LES RIVALITÉS S'EXACERBENT AU SEIN DE LA MAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE
À quelques mois du scrutin, des révélations font état de manipulations au sein de Benno Bokk Yakaar pour imposer le candidat désigné par Macky Sall. Une lutte sans merci pour les parrainages est engagée
À moins d'un mois du début officiel de la campagne pour l'élection présidentielle prévue le 26 février 2024, les rivalités au sein de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar semblent s'exacerber. Comme le révèle Jeune Afrique (JA) dans un article publié le 11 décembre, le camp présidentiel serait prêt à tout pour contrarier les dissidents qui refusent de soutenir la candidature du Premier ministre Amadou Ba.
Retenues de clés USB contenant des parrainages, ralliements suspects de responsables politiques chargés de collecter les soutiens... D'après le média panafricain, dont les informations sont bien documentées, la majorité utiliserait des méthodes douteuses pour tenter de "torpiller" la campagne de ses opposants internes. Ces accusations de manipulation illustrent les tensions latentes au sein de la coalition au pouvoir autour du choix du candidat et de la succession de Macky Sall.
Plusieurs cadres de Benno Bokk Yakaar qui refusent de soutenir Amadou Ba auraient ainsi vu leurs efforts de collecte de parrainages compliqués par des manœuvres illégales. C'est le cas notamment d'Adama Fall, responsable politique de la région de Dakar, qui avait rallié officiellement le 11 novembre le camp du Premier ministre après avoir collecté des soutiens pour le compte d'un autre candidat, en l'occurence Mame Boye Diao ex-patron de la Caisse de dépôts et de consignation (CDC). Selon JA, cet épisode traduirait une tentative de récupération des signatures déjà obtenues.
Alors que le dépôt officiel des dossiers de candidature devant le Conseil constitutionnel sénégalais a débuté depuis le 10 décembre, ces allégations jettent le trouble sur la transparence du processus électoral au sein même de la majorité. Elles révèlent l'importance cruciale des parrainages dans une compétition où le président sortant Macky Sall, qui a choisi son Premier ministre comme candidat de la majoritéet potentiel successeur, devra s'assurer du soutien de sa propre coalition.