LES PRÉCISIONS DE SEYDOU GUÈYE
Polémique autour du remplacement de Nafi Ngom Keïta
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Pour couper court à la polémique qui enfle au sujet du remplacement ou "limogeage" de Nafissatou Ngom Keita à la tête de l'Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), le ministre, porte-parole du gouvernement, Seydou Gueye a fait face à la presse nationale hier, mercredi 3 août. Comme précision, M. Gueye informe que l'ex-présidente de l'Ofnac a perçu le traitement salarial réservé au président de ladite institution, durant les 8 mois, allant de sa nomination à sa prestation de serment. Qui plus est, selon lui, "les actes administratifs à caractère individuel produisent immédiatement leurs effets dès leur notification aux intéressés". Il a, par ailleurs, trouvé normal la sanction contre l'inspecteur des Impôts et domaines, Ousmane Sonko.
Le gouvernement du Sénégal ne compte pas laisser enfler la polémique qui entoure le remplacement de Nafissatou Ngom Keita à la tête de l'Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Pour ce faire, le ministre porte-parole du gouvernement, en l'occurrence Seydou Gueye a fait face à la presse hier, mercredi 3 août, pour apporter des éclaircissements sur ce que certains qualifient de "limogeage".
En effet, Seydou Gueye a rappelé que l'ex-présidente de l'Ofnac a été nommée le 25 juillet 2013, par décret N°2013-1045. Selon lui, le chef de l'État, Macky Sall, suivant son pouvoir discrétionnaire, que lui confère la Constitution, a procédé à son remplacement par la magistrate Seynabou Ndiaye Diakhaté, car le mandat étant arrivé à terme. Cela, "pour donner un nouveau souffle à l'Ofnac", explique-t-il.
Cependant, il a déploré la confusion entretenue par certains, "confondant un mandat arrivé à terme non renouvelé avec un limogeage". Réfutant, en effet, l'argument du limogeage, qui ne peut prospérer selon lui, il a expliqué que "les actes administratifs à caractère individuel produisent immédiatement leurs effets dès leur notification aux intéressés".
Mieux, il a informé que "durant cette période de 8 mois, allant de sa nomination à sa prestation de serment, Madame Nafi Ngom Keita a perçu le traitement salarial réservé au président de l'Ofnac, en plus d'avoir joui pleinement des autres avantages et prérogatives attachés à cette fonction".
"Il est important de respecter les prescriptions légales"
Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement n'a pas aimé l'étalage de certains dossiers confidentiels sur l'espace public. Ainsi, il a regretté "les tentatives de manipulations de l'opinion, ainsi que les fuites organisées de document officiels confidentiels sur l'espace public et qui ne datent pas d'aujourd'hui d'ailleurs".
Faisant allusion aux courriers et dossiers instruits par l'Ofnac, et publiés dans la presse, il a rappelé "qu'au-delà de l'obligation de réserve qui pèse sur tout fonctionnaire, la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l'Ofnac astreint les membres au respect du secret professionnel et des délibérations". Hélas, "ces obligations et prescriptions légales ont été régulièrement violées par l'Ofnac", s'est-il désolé. Sur ce point d'ailleurs, il a appelé à la raison et la retenue.
Sur la même lancée, et en rapport avec la manière dont ont été traités les rapports produits en matière de lutte contre l'enrichissement illicite, il a indiqué que la conviction du gouvernement est que "ce qui est le plus spectaculaire, n'est pas forcément le plus significatif". En l'espèce, il reste convaincu "qu'au regard des questions mises en cause, il est important de respecter les prescriptions légales, notamment en matière de secrets professionnels et de secrets des délibérations".
Cependant, parlant de la saisine annoncée de la Cour suprême par l'ex-présidente de l'Ofnac pour excès de pouvoir, Seydou Gueye estime que cela "confirme avec éclat que le Sénégal est un État de droit". Toutefois, à la question de savoir que fera le gouvernement si toutefois Nafissatou Ngom Keita persiste dans ses déballages, le ministre trouve que Mme Ngom "est une dame raisonnable". Pour lui, "elle est haut fonctionnaire et elle connait l'État", avertit-il de manière voilée.
Parlant, par ailleurs, de la sanction portée contre l'inspecteur des Impôts et domaines, Ousmane Sonko, le ministre a considéré que la mesure de suspension est tout à fait normale. Pour cause, il a soutenu que "la mesure que l'État a pris est normale dans la mesure où elle repose sur la loi 61-33".
Selon lui, la situation s'est dégradée au point que personne ne savait si c'était en fait une affaire syndicale, une affaire d'État ou plutôt d'un parti politique. Même si pour autant il a admis que le Sénégal est un pays démocratique, il a tout de même déploré le fait que la majeure partie du syndicat des impôts et domaines fasse partie du parti politique d'Ousmane Sonko (Pastef) et utilise les affaires de l'État pour faire la politique et combattre le régime. "Celui qui veut combattre le régime, doit oser faire face. Quand le président Macky Sall a voulu combattre le régime, il est sorti faire face au régime, pour le combattre et le gagner".
Pour montrer la bonne foi du président de la République, Macky Sall de promouvoir la bonne gouvernance, conformément à son programme Yoonu Yokouté, Seydou Gueye a cité les mesures à son actif. Il s'agit, entre autres, de la loi N°2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, la réactivation de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), la loi portant création de l'Ofnac, tout comme la loi portant réforme de l'organisation judiciaire, etc. Ce qui, selon lui, "valent aujourd'hui au Sénégal d'être cité en exemple par les mécanismes internationaux"