LES SYNDICATS VOTENT OUI...
REFERENDUM DES TRAVAILLEURS SUR LES15 POINTS DES ACCORDS SIGNES AVEC L’ETAT
Les militants et sympathisants du Grand rassemblement des syndicats de l’Enseignement, de la Santé et des Collectivités locales ont voté hier, vendredi 11 mars, à la place de l’Obélisque, un OUI massif au référendum des travailleurs du Sénégal. Cette «consultation » organisée autour des quinze points d’accords signés avec l’Etat du Sénégal et non encore appliqués par ce dernier, visent, selon les syndicalistes, la restauration de la dignité des masses laborieuses.
Le Saes, le Gcse, le Cusems, le Sytjust, le Sutsas, la Fgts et l’Intersyndicale de la Sonatel ont tenu leur grand rassemblement des travailleurs du Sénégal hier, vendredi, à la place de l’Obélisque. C’était une occasion pour les syndicats d’étrenner quinze (15) points des accords signés avec le gouvernement pour le soumettre par voie référendaire. Les militants des syndicats qui ont effectué le déplacement, ont voté un oui massif, pour la restauration de la dignité des masses laborieuses et le respect des accords. Il s’agit, entre autres points, l’amélioration du statut et de la gestion de la carrière des travailleurs, la mise en place d’un système de rémunération juste et équitable. Les syndicats des travailleurs ont aussi inscrit dans les points soumis à leur référendum, l’amélioration du pouvoir d’achat et de la protection sociale des travailleurs. Les travailleurs appellent Macky Sall à se prononcer sur la modernisation de la fonction publique et la valorisation des acquis de l’expérience et de l’ancienneté civile.
Relevant sans ambages que le gouvernement doit se prononcer définitivement sur la matérialisation des engagements pris, le front unitaire des syndicats préconise une réduction du train de vie de l’Etat au profit des secteurs névralgiques. Avant de prôner la création de nouveaux corps dans l’administration, notamment les administrateurs scolaires et autres.
Mamadou Lamine Dianté, Seydi Ababacar Ndiaye et Mballo Dia Thiam veulent aussi une promotion de l’habitat social et l’amélioration de la prise en charge sanitaire des travailleurs. Pour les syndicats de l’enseignement, le point de la formation diplômante de certains enseignants a été inscrit dans les 15 points soumis à leur référendum où ils ont appelé Macky Sall à se prononcer. Auquel cas, les syndicats entendent unir leurs forces pour élaborer des stratégies de riposte à la hauteur de l’inertie des autorités étatiques. Ils n’excluent pas d’observer une grève générale si le gouvernement tardait à réagir.
Pour les syndicats, « le grand rassemblement est un moment fort qui sera gravé en lettres d’or dans l’histoire syndicale car représentant le véritable référendum des travailleurs du Sénégal ».
...ET UNISSENT LEURS FORCES
Pour encore exiger le respect des accords signés avec le gouvernement du Sénégal, tous les syndicalistes s’étaient donnés rendez-vous hier, vendredi 11 mars, à la Place de l’Obélisque pour manifester leur ras-le-bol. En cette circonstance, des discours pour alerter les autorités étatiques, des décibels dénonçant le système, et d’autres supports de communication permettant d’exhiber les points des revendications. L’ambiance à l’obélisque hier, vendredi, était au rendez-vous.
La Place de l’Obélisque qui a l’habitude d’abriter des rassemblements politiques ou des concerts, a accueilli hier, vendredi 11 mars, le grand rassemblement des travailleurs du Sénégal. En effet, tous les syndicats du pays à savoir le Saes, le Gcse, le Cusems, le Sytjust, le Sutsas, la Fgts et l’intersyndicale des travailleurs de la Sonatel, se sont tous unis et montés au créneau pour une seule cause : l’amélioration de leurs conditions de travail. En ce sens, les syndicalistes ont battu le rappel des troupes pour exiger de l’Etat du Sénégal le respect des accords signés. Cette manifestation du front intersyndicale à Dakar vise donc à rassembler les forces sociales et à durcir le ton après que les autres camarades des autres régions ont déjà battu le macadam.
16 heures déjà, des groupuscules commençaient à se former à la Place de l’Obélisque. Des discussions qui tournent autour de la cause des syndicats vont bon train. Sifflets rouges, pancartes sur lesquelles on pourrait lire « le Grand cadre dit non à la gestion partisane des finances publiques ; Uden contre la suspension du concours de la Fastef » etc. Des banderoles avec des messages alertant, ornent le décor du lieu. Alors que la manifestation venait de démarrer, presque tous les secrétaires généraux des syndicats étaient sur place. Sidya Ndiaye du Fgts, sur le podium, demande au public de répéter en chœur : «Ce n’est pas normal». Permettant à ses camarades d’en faire leur refrain pour dire non à leur situation. Selon lui, «le gouvernement a de l’argent pour organiser des élections, mais n’en n’a pas pour payer les travailleurs, c’est la vérité ». Et d’ajouter : «ce rassemblement n’est qu’une manière d’alerter l’opinion ». Du côté de l’Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel, la mention sur les T-shirts donne la température : « Non aux contrats kleenex ». Le conseiller technique du secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Sonatel, Médoune Kane, dénonce : «l’externalisation du contrôle du réseau de la Sonatel ainsi que plusieurs contrats temporaires »/
Tous les syndicalistes qualifient leur manifestation d’hier de «Référendum des travailleurs» avec leurs 15 points d’accords visant « la restauration de leur dignité et le respect de tous les accords signés avec le gouvernement du Sénégal ». Sidya Ndiaye de renchérir que si dans les jours à venir, rien n’est fait, « ils vont encore mutualiser leurs forces pour aller vers une grève générale ».