LES SAGES DÉSAVOUÉS
Pour les avocats de Manko Txawu Senegaal, le Conseil constitutionnel a failli à sa mission
«Les 7 sages ont failli à leur mission, ils sont coupables du crime de forfaiture». Tel est l’avis des avocats de la coalition Manko Taxawu Sénégaal qui ont fait face à la presse mercredi. Selon Me Mamadou Ndiaye et Cie, «les décisions rendues dernièrement par le Conseil constitutionnel (CC) montrent qu’aujourd’hui, on peut gouverner dans ce pays par avis».
La polémique sur la victoire de Benno Bokk Yakaar aux élections législatives du 30 juillet 2017 est loin de connaître son épilogue. Les avocats de la coalition Manko Taxawu Sénégaal qui ont fait face à la presse, mercredi n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Ce, malgré la décision rendue par le Conseil Constitutionnel ce 14 août. Décision qui a rejeté le recours introduit par la tête de liste de ladite coalition, Khalifa Ababacar Sall, portant sur l'annulation du vote à Dakar «Il est manifeste que le Conseil constitutionnel (CC) a voulu se réfuger derrière des considérations d’ordre formel pour rejeter le moyen sur lequel s’est fondé le recours de Khalifa Ababacar Sall», a déclaré l’avocat de la coalition Manko Taxawu Sénégaal, Maître Mamadou Ndiaye.
Et, «en rendant cette décision, le Conseil constitutionnel a failli à la mission qui lui a été assignée. Cela à un nom en droit, il s’agit d’un déni de justice parce que le CC a trouvé prétexte pour annuler le recours », déplore la robe noire. Et, selon lui, «cela est une violation manifeste qui peut être assimilée à une forfaiture.
Donc, les 7 sages se sont rendus coupables du crime de forfaiture". Pour sa part, Maître Magna Brice Sylva a tenu à rappeler le fond des recours introduits par leur client : «nous avons constaté que sur les recours introduits par Khalifa Sall ès nom et ès qualité de représentant de la coalition Manko Taxawu Sénégaal que principalement ce recours tendait à l’annulation des élections législatives du 30 juillet 2017.
Le moyen principal qui a été développé dans ce recours était qu’à la suite d’un avis du Conseil constitutionnel, le ministre de l’intérieur par un communiqué a autorisé des personnes qui n’avaient pas la carte d’électeur en leur possession de participer aux élections. Une violation manifeste des dispositions des articles L53 et L78 du Code électorale».
L'avocat de s’interroger, "même si la décision du Conseil constitutionnel s’impose aux autorités administratives est-ce qu'aujourd’hui elle a pour conséquence de modifier la loi électorale? " «Les décisions du conseil constitutionnel ne sont susceptibles de recours mais nous les dénonçons et s’il y a lieu, nous porterons ce combat devant les juridictions internationales», ont lancé les avocats.