bénéficier. Sinon, à ce rythme, la grâce risque d’être une boite de Pandore. Car depuis quelque temps, un bon nombre de malfaiteurs ont été alpagués par les forces de l’ordre. Mais, après enquête, on se rend compte qu’ils sont pour la plupart des repris de justice qui avaient bénéficié d’une grâce présidentielle. En tout cas, le patron d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest et Centrale, Alioune Tine, est favorable à ce qu’on revoie les conditions de la grâce. Il est d’avis que la grâce présidentielle doit être repensée pour ne pas donner le sentiment d’une mesure arbitraire qui discrédite et délégitime la justice. C’est une manière de renforcer la rigueur, dans le système judiciaire.
Assemblée nationale
Les députés ont voté hier, 8 projets de loi sans débat. Seul le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier l’accord entre le Sénégal et les Etats- Unis d’Amérique concernant la coopération en matière de défense, le statut des forces des Etats-Unis et l’accès aux installations et zones convenues, ainsi que leur utilisation par notre pays, a fait l’objet de débat. Pour le reste, les députés ont proposé qu’il n’y ait pas de débat. Sur le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier le protocole pour éliminer le commerce illicite des produits de tabac, la députée Me Aïssata Tall Sall a demandé qu’il y ait des débats sur ce problème de santé publique. Mais sa proposition n’a pas été partagée par ses collègues qui voulaient que cette loi soit adoptée sans débat. La mairesse de Podor a préféré quitter la salle et n’a pas assisté au vote des projets de loi restants.
Mankeur Ndiaye
Hier à l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères s’est prononcé sur le rapatriement des 20 Sénégalais des Etats-Unis. Mankeur Ndiaye a soutenu que des dispositions ont été prises avec le consul du Sénégal à New York. «Nous continuons les discussions avec les autorités pour trouver les meilleures formes de faire ce rapatriement. Beaucoup de pays n’acceptent pas des vols par charter, il faut que cela se fasse avec le respect de la dignité humaine», dit le chef de la diplomatie sénégalaise. A l’en croire, ces compatriotes doivent emprunter des vols commerciaux. «Notre consul les a rencontrés pour assurer leur défense, il faut qu’ils aient un billet pour prendre les airs à destination du Sénégal», souligne Mankeur Ndiaye.
Baccalauréat
Les résultats du Bac G sont tombés hier, au centre Pie XII de Kaolack. Au jury 738, sur 417 inscrits, 40 candidats ont été admis d’office tandis que 83 sont appelés à subir les épreuves du second tour. Le jury a dénombré 10 absents. Parmi eux, deux élèves étaient malades et 4 ont été exclus pour fraude avérée, explique Ibrahima Djali Diouf, président du jury. Ce dernier juge satisfaisants les résultats, au regard des livrets scolaires fournis par les écoles. D’ailleurs, il table sur un taux de réussite de 30%, ce qui est pour lui une moyenne tout à fait honorable au Sénégal.
Abiba au Mali
Il aura fallu 5 bonnes minutes pour voir l’artiste malien, Sidiki Diabaté, tomber sous le charme du talent de Abiba, le chouchou du label Prince Art. La jeune Abiba était présente au Mali, pour les besoins d’un duo avec ce dernier. Les deux préparent une bombe pour les mélomanes avides de bonnes sonorités et de voix suaves. Par ailleurs, il est important de signaler que le père de Sidiki Diabaté, Toumani Diabaté, s’est aussi engagé à faire un opus entièrement acoustique avec Abiba. L’auteur du fameux titre «Sama Mother» a déjà fait ses preuves sur la scène musicale. Le produit de l’émission «Sen P’tit Galé» s’impose petit à petit dans le monde du showbiz. Elle a déjà partagé la scène avec des vedettes comme Youssou Ndour, Baba Maal. Le coup d’essai malien du label Diabatéba Music pourrait se révéler comme une aventure de plus dans sa carrière.
Amadou Ba offre des «ndogou» aux Parcelles Assainies
Amadou Ba tisse petit à petit sa toile aux Parcelles Assainies. Les émissaires du ministre des Finances et non moins responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr), se sont livrés, hier, à une opération de charme à l’endroit des populations et des conseillers municipaux des Parcelles Assainies. Ils ont offert de somptueux «ndogou» (repas de rupture du jeûne) aux populations et même aux conseillers proches du maire Moussa Sy. Cette opération de séduction du grand argentier de l’Etat a été conduite par Khadim Gadiaga et Cie, qui ne se sont pas privés de livrer les «ndogou» jusque dans les locaux de la Mairie, pour gâter tous les conseillers municipaux. Par le biais de ses émissaires, Amadou Ba a aussi offert une grosse enveloppe aux personnes précitées.
Psd/Jant bi
Les camarades de Mamour Cissé sont parfaitement en phase avec la décision du chef de l’Etat de gracier Karim Wade, après 3 ans de prison. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, les membres du Parti social-démocrate (Psd/Jant bi) saluent cette initiative de Macky Sall qui, selon eux, fait preuve à travers ce geste d’un acte humanitaire, conformément à nos valeurs culturelles. Mamour Cissé et ses camarades brocardent par ailleurs ceux qui s’opposent à cette mesure et accusent ces derniers de colporter des contre-vérités sur cette affaire. Selon les responsables du Psd/Jant Bi, les vrais bénéficiaires de cette grâce sont pour la plupart des pauvres et des anonymes, non de riches privilégiés. Ils invitent le chef de l’Etat à ne pas écouter les «appels grotesques» de certains responsables comme Moustapha Diakhaté qui avait proposé la perpétuité incompressible pour les crimes économiques.
Brexit
Le Brexit qui acte la sortie de Royaume uni de l’Union européenne risque d’entraîner d’autres conséquences politiques dans le royaume britannique. Déjà du côté de l’Ecosse, la déception est grande. Les électeurs se sont exprimés à 62% en faveur d’un maintien au sein de l’Union européenne. L’idée d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, moins de deux ans après un premier rejet, refait son apparition de plus belle. L’amertume est grande également en Irlande du Nord, qui a elle aussi voté en faveur du «in». Du côté de Belfast, on se prête à envisager là encore un référendum, d’un autre genre. Ces deux Etats menacent même de sortir de la Grande Bretagne. La Première ministre écossaise et dirigeante du parti indépendantiste SNP a confirmé que l’option d’un second référendum sur l’indépendance de l’Ecosse était à nouveau sur la table et hautement probable. Le divorce semble bel et bien consommé entre l’Ecosse majoritairement proeuropéenne et le reste du Royaume-Uni.