LES SÉNÉGALAIS VEULENT DES DÉPUTÉS AU SERVICE DU PEUPLE
Le Sénégal a organisé dimanche dernier des élections législatives. Un scrutin au cours duquel 165 députés ont été choisis pour aller porter la voix du peuple à l’Assemblée nationale
Les tendances lourdes des législatives de dimanche dernier montrent une forte percée de l’opposition, notamment de l’inter coalition Yewwi-Wallu au niveau national comme dans la diaspora. Les Sénégalais semblent ainsi souhaiter une véritable séparation des pouvoirs exécutif et législatif. A l’issue du scrutin, après la proclamation officielle des résultats et l’installation des nouveaux élus Place Soweto, nos compatriotes demandent surtout de «sécuriser» les députés pour une 14e législature favorable à la population sénégalaise — et non pas assujettie au pouvoir exécutif — et pour un Sénégal émergent.
Le Sénégal a organisé dimanche dernier des élections législatives. Un scrutin au cours duquel 165 députés ont été choisis pour aller porter la voix du peuple à l’Assemblée nationale. Un peuple qui a accompli son devoir citoyen avec une grande maturité et dans le calme avant de retourner vaquer à ses occupations quotidiennes dès le lendemain du scrutin.
Toutefois, les protagonistes jouent les prolongations puisque les résultats définitifs de ces législatives ne seront connus que vendredi prochain. Des prolongations qui se disputent surtout entre la coalition au pouvoir (Benno Bokk Yaakar) et l’intercoalition de l’opposition (Yewwi-Wallu). Chacun revendique la victoire finale, c’est-à-dire avoir gagné la majorité des départements, comme le soutient la tête de BBY, Mme Aminata Touré, dite «Mimi Touré». Encore que gagner une majorité de « petits » départements n’envoyant à l’Assemblée nationale qu’un ou deux députés ne signifie pas grand-chose si, en face, on aligne des départements « pesant » cinq ou six députés Place Soweto.
Toujours est-il que Mimi Touré a annoncé au cours d’un point de presse que «sa» coalition a gagné 30 départements sur les 46 que compte le pays. La tête de liste nationale de la coalition de la majorité présidentielle devance ainsi la Cena, les Cours d’appel et le Conseil constitutionnel, seuls habilités à proclamer les résultats, surtout le résultat final. L’opposition a d’ailleurs apporté une réplique tout en dénonçant ce qu’elle appelle une «mascarade» de Benno.
Une confrontation à distance dénoncée par les Sénégalais
Une confrontation à distance qui ne semble guère plaire aux Sénégalais. Qui demandent de respecter la vérité des urnes. Et surtout de sécuriser les nouveaux élus, comme le soutient Jules Fall. Surtout «pas de deal», a-t-il averti. C’est presque un résumé en filigrane de l’avis de Ousmane Top. Lui, il croit que les Sénégalais ont décidé d’une séparation des pouvoirs législatif et exécutif. Il se dit convaincu que «l’Assemblée nationale ne sera plus une chambre d’enregistrement et d’applaudissements, mais une Assemblée qui votera des lois pour le seul bénéfice du peuple et contrôlera les politiques publiques et l’action gouvernementale». Le sieur Top soutient que le peuple sénégalais, en sanctionnant la législature sortante et le régime en place, met un terme à «la transhumance, à l’égoïsme et à l’égocentrisme».
En outre, il souligne que les députés issus de l’inter coalition Yewwi Wallu seront «surveillés, évalués, personne ne cautionnera ce qui s’était passé aux locales où des maires élus sous la bannière de l’opposition ont déposé leurs baluchons dans le Macky ». «Aucun député de quelque bord qu’il se situe n’a le droit de s’approcher de ce pouvoir finissant. Après les résultats définitifs, une charte doit être signée par tous les députés de l’inter-coalition Yewwi-Wallu dans laquelle ils s’engagent de ne pas rompre ce pacte avec le peuple sénégalais qui fonde énormément d’espoir sur cette nouvelle législature. Faire la politique autrement, sauvegarder les intérêts du Sénégal, n’avoir comme unique cible que le peuple, restaurer sa dignité et se tourner résolument vers le vrai développement où l’avoir, le savoir, le pouvoir... seront entre les mains des Sénégalais exclusivement». Telles sont ses préoccupations.
Pour Ousmane Top toujours, cette nouvelle législature qui se profile «va rompre avec les scandales à l’infini, ces injustices, ces impunités, ces complots, ces détournements et ces assassinats non élucidés. Cette nouvelle Assemblée accueillera des députés du peuple qui n’auront en commun que le Sénégal». Car dit-il, en sanctionnant le pouvoir, les électeurs sénégalais envoient un message fort. Le processus de rectification, de changement et de rupture véritable enclenché depuis les Locales prend forme et sera parachevé en 2024 avec l’enterrement de première classe de ce régime qui a déstructuré et dénaturé ce beau pays».
Pour sa part, Alioune Fall, secrétaire national chargé des jeunes de l’Union pour le fédéralisme et la démocratie (Ufd), dit espérer que tous les nouveaux élus, du pouvoir comme de l’opposition, vont incarner cette représentation uniquement au service du peuple qui seul doit en tirer les bénéfices. Que les députés poseront les véritables débats et pourront faire les réformes tant attendues par les populations. «Nous voulons des députés au comportement exemplaire pour redonner la sacralité à l’institution qu’ils représentent. Nous espérons avoir des députés du peuple et non d’une personne», a-t-il souhaité. Sur ce, Bakary Sadio, lui, trouve que «la transhumance doit être combattue et les députés doivent connaitre leurs rôles, le pourquoi ils sont élus».